Maxime Boisclair ne chôme pas chez les Kazakhs

Maxime Boisclair ne chôme pas chez les Kazakhs

Maxime Boisclair continue d’explorer la planète du hockey professionnel. Après quatre saisons passées dans les circuits mineurs américains, puis deux autres campagnes dans la Ligue Magnus, en France, l’attaquant drummondvillois d’origine haïtienne vient d’amorcer une nouvelle aventure avec le Arlan de Kokshetau, dans la Ligue élite du Kazakhstan.

Âgé de 27 ans, Boisclair n’a jamais hésité lorsqu’il a reçu l’offre de poursuivre sa carrière professionnelle dans cette ancienne république soviétique située à cheval entre l’Europe et l’Asie.

«J’avais envie d’une nouvelle aventure, d’une nouvelle culture et surtout, d’un nouveau style de hockey. Je ne voulais pas être étiqueté «France», même si j’ai vécu deux belles saisons avec les Dauphins d’Épinal. Lorsque tu joues trop longtemps en France, ça devient plus difficile d’obtenir un contrat dans de meilleures ligues. Côté hockey, je trouvais que je stagnais. Disons que l’offre est arrivée à point», a raconté Boisclair dans une entrevue accordée au journalexpress.ca.

Débarqué au Kazakhstan le 25 juin dernier après des vacances raccourcies au Québec, Boisclair n’a pas eu le temps de chômer au cours des dernières semaines. En compagnie de ses coéquipiers, l’athlète de 6 pieds, 2 pouces et 209 livres est actuellement soumis à un rigoureux programme d’entraînement dans le cadre d’une retraite fermée de 20 jours.

«Des joueurs ayant déjà évolué dans les pays russes m’avaient dit de m’attendre à beaucoup d’entraînement hors glace, mais je t’avoue que ça dépasse toutes mes attentes. Disons qu’ils ont gardé la vieille mentalité soviétique! On fait beaucoup de course à pied, soit environ 12 km par jour. On fait actuellement deux entraînements hors glace et un entraînement sur glace chaque jour. Sans ma préparation des derniers mois en compagnie de mon préparateur physique, le Drummondvillois François Pellerin, c’est sûr que je ne pourrais pas passer au travers», a témoigné l’ancienne vedette des Castors de Sherbrooke et des Saguenéens de Chicoutimi, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Côté hockey, Boisclair n’a pas encore pu se faire une réelle idée sur le calibre de jeu dans le circuit du Kazakhstan. Pour le moment, les 38 joueurs présents au camp d’entraînement du Arlan n’ont disputé qu’une seule partie intra-équipe.

«C’est vraiment différent de ce que j’ai vécu. Lorsqu’on dit «jouer du hockey russe», eh bien disons que je le vis présentement! Il y a beaucoup de jeux individuels et de croisés entre joueurs dans la zone médiane. Le jeu est cependant plus physique que ce à quoi je m’attendais. C’est un point en ma faveur étant donné mon style de jeu», a expliqué Boisclair.

«J’ai hâte de voir le calibre de la ligue, a-t-il poursuivi. On m’a dit que c’était du meilleur hockey qu’en France. En partant, je vais jouer 55 parties au lieu de 26.»

Quant à son adaptation en dehors de la glace, Boisclair ne cache pas qu’elle est parfois laborieuse. Il faut savoir que les entraîneurs du Arlan ne parlent pas un mot d’anglais. Un traducteur est toutefois présent dans l’entourage de l’équipe afin de faciliter la vie de Boisclair et des trois autres joueurs étrangers du club, à savoir les Québécois Dominic Leveillé et Yanick Riendeau (qui a porté les couleurs des Voltigeurs de Drummondville de 2001 à 2004) ainsi que le Britannique Mark Richardson.

«Étant donné l’absence de l’interprète sur le banc et sur la glace, c’est parfois difficile de comprendre ce que l’entraîneur veut de nous», a souligné le hockeyeur drummondvillois.

Évidemment, le circuit élite kazakh constitue un tremplin pour les joueurs souhaitant faire le saut dans la Ligue continentale de hockey (KHL). Le Arlan est d’ailleurs affilié à l’Avangard d’Omsk, un club russe.

«Mon objectif est de connaître une saison à la hauteur de mes capacités et de me faire voir. J’aimerais éventuellement décrocher un contrat dans la VHL, la ligue russe tout de suite en dessous de la KHL, ou même faire le saut directement dans la KHL. Je garde toutefois les deux pieds sur terre puisque la KHL priorisera toujours les joueurs possédant plusieurs saisons d’expérience dans la Ligue nationale et la Ligue américaine dans leurs CV», a confié ce grand voyageur ayant traîné son baluchon dans une quinzaine de villes et au sein de six ligues depuis la fin de son stage junior, en 2006.

Pour la première fois depuis sa fondation, en 2009, le Arlan de Kokshetau vise rien de moins que de rafler les grands honneurs cette saison. C’est du moins l’objectif que l’entraîneur-chef Leonids Beresnevs a fixé à ses protégés dès le premier jour du camp d’entraînement.

«C’est la première fois que l’équipe se paie des joueurs étrangers. Les dirigeants s’attendent à beaucoup de nous cette saison», a expliqué Boisclair.

La saison régulière du Arlan se mettra en branle le 10 septembre. D’ici là, Boisclair et ses coéquipiers participeront à deux tournois, dont la coupe du Kazakhstan, une compétition suivie assidûment par les amateurs de hockey dans ce pays.

Depuis la fin de son stage junior, Maxime Boisclair a traîné son baluchon à…

– Springfield, Syracuse et Hershey, dans la Ligue américaine (19 matchs)

– Johnstown, Elmira, Charlotte et Ontario, dans la ECHL (108 matchs)

– Corpus Christi et Evansville, dans la Ligue centrale (14 matchs)

– Saint-Hyacinthe, Rivière-du-Loup, Saguenay et Trois-Rivières, dans la Ligue nord-américaine (90 matchs)

– Épinal, dans la Ligue Magnus, en France (60 matchs)

– Kokshetau, dans la Ligue élite du Kazakhstan

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