Mario Duhamel : la tête à Denver, le cœur à Drummondville

Mario Duhamel : la tête à Denver, le cœur à Drummondville
Mario Duhamel suivra certainement avec beaucoup d'attention

Mario Duhamel a déjà la tête à Denver, mais il a encore le cœur à Drummondville, où il a passé les quatre dernières saisons. Recruté par l’Avalanche en tant qu’entraîneur-vidéo au cours des dernières semaines, l’ancien entraîneur-chef des Voltigeurs s’apprête à réaliser un rêve en faisant le saut dans la Ligue nationale de hockey (LNH), non sans un certain pincement au cœur.

Au Colorado, Duhamel rejoint le nouveau personnel hockey mis en place pour relancer l’organisation, avec en tête deux membres du Temple de la renommée en Joe Sakic et Patrick Roy. L’homme de hockey retrouve également André Tourigny, dont il a été le bras droit pendant quatre saisons derrière le banc des Huskies de Rouyn-Noranda.

«C’est un immense privilège pour moi de faire partie de ce groupe. Ce sont des gens qui me font confiance. Ils croient en mon potentiel. Ça me donne le goût de m’investir totalement dans cette nouvelle aventure», a commenté Duhamel, qui a paraphé un contrat de trois ans avec l’Avalanche.

Au-delà de son titre, Duhamel sera un membre à part entière du personnel d’entraîneurs de l’Avalanche. Il sera d’ailleurs présent sur la glace aux côtés des joueurs pendant les entraînements.

«Patrick Roy voulait engager un coach de hockey qui fait aussi de la vidéo, et non pas le contraire. D’ailleurs, je n’ai jamais été un spécialiste de la vidéo. Je vais devoir apprendre à utiliser le logiciel en place au Colorado. Pour moi qui aime beaucoup observer, ce poste sera un beau laboratoire», a-t-il confié.

«Mes fonctions ressembleront à celles de Clément Jodoin et Mario Leblanc avec le Canadien de Montréal : l’un regarde les matchs du haut de la passerelle tandis que le deuxième est instructeur-vidéo. Au Colorado, c’est une seule personne qui occupe ces deux postes», a-t-il ajouté.

Parmi ses responsabilités, Duhamel étudiera sur vidéo les tendances de l’adversaire, ce qui lui permettra d’établir un plan de match en consensus avec ses collègues. Pendant les parties, il sera en constante communication avec les entraîneurs derrière le banc de l’Avalanche.

«Mon rôle sera d’amener des ajustements et des solutions en cours de route. En ayant un point de vue reculé, je vais pouvoir amener un feedback différent», a-t-il expliqué.

S’il se sent choyé d’atteindre la LNH dès l’âge de 38 ans, Duhamel n’abandonne pas pour autant son rêve de diriger une équipe professionnelle un jour.

«Ce poste représente une belle opportunité dans ma carrière. Grâce à mon travail, ma détermination, mon engagement et mes relations, j’ai gagné du galon. Je touche à la LNH, mais je ne suis pas encore rendu où je veux être. D’ici à ce que j’atteigne mon objectif, je veux aider l’Avalanche dans mon rôle et continuer à m’améliorer», a fait savoir celui qui s’est également fait un nom au sein du programme de Hockey Canada.

Dernièrement, Duhamel s’est rendu à Denver pour y acquérir une maison. Sa petite famille emménagera là-bas au mois d’août. D’ici là, sa conjointe, Nadia Lacasse, accouchera d’un troisième enfant.

«On sent qu’il y a beaucoup de fébrilité dans la ville. Les gens ont hâte que la saison commence. L’Avalanche a fini au dernier rang la saison dernière, mais il y a eu beaucoup de changements dans l’organisation. On (les entraîneurs) est des gars de caractère et on arrive avec une attitude gagnante. Quant aux joueurs, il vont se présenter au camp avec l’intention de gagner la confiance du nouveau personnel», a souligné Duhamel.

«Ils vont accomplir de grandes choses»

Embauché par les Voltigeurs à l’été 2009, Mario Duhamel avait de très grands souliers à chausser. Quelques semaines plus tôt, la formation drummondvilloise venait de remporter la Coupe du Président. En Guy Boucher, qui venait de faire le saut chez les Bulldogs de Hamilton, il remplaçait également un entraîneur-chef adulé par les partisans de l’équipe.

«Mes quatre années à Drummondville ont passé très vite. J’en garde plusieurs beaux souvenirs. Ma saison recrue, où on a gagné le championnat de notre division et atteint la demi-finale, a été particulièrement excitante», a confié Duhamel.

Avant de céder les rênes des Voltigeurs à Martin Raymond, Duhamel est devenu l’entraîneur-chef le plus victorieux dans l’histoire de la concession drummondvilloise. Ses 154 victoires en 259 parties de saison régulière, pour un remarquable taux d’efficacité de .595 %, lui ont permis de dépasser Jean Hamel dans le livre des records de l’équipe.

«Ça ne s’est pas fait tout seul, loin de là. Ce sont des victoires et des accomplissements d’équipe. J’ai été épaulé par d’excellents adjoints. J’ai aussi eu la chance de diriger des athlètes de la trempe de Sean Couturier, Gabriel Dumont, Andrew Randazzo, Marc-Olivier Vachon et compagnie», a-t-il fait valoir.

Au fil des ans, Duhamel a également développé une belle complicité avec son patron, le directeur général Dominic Ricard.

«Dominic m’a accordé toute sa confiance. Il permet aux entraîneurs de s’améliorer sans cesse. La récente prolongation de son contrat représente d’ailleurs une excellente nouvelle pour les Voltigeurs. Il amène beaucoup de crédibilité et de notoriété à l’organisation», a lancé Duhamel, qui a dirigé ses anciens protégés une dernière fois lors de la récente journée d’évaluation sur glace de l’équipe.

Au passage, l’ancien pilote des Rouges a également eu de bons mots pour son principal adjoint des dernières années, Louis Robitaille.

«Louis est un entraîneur-chef en devenir. Le fait de travailler avec Martin Raymond va l’amener vers cette prochaine étape dans sa carrière», a-t-il affirmé.

Au cours des deux dernières campagnes, les Voltigeurs ont amorcé un nouveau cycle qui culminera cette saison. Cette reconstruction ne s’est pas faite sans heurts, mais elle permettra à l’équipe de retrouver sa place parmi l’élite du hockey junior canadien, estime Duhamel.

«Au cours des dernières saisons, nos jeunes ont gagné en maturité. Ils ont développé un fort sentiment d’appartenance envers l’équipe. On est particulièrement fiers d’avoir recréé la culture des Voltigeurs», a partagé Duhamel, qui suivra certainement avec beaucoup d’attention, mais non sans une pointe d’amertume, l’évolution de son ancienne équipe.

«Je crois en ce groupe de joueurs. Je suis convaincu qu’ils vont accomplir de grandes choses et qu’ils vont rendre les Drummondvillois très fiers de leur équipe. Je leur souhaite de tout cœur de rafler les grands honneurs», a conclu Mario Duhamel.

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