PHOTO. Le Musée populaire de la photographie exposera à compter du 15 octobre et jusqu’à la fin de sa saison 2014 une série de visibilités photographiques du médecin/ photographe Jean Lagacé
Ces photographies sont tirées de son document réalisé à la fin des années 1980 dans un hôpital privé de Saint-Jacques-des-Piles, en Mauricie.
Cette institution a accueilli durant plus de 20 ans une clientèle de gens singuliers, de diverses provenances, qui devaient manifester une incapacité à pouvoir fonctionner normalement en société sur les plans physique ou psychologique.
De son travail, M. Lagacé écrit que «bien que les images renseignent sur les conditions de vie en institution, l’objectif véritable de cet essai photo-documentaire consiste à montrer comment une institution réussit à conditionner l’existence des êtres qui y résident au moyen d’une marginalisation particulière et inhérente à la vocation de ce type d’établissement». Il ajoute que les déviances individuelles des personnes qui y résident «s’accentuent sous les effets [de cette] marginalisation institutionnelle et institutionnalisée». Le spectateur de ses images ne pourra que s’interroger sur le sort et les conditions de vie que nos sociétés réservent aux personnes dites marginales, que ce soit dans les ghettos ethniques, les centres d’hébergement, les prisons ou les camps de réfugiés, où la notion d’enfermement semble servir de leitmotiv structurel.
Médecin de formation, Jean Lagacé a réalisé plusieurs projets photographiques, dont celui présenté au MPP. Son travail s’inscrit dans une approche à caractère documentaire. Il fut l’un des organisateurs de ce qui fut sans doute un des premiers festivals photographiques d’envergure présenté au Québec, l’événement F :88 de Shawinigan, en 1988, qui réunissait dix des plus importants photographes du Québec de l’époque.(JÉ)
