Entre Brière et Brassard, le cœur de Ruel balance…

Entre Brière et Brassard, le cœur de Ruel balance…

Après avoir suivi avec intérêt le duel opposant Daniel Brière et Ondrej Palat en première ronde des séries éliminatoires dans la Ligue nationale de hockey (LNH), André Ruel suivra avec beaucoup d’attention l’affrontement entre le Canadien et les Rangers en demi-finale de la Coupe Stanley. Cette fois-ci, son ami Brière croisera le fer avec une autre ancienne gloire des Voltigeurs en Derick Brassard.

«J’ai baptisé cette série «D.B./Gatineau», en référence aux initiales et au lieu de naissance de ces deux anciens Voltigeurs», a lancé l’homme de hockey drummondvillois lorsque joint par le www.journalexpress.ca, lui qui est en contact presque quotidien avec ses anciens protégés depuis leur passage dans l’organisation des Voltigeurs.

À sa septième saison dans la LNH, sa première complète à New York, Brassard s’est imposé comme l’un des éléments-clés de son équipe en offensive. Le talentueux centre de 26 ans a ensuite aidé les siens à éliminer les Flyers et les Penguins, se permettant même d’avoir le dessus dans son duel face au grand Sidney Crosby.

«Derick avait connu de bonnes séries l’an passé, a souligné Ruel. Cette année, il a commencé lentement, mais les choses ont débloqué contre Pittsburgh. Sa confiance est revenue. Au lieu de penser sur la glace, il s’est mis à exécuter. C’est dans ces moments qu’il joue son meilleur hockey.»

Ruel raconte qu’au moment où Alain Vigneault a voulu démembrer son trio, Brassard s’est tourné vers l’entraîneur-adjoint Scott Arniel. «Il lui a dit que Zuccarello, Pouliot et lui se sentaient en confiance, que la chimie était en train de s’installer. Arniel a alors convaincu Vigneault de les laisser ensemble. C’est lors de ce match qu’ils ont débloqué.»

Propulsés par le trio de Brassard, les Blue Shirts ont alors comblé un déficit de 3-1 dans la série les opposant aux Penguins. «Parfois, ça ne prend pas grand-chose pour que le vent change de bord dans une série. Pour les Rangers, le décès de la mère de Martin St-Louis a changé la dynamique. Les joueurs se sont regroupés pour l’aider à passer par-dessus cette épreuve», a analysé Ruel.

Un leader inspirant

De leur côté, Brière et le Canadien se sont servis de l’arrogance des joueurs des Bruins comme source de motivation pour faire tourner le vent après le cinquième match. En dépit d’une utilisation modérée, le joueur de centre de 36 ans a récolté deux points pour aider Montréal à enlever le septième duel.

«Pour Daniel, c’était difficile à accepter d’être retiré de l’alignement lors du cinquième match, car il n’avait pas mal joué jusque-là. Il a toutefois fait preuve de résilience et il est revenu plus fort. Ça démontre à quel point il est un athlète fier et orgueilleux. Daniel est aussi très fort mentalement. Même s’il ne joue pas beaucoup dans un match, il est capable de rester éveillé. Il sait qu’il est capable de faire la différence», a fait valoir Ruel, qui occupe un rôle de conseiller au sein de l’écurie de Pat Brisson, l’agent de Brière et de plusieurs vedettes de la LNH.

La présence de Brière ne se fait seulement sentir sur la feuille de pointage. En vertu de sa vaste expérience, l’ancien co-capitaine des Sabres joue un rôle de grand frère dans l’entourage du CH.

«J’ai aimé entendre Pacioretty rendre hommage à Daniel en entrevue après le septième match. Il a souligné à quel point un leader comme lui motive et inspire ses coéquipiers», a souligné Ruel, qui n’a pas manqué de rapporter ces propos à Brière quelques heures plus tard.

«C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Marc Bergevin lui a fait signer un contrat l’été dernier. Partout où il est passé, Daniel a fait preuve d’un grand leadership. Il ne s’exprime pas en criant dans la chambre, mais plutôt en parlant en tête-à-tête avec un joueur. Il utilise son expérience pour calmer les jeunes. Il y a plusieurs gars émotifs chez le Canadien. Par exemple, Pacioretty est un gars très exigeant envers lui-même; il a souvent tendance à culpabiliser. Avec tout son vécu, Daniel est capable de lui redonner confiance.»

À sa 17e saison dans la LNH, Brière est pleinement conscient que sa carrière tire à sa fin. Le petit guerrier ne cache pas qu’il est en mission, lui qui a vécu la cruelle déception d’une défaite en finale de la Coupe Stanley avec les Flyers en 2010.

«Daniel sait qu’un long parcours en séries, ça n’arrive pas souvent dans une carrière. Sa situation me fait penser à celle de Steve Duchesne ou de Philippe Boucher, qui ont gagné la Coupe Stanley à leur dernière saison après une longue carrière dans la LNH. Denis Savard avait joué le même rôle avec le Canadien en 1993.

Les joueurs professionnels font beaucoup d’argent, mais on a tendance à oublier que leur but ultime, c’est de gagner la Coupe Stanley. C’est ce qui les motive chaque jour durant toute leur carrière et encore davantage quand la fin approche», a témoigné Ruel.

«Daniel est confiant pour la suite des choses, car le Canadien a atteint son pic au bon moment. L’équipe compte aussi sur un gardien capable de faire la différence en Carey Price, qui est vraiment dans sa bulle. À partir de là, on ne sait jamais ce qui peut se produire.»

Aux yeux de Ruel, la série entre le Canadien et les Rangers devrait donner lieu à un duel aussi long que palpitant. Le vieux loup du hockey ne serait d’ailleurs pas surpris de voir Brière ou Brassard faire la différence un soir ou l’autre…

«Le trio de Derick joue avec beaucoup de confiance. Quant à Daniel, il a prouvé qu’il est l’homme des grandes occasions. Sa fiche en séries (115 points en 118 matchs) est là pour le prouver. Au bout du compte, ce sont deux équipes qui se sacrifient beaucoup, car elles ont acheté le discours de leur coach.»

Avant de raccrocher, Ruel s’est également réjoui pour Ondrej Palat, qui s’est affirmé comme la véritable révélation du Lightning dans la série contre le Tricolore.

«Je n’en reviens pas de voir où il est rendu aujourd’hui. Ça n’a pas été facile pour lui, mais il n’a jamais abandonné, puis il a débloqué cette année. Il est aujourd’hui un des leaders de son équipe. Ça prouve que tous les chemins peuvent mener à la LNH. Certains sont plus longs et ardus, mais ce sont souvent les joueurs les plus résilients et persévérants qui arrivent jusqu’au bout.»

Daniel Brière…

– En carrière avec les Voltigeurs (1994 à 1997) : 170-246-416 en 198 matchs

– En séries ce printemps avec le Canadien : 2-4-6 en 10 matchs

Derick Brassard…

– En carrière avec les Voltigeurs (2004 à 2007) : 75-143-218 en 151 matchs

– En séries ce printemps avec les Rangers : 4-3-7 en 14 matchs

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