Au paradis des friperies!

Au paradis des friperies!

DRUMMONDVILLE. Une vingtaine de vestiaires et friperies ont maintenant pignon sur rue à Drummondville. Fibre écolo ou souci d’économie, les raisons qui poussent les gens à fréquenter ces royaumes du vêtement usagé diffèrent. Un fait demeure : le grand public s’est aussi approprié ces lieux jadis réservés aux moins nantis.

«C’est un hobby!», communique France Wygodansky qui travaille à la Penderie depuis son ouverture, il y a 25 ans. La multiplication de ce type de commerces ne l’inquiète guère. Les œuvres de bienfaisance, comme la sienne, peuvent maintenir leur marchandise à des prix très bas, donc concurrentiels.

De plus, leur fidèle clientèle, qui fouine aussi chez les «compétiteurs» revient toujours. «On connaît nos gens», lance-t-elle, avec le sourire.

C’est d’ailleurs l’ambiance conviviale, selon elle, qui rend ces endroits si prisés. De fait, l’auteure de ces lignes pouvait témoigner, au terme de sa tournée, de l’achalandage constant chez bon nombre d’entre eux. "C’est un milieu de vie", résume Mme Wygodansky.

La Petite Fripouille, par exemple, était devenue un lieu de jasette si populaire que la propriétaire, Audrey Smith, a décidé de bonifier son offre de service d’un coin allaitement et de café-mamans. Chacun développe sa force. À la Friperie familiale Des Forges, c’est un service de couture à "prix friperie", entre autres, qui fait le bonheur des clients.

Il faut couper quelque part

Le directeur général adjoint chez Commerce Drummond, François Beaulieu, remarque que cette multiplication de friperies occupe désormais ce créneau abandonné par les paroisses. Même s’il ne détient pas de chiffres justifiant la hausse de ce type de commerces, il l’attribue potentiellement au coût de la vie qui ne cesse d’augmenter. "Il faut que les gens coupent quelque part", laisse-t-il tomber.

Spécifiant qu’une limite de trois vestiaires/friperies est imposée sur le territoire de la Société de développement commercial du quartier Saint-Joseph, il fait valoir que son nombre se régule naturellement à Drummondville par l’offre et la demande.

À titre de comparaison, Victoriaville compte seulement deux organismes sans but lucratif qui oeuvrent dans ce secteur, en plus d’une petite poignée de friperies commerciales. Pourtant, la demande pour le vêtement usagé ne serait pas moins forte chez nos voisins.

Selon le président-directeur général de Recyclovesto, Fernand Drouin, cette différence s’explique par le développement de son organisation qui, dès le démarrage, a occupé activement le marché victoriavillois. Pour lui, Drummondville n’est pas une référence. "Ils se mangent la laine sur le dos", déclare celui qui songe à implanter sa ressource dans la région.

Trop de boîtes de collecte?

Le bénévole d’un vestiaire drummondvillois observe pour sa part une baisse de dons de vêtements. Il constate qu’en plus des nombreuses friperies, des boîtes de collecte de vêtements usagés sont installées sur plusieurs sites à Drummondville. Leur "matière première" devient plus rare. "On en a parlé entre nous dernièrement", dit-il.

Moins de vêtements à vendre signifie par exemple, pour le Vestiaire St-Pierre, moins de bénéfice directement redistribué aux organismes d’entraide du milieu.

Si le linge vendu a souvent été offert gratuitement, il n’en demeure pas moins que le vêtement usagé reste, aux yeux de Revenus Québec, une fourniture assujettie à la TPS et à la TVQ, informe Stéphane Dion, chef des relations publiques et porte-parole.

À moins que la friperie ait un chiffre d’affaires annuel sous la barre des 30 000 $, ce qui est souvent le cas. Des organismes à petits prix… et petits revenus.

Vestiaires à but non lucratif

-Comptoir familial Drummondville-Sud (rue Jogues)

-Vestiaire Saint-Pierre (rue Brock)

-Vestiaire de l’AFÉAS Saint-Charles (boulevard Saint-Charles)

-Vestiaire La Penderie (rue Saint-Marcel)

(Urgence-Vie et Accueil Grossesse dépannent également les mères dans le besoin)

 Friperies commerciales

-Vesti-mode (rue Saint-Jean)

-Friperie-boutique La petite fripouille (rue Heriot)

-Friperie La Coccinelle (rue Saint-Marcel)

-La Boîte aux chiffons (rue Saint-Damase)

-Friperie Bulle de gomme (rue Saint-Alphonse)

-Friperie familiale des Forges (rue des Forges)

-Friperie Le Karma (rue Cormier)

-Vestiaire familial Saint-Nicéphore (boulevard Mercure)

-Vestiaire Mercure (boulevard Mercure)

-Vestiaire Saint-Jean-Baptiste (7e Avenue)

-La Fripe aux aubaines (rue Brock)

-Friperie Michou (rue Saint-Marcel)

-Friperie familiale St-Charles (boul. St-Charles)

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