Les garderies privées non subventionnées réclament l’équité

Les garderies privées non subventionnées réclament l’équité
La Majoriquoise Line Fréchette est la fondatrice de la Coalition des garderies privées non subventionnées du Québec.

Les annonces pour la création de milliers de places en garderie faites par les chefs de partis depuis le début de la campagne électorale exaspèrent la Coalition des garderies privées non subventionnées du Québec. Réclamant l’équité entre les types de services de garde, le regroupement déplore le fait que ses 60 000 parents sont une fois de plus mis à l’écart.

Depuis octobre 2011, la Coalition réclame au gouvernement du Québec un système de places à contribution réduite universel, soit par la création de place à 7 $ pour tous les enfants du Québec, soit par la bonification du retour d’impôt anticipé. Elle a également demandé au ministère de la Famille et des Aînés (MFA) de revoir l’ensemble des places disponibles en services de garde privés et publics avant d’octroyer de nouveaux permis.

«Malheureusement, les politiciens nous ont encore oubliés. Ce n’est pas en créant de nouvelles places que nous allons régler le problème. Je m’explique mal le fait que plusieurs annonces en ce sens ont été faites alors qu’il y a environ 40 000 places disponibles dans les installations reconnues par le MFA?», laisse tomber Line Fréchette, fondatrice de la Coalition et copropriétaire de la garderie Le pommier enchanté à Saint-Majorique.

«C’est de la concurrence déloyale. En réalité, ces futures places ne créeront que le déplacement de nos enfants vers des garderies à 7 $. Notre sondage réalisé auprès de 7000 parents le prouve : ceux-ci quittent nos établissements non pas parce qu’ils sont insatisfaits, mais bien pour le coût», renchérit-elle, en soulignant que les garderies privées non subventionnées sont assujetties aux mêmes lois et règlements que les autres services, mais que leur budget est différent.

Elles n’ont également pas le droit de participer au processus d’appels d’offres pour l’attribution des nouvelles places à contribution réduite, ce que dénonce évidemment le regroupement.

Actuellement, Le pommier enchanté n’est pas à pleine capacité alors que Saint-Majorique connaît un fort taux de natalité. Au cœur de l’imaginaire, une garderie située quant à elle sur le boulevard Lemire, à Drummondville, est dans la même situation.

«De nombreuses garderies privées non subventionnées ouvrent leurs portes chaque année, car les fonctionnaires encouragent les propriétaires à aller de l’avant avec leur projet en leur promettant qu’ils obtiendront des subventions plus tard. Plusieurs de ces nouvelles garderies sont presque vides actuellement…», signifie-t-elle.

Or, selon la Coalition, si le prochain gouvernement mettait toutes les places équitables, il pourrait par la suite créer les vraies places manquantes.

«Il se baserait sur de vrais chiffres plutôt que sur des hypothèses calculées sur le nombre de places au permis par région et non sur le taux d’occupation», précise Mme Fréchette.

Les remboursements, un vrai casse-tête

Au dire de Mme Fréchette, les parents utilisant les services privés non subventionnés ont fréquemment des maux de tête, car ils ont peine à rejoindre les deux bouts, à cause de la fréquence des remboursements provincial et fédéral.

«Il n’est pas rare que nous accumulons des comptes en souffrance puisque les parents ne parviennent pas à nous payer, le remboursement du fédéral se faisant uniquement qu’à la fin de l’année», indique-t-elle.

Comme si ce n’était pas suffisant, Mme Fréchette souligne que beaucoup d’erreurs dans les calculs des versements surviennent, entraînant ainsi des remboursements de montants considérables à la fin de l’année au ministère du Revenu.

«Plus de 25 % des parents dans toutes nos garderies ont été dans l’obligation de rembourser des milliers de dollars», laisse-t-elle savoir.

Par ailleurs, la coalition demande que le calculateur du coût de garde quotidien, disponible sur le site du ministère des Finances et auquel le MFA fait référence sur leur site, reflète la réalité d’aujourd’hui.

«La fourchette des tarifs réguliers de service de garde ne se situe plus entre 25 $ et 35 $ par jour, mais bien entre 35 $ et 45 $ par jour», précise-t-elle.

«Ce que nous voulons, c’est que le gouvernement puisse donner la capacité à nos parents de pouvoir payer nos services dans la simplicité, sans bureaucratie exagérée et sans surprise à la fin de l’année», soutient la copropriétaire qui porte également le chapeau d’éducatrice à temps plein, faute de budget.

Elle interpelle les candidats

Lundi dernier, Mme Fréchette a déposé sur chacun des bureaux des candidats des circonscriptions de Johnson et de Drummond – Bois-Francs un document faisant état de la réalité des garderies privées non subventionnées et de leurs requêtes. Jusqu’à maintenant, elle n’a reçu aucune nouvelle.

«Je les invite à venir visiter les deux installations et de rencontrer les parents afin de répondre à leurs questions», conclut-elle.

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