Quatre triathlètes drummondvillois en route vers le championnat du monde

Quatre triathlètes drummondvillois en route vers le championnat du monde
Nathalie Camiré

Après plusieurs mois de préparation, deux couples membres du Club de triathlon Triomax de Drummondville s’apprêtent à vivre une expérience unique en représentant le Canada au championnat du monde de triathlon par groupes d’âge. Réunissant 2500 athlètes amateurs venus d’une quarantaine de pays, cette compétition se déroulera le 22 octobre prochain, à Auckland, en Nouvelle-Zélande.

Nancy Lajoie (40-44 ans), Jocelyn Lamarre (40-44 ans), Nathalie Camiré (30-34 ans) et Joël Laflamme (30-34 ans) ont décroché leur billet pour Auckland grâce à leurs résultats lors du championnat canadien tenu en Colombie-Britannique ou lors d’une épreuve de qualification nationale disputée en Nouvelle-Écosse. Fruit de nombreuses heures d’entraînement, cet exploit constitue évidemment une grande source de fierté pour ces quatre Drummondvillois.

«On a très hâte de relever ce défi à travers lequel on a mis beaucoup d’efforts durant les dernières années. Pour nous, ce sera une belle récompense de rivaliser avec les meilleurs athlètes au monde dans notre catégorie d’âge. C’est sans compter que la veille de notre compétition, on aura aussi la chance de voir à l’œuvre les athlètes élites, dont certains qui viennent de participer aux Jeux olympiques», ont-ils témoigné lorsque rencontré par L’Express.

À sa deuxième compétition sur la scène internationale, Nancy Lajoie sera en action sur distance olympique (1,5 km de natation, 40 km de cyclisme et 10 km de course à pied). Quant à ses trois complices, qui en seront à leur toute première expérience, ils prendront le départ du triathlon sur distance sprint (750 m de natation, 20 km de cyclisme et 5 km de course à pied).

«En 2010, j’ai pris part au championnat du monde sur distance sprint, à Budapest, où je me suis classée 20e dans mon groupe d’âge. Le jour de la course, j’étais très impressionnée par tout ce qui se passait autour de moi. J’ai eu de la difficulté à garder mon focus. Cette année, je travaille très fort sur ma préparation mentale, de façon à ce que je sois plus concentrée pendant les deux heures et demie que durera ma course», a raconté Nancy Lajoie.

«Mais ce qui a le plus retenu mon attention à Budapest, c’est de voir des aveugles et des paraplégiques prendre part à la course. Quand tu vois ces gens se dépasser de cette façon, tu ne peux pas te plaindre d’avoir mal. Je me suis dit que si j’avais seulement un dixième de leur détermination, j’allais aimer le triathlon pour le reste de ma vie», a ajouté celle qui s’est classée troisième dans sa catégorie lors du championnat canadien et qui a participé à un Ironman (3,8 km de natation, 180 km de vélo et 42 km de course), l’an dernier, en Colombie-Britannique.

Un sport accessible

Contrairement à la croyance populaire, le triathlon est une discipline accessible à tout le monde, estiment Nancy Lajoie, Jocelyn Lamarre, Nathalie Camiré et Joël Laflamme. Pour appuyer leurs dires, les quatre triathlètes drummondvillois soulignent qu’ils ont commencé à pratiquer ce sport il y a moins de cinq ans. Pour un, Joël Laflamme n’a pris part à son premier triathlon que durant l’année 2011…

«On est partis de très loin. Jocelyn et moi, on a décidé de faire un duathlon en équipe au Triathlon Cascades de Drummondville. Par la suite, on a suivi le cours Triomax premier, qui s’est conclu par une participation à un mini-triathlon. Rapidement, on a pris goût au dépassement de soi», a raconté Nancy Lajoie.

«Pourtant, quand j’ai assisté à un triathlon pour la première fois, il y a quelques années, je croyais que c’était inaccessible, a-t-elle poursuivi. C’était un rêve pour moi, mais je me suis d’abord rendue compte que j’étais capable d’exécuter une discipline lors du duathlon. Puis, quand on a réussi le triathlon sur courte distance, j’avais les yeux comme des soleils! Bien sûr, on doit travailler fort et faire preuve de détermination, mais ça demeure un sport accessible à tout le monde.»

Malgré leurs obligations familiales et professionnelles, les quatre Drummondvillois ont su trouver le temps de s’entraîner neuf fois par semaine (à raison de trois entraînements par discipline) au cours de la dernière année. Comme si ce n’était pas assez, le quatuor doit également songer à financer son voyage, puisque les frais de participation au championnat du monde (transport, hébergement, inscription…) ne sont pas déboursés par l’équipe canadienne.

«Avec nos enfants et notre travail, ce n’est pas toujours évident de trouver dix à douze heures dans notre horaire chaque semaine. Il faut avoir la volonté de se lever tôt le matin pour aller s’entraîner avant d’aller travailler. Ça demande beaucoup d’organisation, de temps et de discipline», a concédé Jocelyn Lamarre, qui a participé à 22 triathlons depuis 2008, incluant un Ironman.

«Le plus gratifiant dans toute cette démarche, c’est quand on réussit à donner le goût du triathlon aux gens de notre entourage, a indiqué Nancy Lajoie. Chaque jour, on essaie d’être des exemples et d’encourager nos amis et nos proches à se prendre en main. On a pris des gens sous notre aile, en leur partageant notre expérience et en les motivant. Pour nous, c’est là une très belle récompense.»

Apprécier le parcours

Bien sûr, les membres du Club Triomax ont suivi avec attention les performances des trois triathlètes du Canada lors des récents Jeux olympiques disputés au Royaume-Uni. L’expérience londonienne a tourné au cauchemar pour Simon Whitfield, Kathy Tremblay et Paula Findlay. Alors que les deux premiers ont été contraints à l’abandon en raison d’une chute en vélo, la dernière a dû se contenter de la 52e et dernière place.

«Ça démontre que personne n’est à l’abri des blessures, des malchances ou des accidents. Le jour de la course, on n’a qu’une seule chance de se faire valoir. Il faut simplement donner son maximum… et advienne que pourra», a laissé entendre Joël Laflamme, qui, à l’instar de Nathalie Camiré, a commencé à s’entraîner à la course à pied avant de bifurquer vers le triathlon.

«Whitfield, Tremblay et Findlay sont quand même des champions, a renchéri Jocelyn Lamarre. Je pense qu’au triathlon, on ne doit pas seulement se concentrer sur la dernière journée du processus. On doit aussi apprécier le parcours qui nous a amenés jusque-là.»

«Le plus important, c’est que le triathlon a changé notre façon de voir la vie. Si on performe bien lors du championnat du monde en Nouvelle-Zélande, ce sera tant mieux. Sinon, il ne faudra surtout pas effacer les beaux moments qu’on a vécus à l’entraînement», a conclu Jocelyn Lamarre.

L’expérience de Vancouver

En 2008, Alain Croteau, Stéphane Pelletier, Jean-François Gauthier et Stéphanie Lessard, également membres du Club Triomax, avaient participé au championnat du monde de triathlon par groupes d’âge disputé à Vancouver. En raison d’une météo déchaînée dans l’océan Pacifique, la course sur distance olympique avait alors été transformée en duathlon.

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