Les Draveurs devront «sortir de l’aréna»

Les Draveurs devront «sortir de l’aréna»
Éric Verrier (Photo

HOCKEY. La question de rentabilité des Cataractes de Shawinigan advenant un retour du hockey junior à Trois-Rivières a été évoquée à de multiples reprises depuis que la machine à rumeurs s’est emballée quant à une seconde édition des Draveurs dans la Cité de Laviolette. Afin de rationaliser les choses, L’Hebdo Journal de Trois-Rivières s’est intéressé à la situation des Tigres de Victoriaville et des Voltigeurs de Drummondville.

Ennemis de toujours, les deux équipes gardent la «guerre de la 122» pour la patinoire seulement.

«L’économie des deux villes est très différente, il n’y a que très peu d’échange. C’est un peu le contraire en Mauricie, alors que les échanges sont plus naturels. Ici, même s’il y a 35-40 minutes de distance qui nous séparent, il y a une coupure. Les partenaires principaux sont propres à leur coin», soutient Éric Verrier, président des Voltigeurs de Drummondville.

La difficulté pour une équipe junior majeur en 2015, c’est de rallier toute la communauté à la cause.

«Jusqu’à quel point sommes-nous capables de rassembler la communauté. Ça dépend toujours du marché. À Drummond, on a su rassembler la communauté derrière l’équipe et ça a été bénéfique», analyse-t-il.

Selon lui, dans la réalité d’aujourd’hui, deux équipes dans une même région ne se nuiraient pas.

«Ce que tout le monde veut, c’est une ligue composée d’équipes solides. Je suis toujours parmi les plus déçus quand une équipe doit cesser ses activités. Le hockey junior rassemble surtout des partisans qui vivent plus dans la même ville, qui viennent moins de l’extérieur. Il y a 10-15 ans, les gens faisaient l’aller-retour Victo-Drummond ou l’inverse, mais aujourd’hui, plus vraiment. Il faut que tu donnes le goût de venir aux gens de ta communauté et que tu sois présent dans celle-ci», explique M. Verrier.

Réalité géographique

Même s’il estime que les deux formations centricoises ne se nuisent pas véritablement, Éric Verrier croit tout de même que la proximité physique des Tigres et des Voltigeurs se fait sentir de temps à autres, les week-ends, particulièrement.

«Tout le monde voudrait que leur équipe joue à domicile les vendredis soirs. C’est plus difficile d’instaurer une routine chez tes partisans. Le calendrier nuit aussi parfois, surtout quand on a par exemple trois matchs en trois jours les fins de semaine. Celui qui est venu le vendredi ne viendra probablement pas le samedi ou le dimanche. Celui qui vient le samedi, n’est probablement pas venu le vendredi et ne viendra sûrement pas le dimanche et ainsi de suite.»

«On ne voit plus vraiment les affluences qui grimpent lors de matchs entre nos deux équipes. Les masses ne se déplacent plus. La rivalité n’est plus aussi attirante qu’autrefois», confie le président des Voltigeurs.

«Ce n’est plus juste un produit sur la glace qui fait vendre un match aujourd’hui, c’est aussi ce que tu mets autour, comme les tailgate. Il faut être imaginatif, penser aux familles, aux entreprises», énumère-t-il.

S’il avait un conseil à donner à de futurs propriétaires des Draveurs?

«Rassembler la communauté au quotidien, pas juste lors des matchs. Aujourd’hui, les gens ont beaucoup plus de possibilités et de choix pour dépenser l’argent de leur budget de loisirs. Il faut sortir le hockey de l’aréna, être dans les fêtes, les événements. Surtout, il ne faut pas être tributaire du produit sur la glace et des entrées aux guichets», conclut Éric Verrier.

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