Sur les traces de la salamandre à quatre orteils et du campagnol sylvestre

Par Gerard Martin
Sur les traces de la salamandre à quatre orteils et du campagnol sylvestre

CSDC Grâce aux recherches faites sur le terrain par des élèves du GARAF/Opération PAJE, on en sait maintenant un peu plus sur deux espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables que l’on retrouve chez nous, en l’occurrence la salamandre à quatre orteils et le campagnol sylvestre, ce dernier à la grande surprise de plusieurs puisqu’il ne devrait pas être ici.

De fait, c’est la mise en place d’un nouveau projet d’inventaire initié par le Ministère de la Forêt de la Faune et des Parcs (MFFP) pour le suivi de la salamandre à quatre orteils ou hemidactylium scutatum, de son nom scientifique, qui a parti le bal.

Comme l’explique Pablo Desfossés, enseignant et coordonnateur du GARAF/Opération PAJE, l’objectif était de déterminer si cette espèce est réellement en péril, alors qu’une trentaine de secteurs d’inventaire d’un kilomètre carré chacun ont été identifiés à l’aide d’une approche géomatique développée par le ministère.

M. Desfossés mentionne qu’à cet égard, le MFFP a octroyé au GARAF/Opération PAJE deux zones susceptibles de retrouver cette espèce sur notre territoire afin de les parcourir.

C’est ainsi que ce printemps, une de ces deux zones a fait l’objet d’un inventaire par les élèves.

Il en résulte que nos jeunes chercheurs ont trouvé des œufs de salamandre à quatre orteils, sauf qu’ils ont été découverts dans un habitat inhabituel.

De façon générale, au dire du coordonnateur du GARAF/Opération PAJE, les sites de ponte de la salamandre à quatre orteils se retrouvent dans des marais à monticule de mousse de sphaigne, alors que cette fois, les élèves de Jean-Raimbault ont repéré des spécimens aux abords d’un ruisseau brodé de mousse.

Il va sans dire que le fruit de leurs observations a été transmis aux responsables du MFFP.

Ces derniers, en conséquence, vont noter ces particularités dans leurs inventaires et seront en mesure d’en tirer des conclusions plus définitives à l’analyse des comptes rendus des 28 autres secteurs d’inventaire de la salamandre à quatre orteils.

Campagnol sylvestre

«C’est un des aspects les plus fascinants de faire ce genre de travaux avec des jeunes en apprentissage. Leur curiosité, combinée à leur petite expérience, leur procure une perspective différente de la nôtre. Ce qui les pousse à agir différemment des adultes, ouvrant ainsi la voie à de plus grandes possibilités de découvertes lors des inventaires», témoigne Pablo Desfossés avant de commenter avec beaucoup plus de prudence une autre découverte d’une équipe du GARAF/Opération PAJE.

De fait, de nouveaux secteurs ont également fait l’objet d’inventaire dont le secteur boisé à l’intérieur duquel la Commission scolaire des Chênes (CSDC) est en train d’ériger l’école C.

«Si nos données sont exactes, les élèves auront mis en valeur des secteurs riches en biodiversité et découvert une espèce de rongeur "susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable"», confie du bout des lèvres M. Desfossés en laissant tomber que l’espèce en question est le campagnol sylvestre.

Ce qui intrigue les chercheurs, c’est que le campagnol sylvestre, si c’est bien fondé, se retrouve bien loin de son aire de répartition au Québec dont la frontière jusqu’ici la plus près d’ici serait aux alentours de Sherbrooke.

Selon le coordonnateur du GARAF, il faudra toutefois attendre l’analyse finale des données recueillies pour en être certain à 100% et pour se questionner sur ce qui pourrait amener le petit rongeur jusqu’au boisé de l’école C.

M. Desfossés précise que les réponses à ces données seront mises en ligne à la fin de l’été sur le site internet du GARAF/Opération PAJE, et ce, grâce à la participation du service des ressources informatiques de la commission scolaire des Chênes.

L’Express, bien sûr, continuera à s’intéresser à ces découvertes et à les partager avec ses lecteurs et lectrices.

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