Stéphane Berteau fier du parcours de ses protégées

Étonnant. Voilà ce qui résume le mieux le parcours de l’équipe féminine de handball juvénile du Canada lors du championnat panaméricain junior disputé récemment à Santo Domingo, en République dominicaine. Exclusivement composée de Québécoises, la formation canadienne mise, rappelons-le, sur pas moins de six joueuses issues du programme sport-études de l’école secondaire Marie-Rivier de Drummondville.

En vue de préparer leur participation au prochain championnat panaméricain de handball juvénile (17-18 ans), les Canadiennes se sont frottées à des équipes de calibre junior (19-20 ans) en sol dominicain. Contre toute attente, la formation dirigée par le Drummondvillois Stéphane Berteau s’est classée en quatrième position sur huit pays, derrière le Brésil, l’Uruguay et l’Argentine. Un tour de force qui n’est pas passé inaperçu sur la petite planète du handball féminin.

«Ça fait plus d’un an qu’on se prépare pour le championnat panaméricain juvénile, qui pourrait nous ouvrir les portes du championnat mondial. Au cours des derniers mois, on a participé à des tournois en Europe. On voulait maintenant que nos joueuses se familiarisent avec le style de jeu américain, qui est plus rapide. Comme on était la seule équipe formée exclusivement de joueuses juvéniles, on ne s’en allait pas là pour gagner. On a toutefois été surpris par nos résultats», a exposé Stéphane Berteau.

Au lendemain d’une dure défaite de 34-19 dans le premier match, les Canadiennes ont rebondi avec une victoire de 36-27 sur l’équipe hôtesse, celle de la République dominicaine, dans un match télédiffusé en direct à la télévision nationale.

«Dans la première partie, les Argentines nous ont littéralement souhaité la bienvenue. Elles nous ont dominées sur tous les plans : celui du physique, de la vitesse et de l’expérience de jeu. Malgré tout, on n’est pas ressorties la tête basse. Face aux Dominicaines, on se voyait compétitionner, mais finalement, on a été tellement solides défensivement qu’elles n’ont jamais pris les devants. En deuxième demie, on a bien géré nos possessions de ballon selon le temps au cadran. Après ce match, des entraîneurs adverses sont venus nous dire à quel point ils étaient impressionnés par notre performance», a raconté Stéphane Berteau.

Transportées par ce gain émotif, les Canadiennes ont vaincu leurs rivales des États-Unis par le pointage de 19-17 dans le troisième et dernier match de la ronde préliminaire. Du coup, elles se sont classées deuxièmes de leur section, s’assurant ainsi d’une place en demi-finale.

«Face aux Américaines, on était encore dans nos émotions de la veille. On a bien commencé le match, mais par la suite, on était sur les talons», a expliqué celui qui coordonne le programme sports-études en handball de l’école Marie-Rivier en compagnie de Patrice Marcoux.

En demi-finale, la formation canadienne n’a pas fait le poids face aux éventuelles championnes, les Brésiliennes, baissant pavillon par le pointage de 42-16. Le lendemain, la troupe de Stéphane Berteau a échappé la médaille de bronze en encaissant un revers de 30-21 face à l’Argentine.

«Contre le Brésil, une puissance mondiale à qui nos joueuses concédaient plusieurs pouces et plusieurs livres, on a bien paru dans les circonstances. Puis, dans le match pour la troisième position, j’ai aimé notre progression par rapport à notre premier affrontement contre l’Argentine. On a même rétréci l’écart à trois buts à un certain moment, ce qui les a obligées à garder leurs partantes sur le terrain jusqu’à la fin. On a été plus solides défensivement, mais chaque erreur nous coûtait cher. Bref, on s’est adapté à nos adversaires, tant sur le plan physique que celui de la vitesse du jeu», a analysé Stéphane Berteau.

Se déclarant fier du parcours de ses protégées, l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne a dressé un bilan fort encourageant de cette compétition préparatoire.

«Au début, nos joueuses étaient un peu intimidées, mais elles se sont rapidement rendues compte qu’elles pouvaient rivaliser à ce niveau», a-t-il affirmé.

Collectivement, les Canadiennes sont reparties de la République dominicaine avec la bannière remise à l’équipe ayant fait preuve du meilleur esprit sportif durant le tournoi. Au chapitre individuel, Érika Vallée, de Notre-Dame-du-Bon-Conseil, a été nommée gardienne au sein de l’équipe d’étoiles de la compétition, un honneur pleinement mérité selon son entraîneur.

«En fait, toutes les filles de Drummondville sont des joueuses d’impact au sein de notre équipe. Elles travaillent très fort et elles n’ont rien à envier aux autres. Évidemment, le volume d’entraînement du programme sports-études de l’école Marie-Rivier n’est pas étranger à cela», a avancé celui qui enseigne ce sport depuis plus de 30 ans et qui a largement contribué à bâtir la réputation de pépinière de talent de Drummondville sur la scène canadienne du handball féminin.

Au cours des prochaines semaines, l’équipe canadienne tiendra un camp d’entraînement en vue de sa participation tant attendue au championnat panaméricain juvénile. Cette compétition aura lieu du 13 au 18 mai, à Santiago, au Chili. Les protégées de Stéphane Berteau visent la troisième position, un résultat qui leur permettrait d’obtenir un laissez-passer pour le championnat du monde, qui aura lieu en août, au Monténégro.

«Avec nos performances contre des adversaires plus vieilles en République dominicaine, on sait maintenant que notre objectif est logique et réalisable. Il va toutefois falloir qu’on joue de la même façon. Le Brésil et l’Argentine seront difficiles à battre, mais on va pouvoir rivaliser avec les autres pays pour décrocher la troisième place», a conclu Stéphane Berteau.

Un peu, beaucoup de Drummond au sein de l’équipe féminine canadienne de handball juvénile

– Vicky Rainville-Joyal (Saint-Bonaventure)

– Stéphanie Grisé (Saint-Germain-de-Grantham)

– Érika Vallée (Notre-Dame-du-Bon-Conseil)

– Jessika Morin (Saint-Edmond-de-Grantham)

– Valérie Charest (Drummondville)

– Sarah Milette (Drummondville)

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