Sébastien Lepage est à un bras près d’une meilleure autonomie

Par Gerard Martin

La vie de Sébastien Lepage pourrait se transformer radicalement au cours des prochaines semaines si la campagne de financement qu’il vient d’initier avec ses amis lui permet de récolter les 40 000 $ dont il a besoin pour faire l’acquisition d’un bras robotisé Jaco.

Analyste-programmeur de profession, le jeune homme de 34 ans vit avec la paralysie cérébrale depuis sa naissance et se déplace en fauteuil motorisé.

La paralysie cérébrale fait en sorte que Sébastien éprouve des problèmes de coordination de mouvements, le cerveau n’envoyant pas les bons ordres aux muscles.

De plus, il doit composer avec des difficultés de vision, d’ouïe et d’élocution surtout.

D’ailleurs, concernant ce dernier handicap, son meilleur ami, François Timmons, préfère dire en riant que «Seb» parle avec un gros accent, ce qui fait sourire le principal intéressé et son entourage.

Ce n’est donc pas par hasard que ce soit au Bistro de la Gare, propriété de M. Timmons, que les représentants des médias ont été convoqués, lundi après-midi dernier, pour le lancement officiel de la campagne de financement «Adoption de Jaco, un bras robotisé, par Sébastien Lepage» et pour assister au dévoilement du site Internet réalisé par Nmédia Solutions, lequel sera le principal outil de cette campagne de financement.

Plusieurs amis communs de MM Lepage et Timmons étaient sur place, de même que des partenaires corporatifs ayant déjà confirmé leur engagement dans cette offensive, que ce soit en y investissant de l’argent, des fournitures et/ou de la main-d’œuvre, comme c’est le cas avec Nmédia Solutions.

En prime, une représentante de Kinova, Véronique Maheux, est venu parler de ce fameux bras que Sébastien a pu expérimenter à sa grande satisfaction durant quelques heures et elle a fait une brève démonstration de son fonctionnement.

Le 3e au Québec

Jaco, de fait, est un bras robotisé manipulateur à six axes doté d’une main à trois doigts.

Cette petite merveille de la technologie a été perfectionnée par Charles Deguire et Louis-Joseph Caron L’Écuyer, deux jeunes ingénieurs montréalais qui ont fondé en 2006 l’entreprise Kinova.

Celle-ci développe, fabrique et commercialise des produits technologiques robotisés, spécialement dédiés aux personnes aux prises avec des incapacités physiques variées.

Dans le cas de Jaco, c’est un appareil qui vient se greffer à un fauteuil motorisé et qui rend possible la réalisation d’actions complexes pour quiconque, comme Sébastien Lepage, éprouve des difficultés motrices au haut du corps.

Jaco permet plusieurs gestes quotidiens qui semblent tout naturels pour le commun des mortels mais qui compliquent drôlement la vie pour une personne atteinte du type de paralysie cérébrale qui afflige Sébastien.

Ainsi, comme il a pu l’expérimenter, grâce à ce bras robotisé, le Drummondvillois pourra ramasser ses lunettes, tenir une fourchette, ouvrir une porte ou se verser un verre d’eau sans l’aide d’autrui.

Il est facile au moyen de ces quelques exemples de s’imaginer les changements qu’un tel appareil pourrait apporter dans la vie de celui qui a fait le choix de vivre seul dans son propre appartement et qui doit se contenter du support de 47 heures et demie/semaine dans le cadre du programme d’aide à domicile «Chèque emploi-service», ce qui est nettement insuffisant.

Même si Sébastien Lepage est capable de travailler et d’exceller dans son domaine comme il l’a fait depuis la fin de ses études en 1998, et ce, jusqu’à tout dernièrement, dont 10 ans comme analyste-programmeur chez Bluberi, il est néanmoins perpétuellement confronté à ses limites.

Ainsi, dans la situation actuelle, Sébastien a besoin d’aide pour boire, manger, se lever, se coucher, se laver, se raser, se brosser les dents et pour bien d’autres gestes de la vie quotidienne.

Plusieurs de ces obstacles pourraient être éliminés ou amoindris grâce à bras robotisé, et c’est pourquoi ses amis ont décidé de l’appuyer lorsque celui-ci les a informés de l’existence de ce merveilleux outil.

Cela est d’autant plus mérité que Sébastien Lepage est tout un actif pour le milieu drummondvillois.

Qu’il suffise de rappeler qu’il a été membre et président fondateur des Logements adaptés Drummond inc. et qu’il a participé activement à la construction en 2004 de cet immeuble de 12 logements.

Ses amis estiment que Sébastien a droit à un juste retour d’ascenseur.

Ils vont même jusqu’à questionner à haute voix combien Sébastien coûterait à la société s’il n’était pas le jeune homme déterminé que l’on connaît et qui se résignerait plutôt à aller vivre dans un centre d’hébergement comme Georges-Frédéric.

Très peu toutefois pour Sébastien Lepage qui ne cesse de repousser ses limites et qui ne craint pas de s’imposer.

Un nouveau site Internet

C’est d’ailleurs lui qui a approché les dirigeants de Nmédia Solutions pour leur demander de lui développer un site Internet Image, et ce, dans les meilleurs délais pour lui permettre d’entreprendre au plus tôt sa campagne de financement.

Patrick Bélanger, également un ami, et Jacinthe Breton n’ont pas caché que l’entreprise drummondvilloise n’a pu résister à cet appel et a mis toutes ses énergies pour répondre à cette commande particulière, ceux-ci mentionnant que le projet a été développé sans redevance.

Ceux et celles qui se rendront au www.sebastienlepage.com pourront d’abord y découvrir ce jeune homme exceptionnel.

Ils pourront y voir plusieurs photos et vidéos illustrant que Sébastien n’est pas un pantouflard, surtout depuis qu’il a entrepris, voilà 4 ans, de relever un défi extrême par année en compagnie de son inséparable ami, François Timmons.

Le delta-plane, la course automobile, le parachute, le SkyVenture ont tour à tour permis jusqu’ici aux deux compagnons de triper comme deux larrons en foire.

Cette année, cela devait être le bungee, sauf que d’un commun accord, on a convenu de mettre tous les efforts dans la campagne de financement.

Parlant de celle-ci, c’est évidemment grâce à son site que les individus et les entreprises qui voudront contribuer à l’achat du bras Jaco pourront le faire en ligne.

Un autre ami, le comptable Alain Caillé, a de son côté fait les procédures pour accueillir les dons corporatifs ou des particuliers en toute légalité et en y associant les avantages liés à la déduction d’impôt, sans être confronté aux délais de la mise sur pied d’une fondation.

La liste des donateurs sera accessible sur le site, alors que les partenaires corporatifs auront droit à un logo cliquable.

Pour les moins férus de l’Internet, il sera possible de contribuer directement en allant déposer son don dans des boîtes à monnaie.

Outre le Bistro de la Gare et Nmédia Solutions, on en retrouvera à l’hôpital vétérinaire Caouette et Rochon, à l’Imprimerie MS, chez Info Dynamique, dans les cinq succursales Jean-Coutu, chez Lepage Transport & Remorquage, chez MégaBuro, chez Sports Experts & Atmosphère, chez St-Hubert Express et chez Uniprix, du 126, rue Heriot.

Sébastien Lepage affirme que si jamais cet objectif de 40 000 $ pouvait être atteint d’ici la fin de l’année, il s’agirait pour lui du plus beau cadeau de Noël qu’il puisse imaginer.

Assez curieusement, si jamais le Drummondvillois parvient à réaliser son rêve, il deviendra seulement le troisième Québécois à titre individuel à bénéficier d’un bras robotisé Jaco, alors qu’il y en a déjà une cinquantaine à travers le monde.

D’ailleurs, Kinova a fait un bel effort pour que le tout se concrétise en consentant un rabais de 5000 $ à M. Lepage.

Il faut dire qu’il est assez difficile de rester insensible au sourire contagieux d’un jeune homme aussi déterminé.

Parmi ceux et celles qui ont pris part à la conférence de presse, on retrouve en compagnie de

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