Nouveaux postes, même nombre de patients

Par Jessica Ebacher
Nouveaux postes, même nombre de patients

Luc Gilbert

DRUMMOND. Même si quelques nouveaux postes d’omnipraticiens s’ouvrent chaque année au CSSS Drummond, le nombre de patients orphelins- sans médecin de famille – ne diminue pas pour autant.

Cette année, trois postes de médecins généralistes ont été ouverts à Drummondville, sur les 23 attribués par le gouvernement à l’Agence de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec. D’une année à l’autre, ce nombre varie.

«Ça dépend des besoins. Cependant, on gère la pauvreté. Le gouvernement n’ouvre pas suffisamment de postes», explique le directeur des Services professionnels du CSSS Drummond, Luc Gilbert.

Ces trois nouveaux postes ne signifient pas nécessairement qu’il y aura une diminution du nombre de patients orphelins. En considérant que deux médecins prendront leur retraite cette année et que trois nouveaux arriveront, la différence des effectifs sera d’un seul médecin. En effet, lorsqu’un médecin quitte, il n’est pas automatiquement remplacé dans les Plans régionaux d’effectif médical (PREM). Un médecin qui en remplace un autre qui quitte doit obtenir un nouveau poste.

Il faut également considérer que les nouveaux professionnels, en début de carrière, ne peuvent pas prendre autant de patients sous leur aile que ceux qui comptent des années derrière le stéthoscope. Un des deux médecins qui prendra sa retraite cette année à Drummondville laissera derrière lui 2500 patients.

«Quand on commence notre pratique, on n’est pas aussi rapide et on ne peut pas prendre autant de patients que si ça fait 10 ou 15 ans qu’on pratique. Deuxièmement, ils (les nouveaux) ont plusieurs autres tâches. Ils font de l’urgence, de l’hospitalisation et autres. Cela fait qu’ils ne sont pas au bureau cinq jours sur cinq», explique le directeur au sujet de la quantité limitée de patients que les nouveaux venus peuvent prendre en charge. Aussi, constate-t-il, les nouveaux médecins ne travaillent pas la même quantité d’heures que ceux de la génération précédente.

«C’est difficile d’aller chercher une croissance. Même si on a eu plusieurs médecins qui sont arrivés dans les dernières années, il reste que les services ont augmenté, la population a augmenté et il y a plusieurs médecins qui sont partis. C’est très difficile de se sortir la tête de l’eau», met en contexte Luc Gilbert.

«L’offre de service est beaucoup plus grand que lorsqu’il y a dix ans», poursuit-il. Le RAMD (Réseau d’accessibilité médical Drummond) a permis d’augmenter les heures de consultation dans les cliniques et des Groupes de médecine de famille (GMF) sont dorénavant ouverts en soirée.

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