Retour aux sources pour Latendresse et Brassard

Retour aux sources pour Latendresse et Brassard
Guillaume Latendresse et Derick Brassard célébrant un but sur la glace du Centre Marcel-Dionne : une scène que les partisans des Voltigeurs de Drummondville pourraient bien revoir jeudi soir. (Photo d’archives

Le temps d’une soirée, les partisans des Voltigeurs de Drummondville auront l’impression de revivre l’époque pas si lointaine où Guillaume Latendresse et Derick Brassard les faisaient vibrer sur la glace du Centre Marcel-Dionne. Les deux attaquants aujourd’hui âgés de 25 ans effectueront un retour aux sources sur la patinoire qui les a vus s’épanouir au milieu des années 2000, jeudi soir, dans le cadre d’un match de la Tournée des joueurs en lock-out de la Ligue nationale de hockey (LNH).

S’entraînant quotidiennement à Candiac en compagnie de plusieurs joueurs en lock-out, Latendresse et Brassard se sont déclarés impatients de renouer avec leurs anciens partisans. On attend d’ailleurs une salle comble pour cette rencontre.

«On en parle ensemble et on a bien hâte. Je suis certain qu’on va se remémorer plein de bons souvenirs. On a passé de belles années à Drummondville et on s’y est fait de bons amis», a lancé Latendresse d’entrée de jeu.

«Je n’en reviens pas comme le temps passe vite, a renchéri Brassard. Ça fait déjà cinq ou six ans qu’on a quitté Drummondville. Ce sera spécial de patiner devant nos anciens partisans. Je suis déjà excité et j’espère qu’il va y avoir beaucoup de monde.»

Parfois employés au sein d’un même trio, Latendresse et Brassard font partie de l’équipe représentant Montréal, qui tire de l’arrière 3-2 face à la formation de Québec depuis le début de cette tournée. Les deux anciens coéquipiers soutiennent que les amateurs drummondvillois auront droit à un spectacle haut en couleur.

«Premièrement, les gens vont apprécier la proximité avec les joueurs. Avant le match, on va signer des casquettes et les lancer dans la foule. Après la partie, on va signer des autographes. Ce sera une grosse soirée de plaisir», a affirmé Latendresse.

«Les spectateurs vont être surpris par le niveau de compétition, a ajouté l’ailier gauche. En 2004, la Caravane ressemblait davantage à un match des étoiles. Cette année, les joueurs veulent plus gagner. Il n’y a pas de contacts, mais il y a de l’intensité dans les batailles à un contre un et de beaux jeux de passes. La rivalité entre les deux équipes grandit un peu chaque semaine.»

Ennuyé par diverses blessures, dont des symptômes récurrents de commotion cérébrale, Latendresse a été limité à seulement 27 matchs dans l’uniforme du Wild du Minnesota au cours des deux dernières saisons. Même si sa dernière présence sur une glace de la LNH remonte au 14 décembre, le nouveau membre des Sénateurs d’Ottawa se dit désormais totalement rétabli.

«Je me sens vraiment bien. Pour la première fois depuis longtemps, je n’ai pas mal nulle part : ni aux hanches, ni aux aines, et surtout, je n’ai plus de maux de tête. C’est bon signe, mais j’ai hâte de retrouver l’émotion de la vraie compétition : donner ou recevoir une mise en échec, faire le petit jeu qui fait une grosse différence dans un match. Ça fait presque un an que je n’ai pas goûté à ça», a-t-il confié.

En attendant que le lock-out prenne fin, l’ancien numéro 22 des Voltigeurs serait-il tenté d’imiter de nombreux joueurs de la LNH en faisant le saut en Europe?

«J’y pense, mais c’est difficile à cause des assurances. Pour l’instant, personne ne veut assurer ma tête! Pour moi, c’est un couteau à deux tranchants : j’aurais besoin de jouer de vrais matchs, mais en même temps, je sais qu’une blessure pourrait mettre fin à ma carrière», a expliqué l’ancien enfant chéri des partisans du Canadien de Montréal.

Au sujet des négociations qui s’étirent dans l’actuel conflit de travail paralysant la LNH, Latendresse n’a pas mâché ses mots envers les propriétaires.

«C’est difficile de comprendre leur position, d’autant plus que la Ligue allait dans la bonne direction depuis quelques années. Et s’ils n’avaient pas accordé des contrats aussi fous, la Ligue serait encore en meilleure santé. Il faudra maintenant voir les effets néfastes du lock-out. Certaines vedettes pourraient choisir de jouer dans la KHL une fois le conflit terminé», a fait valoir l’athlète natif de Sainte-Catherine, qui n’a rien perdu de son franc-parler.

«Nous, on est prêts à faire des concessions, a-t-il poursuivi. On veut simplement une entente juste. Les proprios ont besoin de nous et vice-versa. Il faut donc signer une entente qui bénéficie aux deux parties. Il faut penser aux partisans, qui sont les grands perdants présentement. On est choyés de gagner notre vie avec le hockey, mais on ne doit pas oublier qu’à la base, c’est leur passion qui nous donne cette chance.»

Vivant également le premier lock-out de sa carrière professionnelle, Derick Brassard ne cache pas qu’il trouve parfois le temps long.

«Je trouve ça dur, mais j’essaie de me tenir prêt, a-t-il partagé. Quand on va revenir au jeu, on va avoir seulement une semaine pour se préparer. C’est l’équipe qui va se réveiller le plus vite qui va avoir l’avantage sur les autres.»

Après avoir augmenté sa production à chacune de ses quatre premières saisons dans la LNH, Brassard a connu une première baisse de régime l’hiver dernier. Le centre originaire de Gatineau estime que le changement d’entraîneur derrière le banc des Blue Jackets de Columbus (Scott Arniel a été remplacé par Todd Richards en janvier) lui a été bénéfique.

«Je suis satisfait de ma deuxième moitié de saison. Avant ça, je ne touchais pas la glace souvent, mais la situation a changé avec l’arrivée du nouveau coach. Plus ça allait, plus j’occupais un rôle important dans l’équipe», a-t-il raconté.

Durant la saison morte, l’échange de l’ailier gauche Rick Nash aux Rangers de New York a passablement transformé le visage des Blue Jackets, qui ont notamment mis la main sur Brandon Dubinsky, Artem Anisimov, Tim Erixon et un choix de première ronde. En neuf ans à Columbus, le joueur étoile n’a mené son équipe qu’à une seule participation aux séries éliminatoires.

«Avec cet échange, on est allé chercher des joueurs de caractère. On va avoir une équipe moins talentueuse à l’attaque, mais qui va travailler très fort. Je pense qu’on va surprendre bien des gens et qu’on va faire les séries», a affirmé Brassard.

«Nos patrons ont décidé de bâtir l’équipe en commençant par la ligne bleue, a-t-il ajouté. Dans les buts, on est déjà bien nantis avec Steve Mason. Ce n’est pas par chance qu’il a gagné le trophée Calder à sa saison recrue. On doit simplement mieux jouer devant lui.»

Guillaume Latendresse, un Voltigeur de 2003 à 2006

96-114-210 en 169 parties régulières

9-6-15 en 11 parties éliminatoires

Derick Brassard, un Voltigeur de 2003 à 2007

75-143-218 en 151 parties régulières

15-24-39 en 32 parties éliminatoires

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