Braconnage : la plus importante opération jamais réalisée dans la région

Par Claude Thibodeau
Braconnage : la plus importante opération jamais réalisée dans la région

Quelque 55 personnes visées, 35 mandats de perquisition exécutés, bref, les agents de protection de la faune de la Mauricie et du Centre-du-Québec effectuent, aujourd’hui (mercredi), la plus importante opération de leur histoire en matière de braconnage. «C’est une des opérations majeures au Québec et la plus importante à survenir dans la région», a indiqué, mercredi matin, le commandant Gérald Desharnais de la direction régionale du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs.

Baptisée «Opération Renard», l’intervention d’aujourd’hui fait suite à une longue enquête. «C’est la conclusion d’une enquête amorcée en 2010 à la suite de signalements de nombreux citoyens qui nous ont beaucoup aidés», a précisé le commandant Desharnais.

Ce réseau s’adonnait principalement au braconnage du cerf de Virginie. «Les principales infractions consistent à la chasse de nuit, la chasse en temps prohibé, la possession illégale d’armes et le tir à partir d’un véhicule. Les braconniers étaient surtout actifs à partir du mois d’août jusqu’en décembre», a fait savoir Gérald Desharnais.

Les individus pratiquaient leurs activités illégales sur des terres agricoles de Sainte-Séraphine, Sainte-Eulalie, Tingwick, Sainte-Clotilde-de-Horton, Saint-Samuel et Kingsey Falls.

Pas moins de 112 agents de protection de la faune participent à l’opération, devant exécuter 35 mandats de perquisition. «On prévoit rencontrer, au total, 55 personnes. Jusqu’ici, on a rencontré 35 suspects, dont les principaux. Le groupe se constituait d’un noyau de 10 personnes, dont trois qui prenaient davantage le contrôle. D’autres se greffaient autour de ce noyau. Certains individus proviennent de la Beauce, de la région de Québec et de Blainville», a souligné le commandant.

Parmi les personnes visées, certaines ont déjà été condamnées. «On ne peut parler de récidivistes, mais cinq individus ont déjà fait l’objet d’une condamnation», a confié le commandant Desharnais.

Ce réseau démantelé, par ailleurs, ne s’adonnait que très peu à la vente. «Il ne s’agit pas d’un réseau organisé pour la vente. Certaines informations confirment qu’il y a eu de la vente, mais pas à grande échelle. Les braconniers agissaient surtout pour leur consommation personnelle et celle de leurs proches», a mentionné le représentant de la Faune.

Des saisies

En matinée, mercredi, le travail des agents de protection de la Faune avait permis de mettre la main sur près de 10 cerfs entiers et 100 kg de viande de gros gibier.

Les agents ont également saisi deux armes de chasse, trois véhicules et deux véhicules tout terrain.

L’enquête menée par les agents de protection de la faune leur a permis d’apprendre qu’une soixantaine de cerfs ont été abattus illégalement l’an dernier. «Et nous pensons qu’un plus grand nombre de bêtes ont été tuées cette année», a noté le commandant.

Le commandant Desharnais a laissé savoir aussi que les individus devraient faire face à, au moins, 250 chefs d’accusation. «Concernant le gros gibier, sans compter les frais judiciaires, l’amende minimale se situe à 1 825 $ par chef d’accusation. Ainsi, dans le présent dossier, les amendes pourraient s’élever à 400 000 $», a-t-il fait remarquer.

Pour leur «Opération Renard», les agents de protection de la faune ont obtenu la collaboration de leur escouade canine et du Laboratoire d’expertises biolégales de Faune Québec. «Les experts procèdent à des analyses pour déterminer s’il s’agit d’un cerf, pour déterminer aussi le nombre de bêtes et pour faire des liens avec les carcasses et la viande retrouvées», a expliqué le commandant Desharnais.

La Sûreté du Québec a également collaboré à l’opération. «On fait appel aux policiers si nous constatons des infractions qui ne nous concernent pas, a-t-il signalé. On leur demande aussi de se rapprocher lors de nos perquisitions. Mais tout s’est bien déroulé ce matin (mercredi). Nous avons cogné aux portes des résidences des individus dès 6 h.»

Les agents de protection de la faune rappellent que les actes de braconnage peuvent être dénoncés en utilisant la ligne SOS Braconnage au 1 800 463-2191.

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