L’église de St-Edmond marquera l’histoire : comment ?

L’église de St-Edmond marquera l’histoire : comment ?
Église de Saint-Edmond

Les années passent et les gens ont tendance à oublier.

Oublier que bientôt nous pourrions connaître la joie de vivre le centenaire d’une communauté et volontairement passer par-dessus les souvenirs de la contribution passée de nos ancêtres.

En effet, le 22 mars 2017 rappellera la création de la paroisse de St-Edmond de Grantham et le 9 février 2018 celle de la municipalité.

Ces événements seront-ils des occasions de fêter la fierté et l’appartenance à une communauté ou plutôt des occasions de fêter la fin de celle-ci par des regroupements d’intérêts familiaux discordants?

Oublier qu’un centenaire ne se présente qu’une fois et que les familles fondatrices, luttant pour leur survie, ont fait des choix de développement du village et de la campagne, des choix de constructions tels l’église, les écoles, la caisse populaire, la salle paroissiale, des choix identifiant une communauté distincte.

Que souhaitons-nous montrer à nos voisins municipaux ? Des souvenirs tangibles encore témoins de notre passé et toujours visibles, des souvenirs mémorables dans le vécu de nos parents, leurs succès et leurs réalisations, les joies des retrouvailles, du bonheur anticipé pour le futur.

Tant qu’à nous, un centenaire se doit d’être vécu et doit faire l’objet de choix éclairés et partagés par la population. Dans ce contexte, le débat médiatique entourant l’église et l’orientation communautaire future de son usage, fait la démonstration contraire et tend plutôt vers un futur sans passé et un lendemain parsemé d’actions isolées; ce débat n’a pas sa place.

L’action communautaire actuelle devrait permettre une planification stratégique de développement et non pas un choix de vision à courte vue. On ne doit pas chercher la démolition d’un monument parce qu’on s’oppose à sa réorientation; on doit déterminer si les besoins communautaires sont connus, si les besoins répondent à l’ensemble et si la dépense est accessible. On doit participer à la réalisation des choix de loisirs, de culture, de rencontres sociales, de réunions municipales et ce pour tous les groupes d’âge de la population.

Le choix en est un de construction de bien propre et non pas de destruction du bien d’autrui.

Un retour historique jusqu’à l’année 2007 nous permet de retracer le début des échanges entre le Conseil de Fabrique et le Conseil municipal relativement à la disponibilité de l’église pour un usage communautaire municipal; les différentes discussions ont conduit un comité local (dit comité porteur) à recommander l’aménagement d’une salle communautaire et la location de celle-ci, dans une option d’achat de l’église, par la Municipalité, pour usages communautaires complémentaires. Un bail a cours depuis mai 2013.

Le choix du Conseil de Fabrique de vendre l’église dans un contexte communautaire répond d’abord à la diminution importante de sa fréquentation aux différents offices religieux et par la suite à la diminution de la participation paroissienne au soutien de son œuvre (dîme), donc confirmant ainsi une baisse drastique de ses revenus. La Fabrique, sans le support de la communauté, n’a plus les moyens de conserver l’église.

Ainsi, l’option de vendre l’église pour 1 $ et des considérations répondait en 2012 à une consultation populaire locale, à une orientation municipale du Conseil et à une décision annoncée de la Fabrique.

La Fabrique n’était pas engagée dans le projet de centre communautaire; un comité porteur (25) majoritairement citoyens, accompagné de délégués de la Fabrique (2) et de la Municipalité (2) assumait le leadership et les décisions relevaient du Conseil municipal Une firme d’architectes a développé un projet et des sources de financement ont été explorées. À ce jour, le projet fait encore l’objet d’études techniques et financières.

La Fabrique n’est toujours pas engagée ni impliquée dans ce processus de développement et pourtant, elle a fait l’objet de recours, à titre de propriétaire, pour lesquels elle a dû engager des dépenses.

Que lui vaut cet honneur?

Nous passons volontairement par-dessus la désinformation et le dénigrement; nul n’est à l’abri d’action individuelle.

Mais revenons à la question initiale : devons-nous oublier le passé ? Le passé c’est hier, la semaine dernière, le mois d’avant, l’autre année et bientôt cent ans.

Nous souhaitons la reconnaissance de nos fondateurs et de leurs fondations; nous souhaitons que le futur témoigne de leurs actions et des nôtres, pour un bien-être communautaire.

Sauvons l’église, le cœur de notre village.

Michel Côté, président

Au nom des membres élus du Conseil de Fabrique Notre-Dame de Lourdes.

(Communautés de St-Germain, de St-Edmond et de St-Eugène, de Grantham)

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