La CSN dénonce le processus d’appel d’offres de la CSDC

La CSN dénonce le processus d’appel d’offres de la CSDC
En conférence de presse dans un local des Chevaliers de Colomb

DRUMMONDVILLE. La privatisation du service de reprographie de la Commission scolaire des Chênes (CSDC) inquiète les syndiqués de la CSN.

Au cours d’une conférence de presse ce matin, trois représentants de la CSN, Yvon Godin, vice-président de la FEESP (Fédération des employés et des employées de services publics), Kevin Malenfant, président par intérim du Syndicat des travailleuses et travailleurs du personnel de soutien de la CSDC, et Jérémy Gagnon, conseiller syndical, ont affirmé que : «depuis un an, la CSDC met tout en œuvre pour privatiser son service de la reprographie, sans véritable débat. Pis encore, la stratégie pour y arriver soulève des questions fondamentales de transparence».

Selon eux, le 18 mars dernier, la commission scolaire a dévoilé le résultat d’un appel d’offres pour assurer l’impression de ses documents pour la prochaine année, tâche présentement effectuée par ses employés syndiqués. Le résultat est que le plus bas soumissionnaire, la compagnie Buropro de Drummondville, a déposé une offre d’à peine 75 $ en-dessous de ce qu’il en coûte actuellement, soit 419 000 $.

«Le président des commissaires, Jean-François Houle, a admis avoir quitté le processus d’appel d’offres après avoir su que Buropro, dirigée par son ami personnel Dave Morin, était le plus bas soumissionnaire. Pour éviter l’apparence d’une intervention, le commissaire Houle aurait dû quitter le processus bien avant», de trancher M. Godin.

Celui-ci déplore de plus que l’offre de gré à gré de la commission scolaire voisine des Bois-Francs, qui était de 25 000 $ moins cher, n’ait pas été considérée, sous prétexte qu’elle a été déposée trop tard.

«Si une autre commission scolaire peut déposer une offre beaucoup plus basse, tout en assurant à ses employés des conditions de travail similaires aux nôtres, il est clair que la Commission scolaire des Chênes devrait être concurrentielle en revoyant ses façons de faire. Pourquoi la CSDC tient-elle à privatiser son service de reprographie? Cette question soulève des inquiétudes. Car nous savons très bien que le sous-traitant qui entre dans le système pour un coût de 75 $ de moins, sur une somme de 419 000 $, va se reprendre au cours des années suivantes sachant pertinemment que la CSDC se sera débarrassée de toutes les machines de reproduction», a soutenu M. Godin.

Le syndicat croit qu’il faudrait acheter de nouvelles imprimantes et ainsi diminuer les coûts d’entretien liés au vieil équipement. «Les chiffres sont surévalués, ce qui gonfle artificiellement les coûts à l’interne pour les prochaines années», déplore pour sa part Kevin Malenfant. «Privatiser le service de la reprographie serait une grave erreur. À long terme, la commission scolaire perdrait l’expertise de la main d’œuvre et perdrait le contrôle sur le coût d’impression des documents scolaires».

En conséquence, le syndicat demande aux commissaires qui se réuniront le 28 avril de stopper le processus de privatisation et souhaite que la Commission scolaire des Chênes trouve une solution en collaboration avec lui.

La décision n’est pas prise

À la CSDC, la directrice générale Christiane Desbiens, jointe par téléphone, tient à souligner, dans un premier temps, que la décision n’est pas prise encore par le conseil des commissaires.

«Nous avons un atelier justement ce soir et nous allons regarder les différentes hypothèses dans ce dossier. Au service de la reprographie, il y aura des départs à la retraite et il restera un demi-poste à temps régulier d’ici peu de temps. L’analyse que nous avons faite de façon sérieuse nous a menés au processus d’appel d’offres, car nous avons prévu des économies de l’ordre de 75 000 $. Mais il y a aussi à considérer l’offre de la Commission scolaire des Bois-Francs; nous sommes en discussions avec eux», a fait valoir Mme Desbiens.

Selon elle, il y a eu des rencontres avec les syndiqués qui étaient d’accord avec les coûts qui ont été présentés.

De son côté, Jean-François Houle mentionne qu’il s’est mis en retrait au moment où Buropro a été identifié comme étant le plus bas soumissionnaire. «Quand aurait-il fallu que je me retire? Et je tiens à dire que c’est moi qui ai appris à M. Malenfant que je m’étais retiré par souci de transparence, sinon il ne l’aurait pas su. Et voilà que je suis victime de la transparence dont j’ai fait preuve. Je trouve ça ordinaire de questionner mon intégrité. Je suis avocat et la chose la plus importante dans ma vie, après ma femme et mes enfants, c’est ma réputation. À mon avis, cette stratégie vient de plus haut que le syndicat local».

Quant au débat de fond, M. Houle explique qu’il ne prendra pas position publiquement avant que ne soit prise la décision des commissaires. «J’ai demandé aux syndiqués de venir devant un atelier des commissaires pour présenter leurs arguments et ils l’ont fait. C’était une première. Le sujet est sensible et je trouvais approprié de prendre cette initiative».

La décision finale devrait être prise le 28 avril, mais il n’est pas impossible qu’elle soit reportée à une date ultérieure.

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