Derrière Richard Arel, le promoteur, se cache Richard Arel, l’inventeur

Par Gerard Martin
Derrière Richard Arel, le promoteur, se cache Richard Arel, l’inventeur

Si Richard Arel a beaucoup fait parler de lui dans les médias québécois en ce début d’année 2013 avec son projet d’ériger dans notre région la plus «grosse» halte routière au Canada, le coloré personnage estime que cela n’est rien en terme de visibilité avec ce qui s’en vient, alors qu’il se prépare au lancement mondial de son révolutionnaire moteur à effet multiplicateur.

Car il faut savoir, pour ceux qui l’ignorent, que derrière Richard Arel, le promoteur de dossiers aussi inédits et spectaculaires que son ancien restaurant Madrid et de ses célèbres dinosaures ou que son ambitieux projet «Big Foot 200», il y a en cet homme un inventeur qui ne manque pas d’imagination et de talents non plus.

22 brevets

En effet, comme l’indiquait récemment le sérieux journal économique Les Affaires, Richard Arel arrive au 2e rang à travers tout le Québec pour le nombre de brevets canadiens demandés et obtenus, avec 22.

Même si cela le place loin derrière le fabricant de moteurs d’avion Pratt & Whitney, qui en revendique 67, notre prolifique inventeur se retrouve tout de même devant tous les autres individus ou entreprises du Québec s’intéressant à la recherche, y compris la pharmaceutique Merck Frost, qui en compte 19, au troisième rang, derrière M. Arel, ce qui en en dit beaucoup.

Ce fin observateur, qui a toujours vécu en campagne ou très près, affirme que plusieurs de ses brevets ont un lien avec des équipements ou des instruments utilisés par nos producteurs agricoles.

Il ne se gêne pas d’ailleurs pour affirmer que quelques-unes de ses inventions dans ce domaine, comme c’est trop souvent le cas, ont par la suite été «empruntées» par des manufacturiers d’équipements agricoles, «et pas nécessairement ceux les plus éloignés de notre région», ajoute-t-il avec un sourire en coin en rappelant que son premier brevet remonte à aussi loin que 1975 ou 1976.

Quoi qu’il en soit, l’imaginatif sexagénaire a bien d’autres inventions à son actif, celui-ci se proclamant, entre autres, le père du niveau au laser.

Il raconte que cette invention l’a amené à mettre sur pied une compagnie, M Laser, qu’il a finalement vendue à une entreprise de l’Ontario, non sans être conscient que l’acheteur était en même temps très intéressé par les entrées obtenues avec ce produit dans toutes les quincailleries du Canada et à travers 2000 autres points de vente aux États-Unis.

Le moteur Arel

Bien sûr, il serait trop fastidieux de parler de toutes les inventions que revendique Richard Arel, même s’il ne manque pas d’enthousiasme pour chacune, sauf que celle qui intéresse tout le monde par les temps qui courent est, bien sûr, son fameux moteur à effet multiplicateur.

M. Arel est le premier à reconnaître qu’il est très particulier celui-là, puisqu’il est l’aboutissement de 11 ans et ½ de recherches dans son vaste garage dont presque huit années à temps plein.

«Dire que je m’étais imaginé au départ être en mesure d’obtenir un résultat final en deux ans en partant d’un prototype à gravité», rigole-t-il aujourd’hui en confessant que les revenus de son célèbre dépanneur y ont passé.

Après 400 ou 500 prototypes (il a cessé de les compter) et moyennant des investissements de 1,5 million $, Richard Arel estime que son produit est maintenant prêt pour l’étape de la commercialisation.

Faisant preuve de grande prudence, l’inventeur accepte de répondre à quelques indiscrétions, sans plus, puisqu’il souhaite en garder l’essentiel pour le lancement mondial du moteur Arel qui aura lieu au Japon, à Fukushima, en mars ou en avril prochain, promet-il.

Pourquoi le Japon ? «Parce que, avoue-t-il sans gêne, l’argent est là-bas et que le besoin est là aussi, au moment où l’on remet en question l’existence de l’énergie nucléaire.»

S’il faut en croire Richard Arel, son fameux moteur pourra constituer une solution de rechange à l’énergie nucléaire, mais pourra tout aussi bien révolutionner le monde de l’électroménager, de la climatisation, du transport maritime, et quoi encore, puisque son invention serait compatible avec autant ce qui est hydraulique qu’électrique.

Le moteur Arel pourrait-il se retrouver un jour pas si lointain sous le capot de nos voitures ? Voilà un pas que l’homme d’affaires ne veut pas franchir en refusant de répondre à la question pour le moment.

Peu importe, s’il faut s’en remettre à toutes les autres possibilités qu’il entrevoit, Richard Arel ne vivra sans doute jamais assez vieux pour en voir toutes les applications, si elles se concrétisent comme il le pense.

D’ailleurs, celui-ci souhaite avant tout que les fruits de son invention lui permettent de réaliser son grand rêve de départ en 2000, soit celui de mettre à la disposition des populations qui manquent d’eau potable un outil leur permettant d’avoir accès à cette ressource si essentielle pour la vie à un coût relativement bas.

À cet égard, il se dit assuré que son moteur permettra de dessaler l’eau de mer à une fraction de ce qu’il en coûte actuellement avec les moteurs traditionnels que l’on connaît.

Il affirme même que, si un jour la fortune est au rendez-vous, l’essentiel de cette manne sera consacré à faire du bien à travers la planète.

Les gens de la région profiteront-ils des retombées de son invention? Selon Richard Arel, il ne dépendra que des entreprises qui en ont la capacité de saisir l’occasion car il n’entend pas produire lui-même le fameux moteur, mais en vendre des droits de fabrication.

Il nous confie avoir d’ailleurs exposé les plans de son invention devant les ingénieurs d’une grande entreprise drummondvilloise spécialisée dans la fabrication de boîtes d’engrenage, mais il déplore que son concept n’ait pas été bien compris par tous ceux qui étaient autour de la table.

M. Arel affirme ne pas avoir renoncé pour autant à ce possible lien d’affaires, ce qui serait certes profitable pour la région, sauf qu’il prétend qu’il aura au moins deux ententes signées avec des entreprises québécoises avant qu’il ne prenne l’avion pour le Japon.

Et si les choses marchent comme il le souhaite avec son moteur à effet multiplicateur, est-ce que Richard Arel va renoncer à construire sa halte routière à Bon-Conseil?

«Certainement pas, dit-il avec conviction, elle va peut-être être juste plus grosse et plus flamboyante, et elle va certainement constituer une belle vitrine pour le moteur Arel qui servira à son alimentation.»

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