Blanchet quitte la tête haute : «On va laisser le monde réfléchir»

Blanchet quitte la tête haute : «On va laisser le monde réfléchir»

Après près de six ans, dont 18 mois mouvementés au sein du gouvernement de Pauline Marois, l’ère d’Yves-François Blanchet est terminée. Le ministre sortant du Parti québécois et député de Johnson a été défait par une majorité somme toute confortable (1853 voix) au profit du caquiste André Lamontagne lors de l’élection provinciale de lundi soir.

À son entrée au restaurant Chez Beauregard, peu après 22 h, au moment où la déconfiture du PQ ne faisait plus de doute, Yves-François Blanchet est apparu serein, mais déterminé, devant la poignée de sympathisants péquistes qui l’attendaient la mine longue.

«J’ai une chose à vous dire : vous, les militants du Parti québécois, avez laissé les plus beaux cadeaux de l’histoire de Drummondville au monde de Drummondville. Vous avez laissé le Centre famille-enfants, le Centre de foires, une université, des écoles, une bibliothèque… Vous avez marqué, en un an et demi, l’histoire de Drummondville comme bien d’autres ne l’avaient pas fait en des dizaines d’années», a-t-il lancé d’emblée.

«Maintenant, on va laisser le monde réfléchir, regarder ce qu’ils se sont donné comme avenir. Puis, un jour, l’avenir, qui a l’habitude de durer longtemps, va porter son jugement sur l’histoire», a-t-il continué.

En plus de témoigner son estime à l’endroit des médias locaux et de lancer au passage quelques flèches aux médias nationaux, Blanchet a tenu à remercier «du plus profond de son cœur» les membres de sa garde rapprochée, à commencer par son bras droit Frédéric Côté, à qui il a servi une longue accolade.

«Je comprends et partage votre tristesse, mais je ne suis pas si triste. J’ai l’impression que ce n’est pas un jugement sur nous autres. Je ne le sens pas comme ça. Dans ce sens-là, je quitte donc avec la tête haute, avec le sourire, avec le droit de dormir longtemps dans les prochains jours ainsi qu’avec le droit de nous revoir entre nous et de continuer à rêver», a-t-il partagé.

S’il ne sait pas encore ce que l’avenir lui réserve, Blanchet a fait part de son souhait de continuer «à bâtir le Québec d’une manière ou d’une autre». Celui qui célébrera ses 49 ans la semaine prochaine a également confié qu’il convolera en justes noces avec sa conjointe cet été.

Appelé à commenter la victoire d’André Lamontagne, un adversaire qui n’habite pas la circonscription, Blanchet a tenu les propos suivants : «J’ai l’impression que le Québec vit une forme de globalisation qui est bien à lui. André Lamontagne est un gars de Montréal que j’ai trouvé sympathique, même si ne suis pas d’accord avec ses idées. Je me rappelle qu’il a dit qu’une fois qu’on aura réglé les problèmes économiques, on parlera de souveraineté. J’espère qu’il sera contagieux dans sa gang. Je pense que le Québec a encore besoin d’être debout et de ne jamais renoncer à au moins la possibilité de le faire. Sinon, on tombe vraiment les deux genoux au sol.»

«André Lamontagne un gars d’envergure, a-t-il ajouté. Je lui souhaite bonne chance ainsi qu’à tout le monde qui a été élu. Mon collègue Jean-François Lisée disait récemment que les électeurs n’ont jamais tort.»

Au sujet de la cinglante défaite du PQ à l’échelle nationale, Blanchet n’a pas hésité à pointer du doigt les manœuvres du Parti libéral.

«Je le dis candidement : quand on a réussi à nous imputer une volonté de référendum qu’on n’avait pas du tout, ça nous a fait très mal politiquement. Ce n’était pas honnête, mais c’était une joute politique, où tous les coups semblent permis, quitte à ce que ce soit vicieux. C’est sûr que ce fut un virage important dans la campagne électorale», a-t-il concédé.

Ayant fait son entrée en politique lors de l’élection du 8 décembre 2008, en étant élu député de l’ancienne circonscription de Drummond, Yves-François Blanchet a passé quatre ans dans l’opposition. L’homme originaire de Saint-Edmond-de-Grantham a été réélu député de la circonscription de Johnson le 4 septembre 2012, mais avec à peine 203 voix d’avance sur son rival Stéphane Legault, de la CAQ. Il s’est ensuite vu confier les responsabilités de whip en chef du gouvernement, de ministre responsable des régions du Centre-du-Québec et de la Mauricie, puis de ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs.

Daniel Lebel défait dans Drummond-Bois-Francs

Dans la circonscription voisine de Drummond-Bois-Francs, le péquiste Daniel Lebel a été défait par le caquiste et Sébastien Schneeberger. Le député sortant a été réélu grâce à une forte majorité de 4642 voix.

Ayant passé la soirée électorale en compagnie de son équipe au Bistro Saint-Georges, Daniel Lebel n’a pas retourné nos appels en fin de soirée. Par la voix de son attachée de presse, l’ex-président de l’Ordre des ingénieurs du Québec a fait savoir qu’il livrera ses commentaires mardi après-midi.

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