Découvertes archéologiques importantes le long de la Saint-François

Découvertes archéologiques importantes le long de la Saint-François
Une fondation de la première église a été découverte à la fin de l'été.

(Sébastien Lacroix) – Les fouilles archéologiques qui se sont tenues le long de la rivière Saint-François ont permis de mettre à jour des traces importantes du passé de la région.

Près de la rivière aux Vaches, à Saint-François-du-Lac, les archéologues Geneviève Treyvaud et Michel Plourde ont découvert un mur en mortier d’une dizaine de mètres qui s’avère être les vestiges d’un important moulin.

Celui-ci a été construit en 1765, quelques années après que le moulin derrière le Fort Crevier – aussi connu sous le nom de Fort Saint-François – ait été incendié par les Iroquois en 1752, soit quelques années avant l’attaque de Rogers.

«Il a été reconstruit à cet endroit parce que c’était plus accessible, autant pour les colons que pour les Abénakis, raconte Geneviève Treyvaud. C’est un moulin qui était hydraulique, ce qui est exceptionnel pour cette époque».

Le moulin en question a été en opération pendant un peu plus d’un siècle, avant d’être abandonné par son propriétaire. «C’est une grosse découverte, parce qu’il ne reste plus beaucoup de moulins de cette période-là», souligne celle qui a obtenu un code Borden CaFe-9 pour ce site archéologique.

Cette découverte pourrait signifier la poursuite des recherches archéologiques l’an prochain. C’est du moins ce qu’espère la directrice générale du Musée des Abénakis, Michelle Bélanger, qui a déposé une demande en ce sens à Patrimoine Canada.

«On croit que ça peut les intéresser parce que c’est important pour l’histoire de la région. Ça servait aussi pour les colons français et anglais, soutient Michelle Bélanger. Ce pourrait même devenir un attrait touristique en lien avec le moulin d’Ulverton.»

D’anciens villages Abénakis

D’autres codes désignant des sites archéologiques sont actuellement en traitement au ministère de la Culture et des Communications, soit l’emplacement d’anciens villages abénakis qui ont été découverts dans le coin de L’Avenir et d’Ulverton.

Avec en mains des cartes anciennes du canton de Durham et de la région de Drummondville ainsi que quelques sources historiques, dont des extraits du recensement de 1831, les archéologues ont pu procéder à un inventaire archéologique.

La Mission d’Odanak sur la rivière Saint-François est devenue le principal lieu d’établissement des Abénakis, au 17e et 18e siècle, puisqu’ils ont été poussés vers la vallée du Saint-Laurent en raison de l’agrandissement de la colonie anglaise de la Nouvelle-Angleterre.

Certains d’entre eux se sont établis dans le Haut Saint-François, principalement dans ces deux villages.

Du côté de la rivière Bécancour, les archéologues ont aussi fait des découvertes intéressantes sur l’Île des Sauvages, à Wôlinak. Ils y ont retrouvé la présence de plusieurs planchers d’occupation des maisons longues qui ont été incendiées lorsque le village se situait à cet endroit.

Rien de concluant dans la Forêt Drummond

Les recherches sur les rives ouest et est de la rivière Saint-François à la hauteur de la Forêt Drummond s’annonçaient prometteuses, elles ont été plutôt décevantes pour les archéologues.

Une cinquantaine de sondages ont été réalisés, mais rien de réellement concluant n’a été retrouvé à cet endroit qui servait de site de portage pour les Abénakis en raison de la présence des rapides Spicer.

Quelques artéfacts ont été retrouvés, mais aucun site archéologique n’a été mis à jour. La présence de l’industrie du bois, au 19e siècle, aurait perturbé plusieurs secteurs, selon ce qu’en ont conclu les archéologues.

À l’an prochain pour le Fort Crevier

Les archéologues devaient se rendre à la pointe du moulin, à Notre-Dame-de-Pierreville, pour chercher les vestiges du Fort Crevier et du moulin que les Iroquois ont incendié en 1752.

En plus de passer plus de temps que prévu sur certains sites, en raison des découvertes qu’ils ont faites, les archéologues devaient attendre que les agriculteurs aient terminé les récoltes, ce qui les a retardés. Le froid et la neige ont ensuite rendu impossible la poursuite des fouilles.

Ils ont dû se résigner à se rendre sur place au printemps prochain pour reprendre les recherches. Quelques indices leurs laissent toutefois croire qu’ils sont au bon endroit, comme un boulet de canon qui a été retrouvé dans les environs.

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