Une fête pour se souvenir de Gérard «Ti-Noir» Joyal

Par Gerard Martin
Une fête pour se souvenir de Gérard «Ti-Noir» Joyal

Gérard "Ti-Noir" Joyal

Il y a 25 ans, le 17 avril 1989, au terme d’une longue maladie, Drummondville perdait l’un de ses plus grands musiciens, le violoniste Gérard "Ti-Noir" Joyal, dont les talents exceptionnels étaient reconnus bien au-delà des frontières du Québec.

Il va sans dire que la mémoire de M. Joyal est toujours bien présente chez nous, dans les milieux folkloriques plus particulièrement, en raison du grand nombre de ses compositions qu’il nous a laissées, plus de 200, et ce, il faut le dire, même si ses talents d’interprète avec son instrument fétiche pouvaient tout autant rejoindre avec le même bonheur d’autres publics dans les répertoires semi-classique que classique.

Rencontre folklorique

À l’occasion de ce 25e anniversaire, les proches de Gérard "Ti-Noir" Joyal, dont ceux de ses fils qui lui survivent, ont eu la bonne idée d’organiser en toute simplicité une rencontre folklorique pour rendre ainsi hommage à ce musicien accompli.

L’événement se déroulera le samedi après-midi 26 avril, à compter de 13h, à la salle Le Royal, rue Saint-Marcel, à Drummondville.

Comme il est de circonstance, le tout débutera par une messe à la mémoire du cher disparu, laquelle sera célébrée par l’abbé Denis Lemaire.

Par la suite, comme l’indique Mario, le cadet de la famille, les joueurs de violon et d’accordéon pourront se laisser aller à la bonne franquette, le tout entremêlé de chansons à répondre.

Pierre, Eddy et Alain, trois autres fils de M. Joyal, seront sur place pour accompagner ceux et celles qui auront le goût de prendre part à cette célébration que l’on veut sans prétention.

Incidemment, il n’y aura pas de frais d’entrée pour être de cette fête anniversaire.

Les fans de Gérard "Ti-Noir" Joyal y sont attendus pour un après-midi de plaisir sous le signe du folklore.

Biographie

Pour ceux qui n’ont pas connu M. Joyal, rappelons brièvement qu’il faisait partie d’une famille de 10 enfants dont les deux parents s’adonnaient à l’accordéon.

Très tôt, celui qui est né le 8 avril 1921 apprend à maîtriser le violon, si bien qu’à l’âge de 9 ans, il anime des veillées de famille et à 12 ans, il obtient son premier engagement professionnel à la radio de CHLN à Trois-Rivières.

À l’âge de 18 ans, à la surprise des siens, le jeune musicien délaisse temporairement son violon pour se consacrer uniquement à l’accordéon.

Selon les témoignages transmis aux proches, Gérard Joyal maitrisait aussi bien l’accordéon que son instrument d’origine, ce qui ne l’empêchera pas de revenir plus tard au violon.

Le grand public découvre ce grand violoniste au moment de l’arrivée de la télévision, à la fin des années 1950 et au début des années 1960.

Son surnom de Ti-Noir lui vient du fait qu’il est souvent comparé à un autre chevalier de l’archet, Ti-Blanc Richard, qui est la vedette d’émissions de télé.

Les plus vieux se souviendront des apparitions régulières de Gérard Joyal lors d’émissions comme Jamboree et Variétés Paul Lemire, pour ne nommer que celles-là.

Proclamé en 1964 champion provincial du violon, le Drummondvillois fera ce qu’aucun autre Québécois n’a réussi à accomplir, soit d’accéder, et ce, durant quatre années consécutives, à la finale du prestigieux concours «Shelburne Fiddler Contest» réunissant les plus célèbres violoneux de tout le Canada et des États-Unis.

Bref, la réputation de Gérard Joyal a dès lors atteint son apogée, de telle sorte qu’il était d’ailleurs reconnu par ses pairs comme étant l’un des plus grands, lui dont on disait qu’il avait hérité de «l’oreille absolue».

Même s’il n’a jamais couru après les honneurs, la Ville de Drummondville a reconnu officiellement son rôle d’ambassadeur, d’abord en 1983, en le proclamant citoyen émérite lors d’une grande fête en son honneur pour souligner ses 50 ans de vie artistique.

Puis, en 1990 le Festival mondial de folklore, qui deviendra plus tard le Mondial des cultures, donne le nom de Gérard "Ti-Noir" Joyal à la grande scène du parc Woodyatt.

Malheureusement, au grand regret de sa famille et de ses fans, ce nom disparaîtra quelques années plus tard, une plaie vive qui fait encore très mal aux proches du célèbre musicien.

D’ailleurs, le plus grand souhait de ces derniers est que cet «oubli» soit corrigé d’une autre façon pour que le nom de Gérard "Ti-Noir" Joyal se perpétue dans sa ville dont il était si fier, comme il le mérite sans doute.

En attendant, sa mémoire sera célébrée joyeusement le 26 avril, à la salle Le Royal.

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