Les élus municipaux exigent des normes plus sévères

Les élus municipaux exigent des normes plus sévères

SAINT-EDMOND-DE-GRANTHAM. Réunis samedi dernier à Saint-Edmond-de-Grantham, les élus municipaux provenant de 22 municipalités québécoises ont défini les prochaines étapes de leur mobilisation pour exiger des normes plus sévères pour la protection des sources d’eau potable.

Les magistrats municipaux ont donc décidé de présenter une requête conjointe au gouvernement Couillard de façon à être autorisés à imposer des normes de protection des sources d’eau potable plus sévères. Ils invitent d’ailleurs les 1100 municipalités québécoises à se joindre à eux.

«Nous avons une responsabilité face aux citoyennes et aux citoyens que nous représentons. Puisque les études scientifiques et l’expérience de Gaspé montrent que les distances prévues au règlement provincial sont insuffisantes et que la loi prévoit qu’une demande de dérogation peut être présentée au gouvernement, il nous faut agir» a plaidé la mairesse de Saint-Edmond-de-Grantham, Marie-Andrée Auger.

Non à l’improvisation

Après avoir examiné en groupe l’expertise préparée par cinq scientifiques, celle qui siège au conseil d’administration de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) estime que le diagnostic posé par le groupe des experts est vraiment inquiétant. «Les élus municipaux présents ont pu réaliser que le règlement provincial mis en vigueur le 14 août dernier et qui vise à protéger nos sources d’eau potable est vraiment inadéquat et plein de trous. On comprend que le gouvernement veut développer l’industrie gazière et pétrolière, mais il ne faut pas que ce développement se fasse dans l’improvisation et au détriment de nos sources d’eau potable. C’est pourtant ce que nous constatons aujourd’hui», a-t-elle expliqué.

Lors de cette rencontre, la biologiste Céline Marier et le juriste et sociologue Richard E. Langelier ont expliqué les constats réalisés par leur groupe d’experts, dont l’ingénieur et géologue Marc Durand, le biophysicien Marc Brullemans et l’ingénieure et hydrogéologue Chantal Savaria. Essentiellement, les municipalités perdent des compétences sur les puisements d’eau réalisés sur leur territoire, si ces puisements sont faits pour les fins de l’exploration gazière et pétrolière, distances séparatrices insuffisantes entre les puits gaziers ou pétroliers et les sources d’eau potable, responsabilité limitée dans le temps pour les exploitants de cette industrie, etc.

Inquiétudes à Gaspé et Ristigouche

De son côté, la porte-parole du comité "Ensemble pour l’avenir durable du grand Gaspé", Lise Chartrand, qui participait à la rencontre, a expliqué, expertise en mains, aux maires et mairesses présents, que déjà plusieurs des puits d’eau potable étaient contaminés autour du site de forage Haldimand I. «Toute la zone autour des puits Haldimand est très fragile. Si Pétrolia fore un puits horizontal à Haldimand 4, comme elle l’a annoncé, nous craignons le pire.»

Quant au maire de Ristigouche Sud Est, François Boulay, qui participait aussi à cette rencontre, il a appelé les autres élus municipaux à exprimer leur solidarité dans la lutte menée par cette petite municipalité de 168 résidents.

«Vous devez comprendre que si Gastem peut se permettre d’intimider notre municipalité qui n’a fait que protéger son eau potable, ce scénario risque fort de se reproduire ailleurs», a-t-il insisté. Les élus présents l’ont longuement applaudi et promis d’apporter toute l’aide nécessaire, grâce au Fonds intermunicipal de défense de l’eau (FIDE) mis sur pied l’an dernier et auquel participent de nombreuses municipalités.

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