Jean-François Houle retourne la balle dans le camp du ministre Bolduc

Par Gerard Martin
Jean-François Houle retourne la balle dans le camp du ministre Bolduc

Jean-François Houle a réagi aux propos du ministre Bolduc concernant le faible taux de participation à l'élection scolaire et aux changements qui devraient suivre.(Photo gracieuseté)

COMMISSION SCOLAIRE DES CHÊNES. Bien que déçu, le président élu par acclamation de la Commission scolaire des Chênes, Jean-François Houle, est la personne la moins surprise du monde du faible taux de participation à l’élection scolaire du 2 novembre, puisqu’il l’avait lui-même annoncé.

Réagissant prestement aux propos menaçants du ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), Yves Bolduc, émis au lendemain de cette élection, M. Houle rappelle qu’il avait prédit ce scénario, tout en faisant une mise en contexte.

«Dans une lettre d’opinion publiée dans La Presse + et dans le journal L’Express avant l’élection, j’entrevoyais déjà une baisse de ce taux. Les facteurs sont nombreux, mais le principal est certainement l’atmosphère provoquée par le ministre Bolduc lui-même et son gouvernement», a fait état le président élu de la CSDC dans un communiqué de presse.

Selon M. Houle, le gouvernement a mis en place tous les éléments pour éloigner les électeurs des urnes.

«On cherche de l’argent partout et malgré les économies de bout de chandelle et les maux de tête que ça donnera par la suite, le programme d’austérité battra son plein. Sauf les initiés, personne ne pleurera sur le sort des commissions scolaires et la population applaudirait une initiative de coupure de cette structure. Le gouvernement ne provoquera pas la grogne publique et pourra se péter les bretelles en disant qu’il a agi», exprime par dépit, Jean-François Houle.

Territoire caquiste

Celui qui succédera à Jeanne-Mance Paul à la tête de l’organisme scolaire ne se contente pas de pointer le ministre du gouvernement libéral, mais jette aussi une partie du blâme sur la Coalition avenir Québec de François Legault qui, faut-il le rappeler, prône la disparition des commissions scolaires.

«Dans ce contexte, le coup était préparé et le taux recueilli est à l’avenant. Le territoire de la commission scolaire est essentiellement calqué sur une bonne partie des circonscriptions Drummond – Bois-Francs et Johnson où deux caquistes ont été élus. Il y a peut-être un terreau fertile pour les abolitionnistes des commissions scolaires», suggère M. Houle.

Ceci étant dit, Jean-François Houle retient néanmoins que le ministre a signalé qu’il voulait travailler avec les élus scolaires pour mettre de l’avant les transformations à venir.

«Dans tous les cas, le ministre aura le fardeau de la preuve pour démontrer le bien-fondé des projets gouvernementaux à ce niveau», mentionne le nouveau président.

Faire connaître la CSDC

M. Houle tient également à prendre la défense de tous ceux et celles qui ont présenté leur candidature à cette élection scolaire: «J’ose espérer que la population comprendra que les élus scolaires ne se sont pas engagés par intérêt pécuniaire. Leur rémunération est ridicule dans les circonstances. S’ils sont là, c’est que leurs intentions sont pures. S’ils défendent la structure, on ne pourra jamais dire qu’ils le font pour sauver leurs jobs.»

Malgré l’ambiance politique qui règne en ce moment, Jean-François Houle tient en guise de conclusion à affirmer son intention ferme, au cours de son mandat, d’expliquer le bien-fondé, voire la nécessité de la Commission scolaire des Chênes et des gens qui y oeuvrent au quotidien.

«L’idée n’est pas de "défendre pour défendre" la structure, mais bien de prouver sa valeur ajoutée dans la réussite du plus grand nombre de nos élèves», plaide M. Houle, qui parle en connaissance de cause puisqu’il siège à la table des commissaires depuis 1998.

Le président élu conclut sur une note positive en rappelant le nombre important de candidats aux différents postes de commissaire, dans le cadre du scrutin du 2 novembre.

«Ceux-ci provenaient de tous les horizons, même dans un contexte de grisaille. C’est là, une preuve que des personnes veulent encore s’engager dans le monde de l’éducation et qu’il faut bâtir là-dessus», fait valoir Jean-François Houle.

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