Victime d’un accident, Nicolas Leduc l’a échappé belle

Victime d’un accident, Nicolas Leduc l’a échappé belle
Nicolas Leduc (Photo gracieuseté)

HOCKEY. Nicolas Leduc revient de loin. Victime d’une mauvaise chute, l’arbitre drummondvillois aurait pu rester handicapé ou y laisser sa vie. L’accident s’est produit il y a près de six semaines, dans une chambre d’hôtel de Des Moines, dans le Midwest des États-Unis.

De retour dans la région depuis quelque temps après un séjour à l’hôpital, Nicolas Leduc, toujours en période de rétablissement, a accepté de raconter sa mésaventure à L’Express. Celui qui arbitre dans le hockey professionnel mineur nord-américain se remet tranquillement d’une fracture du crâne et d’une sévère commotion cérébrale qui l’ont laissé inconscient pendant un long moment.

«Je devais arbitrer un match de la Ligue américaine de hockey le soir du 7 avril, à Des Moines. Le 6 avril, je suis parti de chez moi, à Toledo, en Ohio. J’ai conduit pendant huit heures. Tout ce dont je me souviens, c’est d’être arrivé à la réception de l’hôtel, puis d’être rentré dans ma chambre. Le reste, on me l’a raconté puisque je n’en ai plus aucun souvenir», a confié Nicolas Leduc lors d’un entretien téléphonique.

Inquiets de rester sans nouvelles de leur ami et confrère de travail, l’arbitre et les juges de lignes affectés à la joute se sont présentés à son hôtel.

«Quand les gars sont entrés dans ma chambre, j’étais inconscient dans le lit. Il y avait des tâches de sang et de vomi un peu partout jusque dans la salle de bain. Ils ont appelé l’ambulance et j’ai aussitôt été transporté à l’hôpital», a raconté l’ancien hockeyeur de 30 ans.

«Comme il y avait du sang sur le bain, les docteurs pensent que je suis tombé en sortant de la douche. Je pourrais ensuite m’être déplacé jusqu’au lit. On ne sait même pas si c’est arrivé le lundi soir ou le mardi matin. Je suis probablement resté inconscient toute la journée.»

Pendant deux semaines, Leduc est donc demeuré hospitalisé dans la capitale de l’Iowa. Débarqués en catastrophe de Drummondville, les membres de sa famille sont restés à son chevet pendant tout ce temps.

«De tout mon séjour à l’hôpital, je me souviens seulement des trois derniers jours. Des 11 premières journées, je n’ai aucun souvenir. J’étais à demi inconscient, puis je dormais beaucoup. Quand je me réveillais, j’étais incohérent ou amnésique. Je parlais parfois aux médecins en français. D’autres fois, je disais à mon père que je m’en allais arbitrer les séries dans la ECHL», a relaté celui qui a officié les deux dernières finales de ce circuit.

L’accident s’est produit il y a plus d’un mois, mais Leduc est encore aux prises avec plusieurs séquelles. Il est donc astreint à un repos complet, ne pouvant pratiquer aucune activité physique cet été.

«Parfois, j’ai encore mal à la tête. Je suis étourdi quand je me réveille ou que je bouge trop rapidement. Les docteurs ne savent pas si je vais garder des séquelles ou non. Comme j’ai eu quatre ou cinq commotions cérébrales pendant ma carrière de joueur dans le hockey junior, j’étais déjà plus sensible», a expliqué Leduc, qui sera soumis à d’autres examens neurologiques au CHUS de Fleurimont au mois de juin.

«Je me considère chanceux. Je suis content d’être encore en vie. J’ai retrouvé ma mémoire. Je vais beaucoup mieux.»

Pendant son séjour à l’hôpital, Nicolas Leduc a vu ses proches prendre soin de lui de diverses façons, même à distance. Son ami Jean-François Beaulieu a créé une page Facebook appelée #Nickystrong. Un autre ami, Jean Hébert, a initié une campagne de financement via Internet afin de soutenir l’éclopé et sa famille.

«Les gens m’ont beaucoup encouragé sur Facebook. Plusieurs ont contribué à la levée de fonds. J’ai été surpris de voir que 12 000 $ ont été amassés. Je tiens à remercier tout le monde pour leurs encouragements.»

Avant cette mésaventure, Leduc s’approchait plus que jamais de son rêve d’arbitrer dans la Ligue nationale de hockey (LNH), lui qui est considéré comme un des meilleurs espoirs de cette profession. Le colosse de 6 pieds, 4 pouces et 210 livres espère toujours recevoir l’appel tant attendu, d’autant plus que le circuit Bettman fait appel à un nombre croissant de jeunes arbitres.

«Je continue à croire en mon rêve. Pendant que j’étais à l’hôpital, le superviseur des arbitres de la LNH est d’ailleurs venu passer trois jours à mon chevet. Je sais qu’ils tiennent à moi. Ça me donne espoir. À 30 ans, j’ai encore quelques années devant moi pour monter dans la Ligue nationale. Une chose est sûre, je veux être remis sur pied le plus tôt possible. Je veux être prêt pour arbitrer la prochaine saison.»

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