Diane Pepin, l’artiste de la gestion

Par Maxime Rioux

Gestionnaire chevronnée et consultante spécialisée en gestion dans l’industrie culturelle, voilà les principales cordes qu’on trouve à l’arc de Diane Pepin. Artiste dans l’âme, passionnée dans le cœur et gestionnaire dans la tête, cette Drummondvilloise de souche a choisi de renouer avec sa ville natale après l’avoir quittée à l’âge de 19 ans. Depuis septembre 2011, elle tient les rênes de l’Orchestre symphonique de Drummondville (OSD).

Bilingue et détentrice d’un baccalauréat en administration, spécialisée en administration publique, Diane Pepin a toujours eu et entretenu la flamme pour la chose artistique.

«À l’université d’Ottawa, je me souviens que mon professeur- mentor m’avait dit qu’il me «verrait bien à la tête d’un musée». Avec mes études, j’aurais très bien pu travailler dans le domaine politique, mais ce n’était pas ça qui m’attirait.»

C’est probablement pour cette raison qu’elle a passé le plus clair de son temps dans les studios de Radio-Canada et de l’Office national du film (ONF), des entreprises culturelles où, tour à tour, elle a occupé les postes d’administratrice de studio et administratrice nationale au marketing.

Jusqu’à son retour au bercail, en 2008, la vie professionnelle de Diane Pepin s’est déroulée «à l’extérieur», dans le sens large du terme.

En effet, C’est que cette gestionnaire, qui a notamment travaillé pour le Cirque du soleil, Cheval-Théâtre USA et Lalala Human Steps a séjourné principalement aux États-Unis, et dirigé des spectacles en Europe et en Asie lors des tournées. Autant de séjours et d’expériences qui ont marqué sa carrière et forgé son caractère.

«Je suis une femme de défis, partage-t-elle à la Parole d’affaires. J’ai longtemps carburé à l’intensité! »

Fonceuse et imaginative, elle a néanmoins été «la femme de la situation» lorsqu’arrivait le moment de redresser des situations financières devenues difficiles notamment à la direction générale de la tournée de Cheval Théâtre USA.

Elle a aussi fait ses preuves en tant que directrice de tournée, notamment lors de son passage au Cirque du soleil.

«C’était à l’époque du spectacle Saltimbanco, raconte-t-elle. À 32 ans, je me suis retrouvée à diriger une équipe de 108 employés, une cinquantaine de caravanes et 35 millions $ de budget. «Si j’avais su l’ampleur de la tâche, je n’y serais peut-être pas allée!»

Au sein de cette méga entreprise, Diane Pepin confesse s’être enrichie grâce à un impressionnant lot d’expériences diverses.

«J’ai vécu tellement de choses et de situations jamais vues avec le Cirque du soleil! Ça m’a donné des ailes! Des histoires incroyables survenaient souvent, notamment au chapitre de la location des terrains lorsque venait le temps d’installer le chapiteau. Il fallait vraiment savoir s’adapter.»

Ainsi, après avoir vécu pleinement ce segment peu commun de sa carrière, Diane Pepin a choisi de revenir à Montréal, où elle a travaillé à la fois à Radio-Canada et à l’ONF.

«À cette époque, j’avais croisé un producteur exécutif de la CBC (NDLR.:Canadian Broadcasting Corporation, l’équivalent de Radio-Canada, en anglais) qui m’avait dit : «Le niveau de pouvoir décisionnel que tu as, je ne l’aurai jamais». Ça m’avait fait réaliser à quel point j’avais de la latitude.»

Entre les tournées et les séjours prolongés à Montréal, Diane Pepin a trouvé le temps d’œuvrer pour d’autres entreprises, le plus souvent, à titre de consultante en gestion.

«Durant une même journée, alors que j’étais consultante pour une firme basée à Chicago, je me souviens m’être retrouvée dans trois aéroports différents, partage la sympathique dg. Je donnais jusqu’à 10 heures de consultation en gestion, chaque jour.»

Alors qu’elle travaillait pour le compte de la compagnie La La La Human Steps en tant que directrice de la tournée «Amelia», cette femme d’action n’avait pas hésite à faire une proposition tout à fait à son image à son employeur.

«Dans le but de diminuer les coûts de la tournée, j’avais proposé de ne pas accompagner la troupe qui partait alors en tournée. J’avais choisi de m’inclure dans les coupures!», indique-t-elle.

Pour l’OSD, qu’elle dirige de main de maître depuis son arrivée en poste en septembre 2011, Diane Pepin ne cache pas ses ambitions.

«Je suis très heureuse d’évoluer au sein de cet organisme. C’est encore un beau défi qui s’offre à moi. Je veux que la gestion de l’OSD atteigne le même niveau de qualité que ses musiciens!».

En tenant compte de son impressionnante feuille de route, nul besoin de préciser que, pour arriver à ses fins, Diane Pepin ne manquera pas d’imagination, de persévérance et de soutien.

Elle l’a d’ailleurs déjà prouvé par le biais de la qualité et l’originalité insufflées dans l’organisation du Grand Bal de l’OSD, principal événement de financement de l’orchestre qui se déroulera le samedi 31 mars, à 18 h, au Best Western Plus Hôtel Universel.

Partager cet article