La semaine dernière, le travail de deux poètes drummondvillois ont été reconnu. Deux laminés rendant hommage à Roch Nappert et Gilberte Leblanc-Gilbert ont été dévoilés à la bibliothèque de l’école secondaire Jean-Raimbault.
À cette occasion, des proches des artistes ont procédé à la lecture de quelques poèmes avant le dévoilement. Les laminés iront rejoindre ceux de Gilles Vigneault, Raymond Lévesque, Julos Beaucarne et Bruno Heureux sur l’un des murs de la bibliothèque.
«La poésie est une belle façon de communiquer qui permet de transmettre le beau. La direction de l’école accorde une grande place aux arts et cultures en instaurant certains programmes et en autorisant la tenue de diverses activités. C’est tellement un domaine important, la culture étant la base d’une société. Ainsi, les étudiants pourront s’inspirer des œuvres et du parcours de M. Nappert et de Mme Leblanc-Gilbert», a expliqué l’initiateur du projet, Denis Lambert, professeur d’éducation physique et également poète.
Soulignons que l’événement s’est tenu en présence du Club de lecture de l’école Jean-Raimbault.
«Je tiens à remercier la Société Saint-Jean-Baptiste qui nous a permis de réaliser ce projet», a précisé M. Lambert.
Roch Nappert
Né en 1942 à Drummondville, Roch Nappert passe plusieurs étés, durant son enfance, sur la ferme ancestrale à Saint-Patrice-de-Beaurivage, dans le comté de Lotbinière. Ces lieux de collines, de rivières et de forêts sont d’ailleurs évoqués à quelques reprises dans ses textes «Le pays natal», «De ce côté-ci de la terre» et «Beaurivage».
Après ses études secondaires, il est admis au Collège militaire de Saint-Jean avec l’objectif de devenir officier dans l’aviation canadienne. Très tôt, cependant, le cadre militaire imposé et ses exigences lui pèsent. Il quitte l’école après deux ans pour terminer des études en génie physique à l’Université Laval. C’est à cette époque qu’il écrit ses premiers poèmes, soit «CMR», «Partir est ailleurs» et «Le carnaval».
Il devient par la suite enseignant en physique au Cégep de Drummondville, profession qu’il exercera pendant 18 ans, avant d’occuper le poste de directeur des études à ce même établissement. Durant ces années, il participe à quelques soirées de poésie avant de publier son premier recueil «Partir est ailleurs» aux Éditions des Glanures, en novembre 1997. S’ensuivra peu de temps pour qu’il enchaîne avec «La nuit voyage seule» (1999), «L’aube atteinte» (2000), À pays perdu (2006) et «Du coton et de la soie» (2012).
Étant gravement malade, M. Nappert était représenté par son frère Alain lors du dévoilement.
Gilberte Leblanc-Gilbert
La poétesse Gilberte Leblanc-Gilbert est née à Drummondville le 10 février 1918. À l’instar des autres femmes de son époque et ayant comme simple bagage un cours élémentaire chez les Sœurs de la Présentation de Marie, les années scolaires sont brèves alors que la lecture et l’écriture comblent ses heures.
Jeune, elle passe les étés chez sa grand-mère maternelle.
«C’est grand-mère qui a fait naître en moi cette voie et cette passion, mesurant ainsi l’ardeur grandissante au fils des ans», a-t-elle exposé.
Mère de sept enfants et mariée à Rolland Gilbert, cette femme amoureuse de la langue française se donne pleinement à sa passion après le décès de son mari, en 1970, soit à l’âge de 62 ans, à Saint-Germain-de-Grantham, où elle s’établit.
Grâce aux précieux conseils de son mentor Antoine Karamé, poète, avocat et président des Arts et Lettres du Québec, elle inscrit quatre recueils de poèmes de facture classique, à savoir «Les dédales d’un cœur» «Lorsqu’on aime», «La dernière escale» et «La prière des bougies». Ces œuvres lui valent une soixantaine de prix internationaux à travers la francophonie, dont certains se trouvent en permanence à la bibliothèque municipale Côme St-Germain de Drummondville.
Maintenant âgée de 95 ans, cette pionnière de la poésie classique a guidé les pas d’une nouvelle génération de poètes dont font partie M. Lambert et Diane Descôteaux.
