Une boîte à fleurs de trop sur la rue Lindsay ?

Dans son souci d’enjoliver la rue Lindsay, la Ville de Drummondville aurait-elle aménagé une boîte à fleurs de trop au coin de la rue Loring ? C’est ce que l’on peut déduire des allégations de la propriétaire du bar laitier La Lichette, Marie-Josée Lemaire, qui voudrait retrouver au moins deux places de stationnement pour sa clientèle en face de son commerce.

Une pétition comprenant déjà 400 noms est affichée depuis une semaine à son comptoir. «Les gens qui l’ont signée sont des clients qui croient, comme moi, que ce n’est pas une bonne idée d’avoir fait disparaître quatre places de stationnement en face de mon commerce. J’aimerais au moins en retrouver deux si c’est possible», explique Mme Lemaire qui gère son commerce de 12 employés depuis huit ans, tout juste en face du Dairy Queen.

«J’ai comparé les chiffres du mois d’avril de cette année avec ceux de l’an dernier. Dans les deux cas, la météo n’a pas trop collaboré, mais je vois bien que la boîte à fleurs, qui a été aménagée à la place de deux stationnements, m’a fait perdre des milliers de dollars. C’est surtout par mauvais temps que cela m’affecte. Car, quand il pleut, les gens s’arrêtent, se stationnent pour acheter rapidement une crème glacée et repartent. Maintenant, ils ne peuvent plus faire ça. Ils tournent en rond et s’en vont», a-t-elle expliqué.

Marie-Josée Lemaire dit comprendre que la Ville a voulu bien faire avec ces aménagements qui ont pour objectif de rendre la rue plus agréable. «Mais, à mon avis, l’emplacement de cette boîte à fleurs ne respecte pas le plan. Chose certaine, elle n’est assurément pas plus importante que mon commerce. Mes revenus sont concentrés durant la belle saison. Nous sommes fermés l’hiver. Mais si c’est pour me nuire à ce point-là, à travailler 70 heures par semaine, je ne vais pas me rendre malade et je vais simplement fermer. À la place, je vais aménager un local commercial avec ou sans logement au-dessus», a indiqué la commerçante.

Au Commissariat au commerce, le directeur général Guy Drouin rappelle que les plans ont été déposés depuis longtemps au conseil municipal et que tous les commerçants avaient la liberté de les consulter et d’émettre une opinion à ce moment-là. «Il n’y a eu aucun opposant. Aujourd’hui, alors que les travaux sont presque terminés, on nous dit qu’il manque de cases de stationnement. C’est sûr que des ajustements devront être apportés. Par exemple, on s’est aperçu qu’un bout de rue n’a pas été fait selon les plans. L’entrepreneur devra corriger le tout. Puis, pour les cases de stationnement, précisément celles situées près du commerce La Lichette, on s’est aperçu qu’il y a seulement un parcomètre pour deux cases. Les gens pensent donc qu’un seul espace n’est disponible. Une correction sera apportée très rapidement».

Effet de rareté

L’aménagement de la rue Lindsay a pour effet évident de créer une rareté dans les places de stationnement dans le centre-ville et la Ville pourrait en payer un certain prix. C’est que le contrat de location du terrain de stationnement, comprenant quelque 87 cases, appartenant à l’église Saint-Frédéric entre les rues Lindsay et Brock, sera échu le 31 août prochain après une entente de 25 ans. Et il faut s’attendre, selon ce qu’a appris L’Express, que la nouvelle entente sera beaucoup plus élevée que le montant de 100 dollars qui est en vigueur.

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