Cascades Récupération perd le contrat de la collecte des déchets

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Par Lise Tremblay

Mardi soir, lors de la séance du conseil municipal, les élus ont annoncé que l’entreprise Daniel Traversy et fils, de Saint-Nicéphore, sera dorénavant chargée de la collecte des déchets sur le territoire de Drummondville, sa soumission étant inférieure de 302 836 $ à celle de Cascades Récupération, l’entreprise qui a assuré ce service durant pas moins de 60 ans.

Assistant à l’assemblée, Mario Lacroix, le directeur des opérations pour Récupération Cascades, n’a pas hésité à se rendre au micro à la période des questions pour exprimer sa déception aux élus municipaux.

«Je suis très surpris et attristé. Je ne peux que souhaiter bonne chance au nouvel entrepreneur et dire merci à la Ville pour ses 60 belles années», a-t-il fait part.

Joint à son bureau, mercredi matin, M. Lacroix a fait savoir au journalexpress.ca que ce contrat revêtait d’une grande importance pour Cascades et les frères Lemaire, qui ont d’ailleurs débuté leurs activités en sol drummondvillois.

«Je ne veux pas faire de chichi avec ça, mais je sais que la Ville de Drummondville et la compagnie Cascades ont toujours été très proches, les frères Lemaire ayant débuté leurs activités à Drummondville, a-t-il indiqué. Pour eux, il n’était absolument pas question de perdre ce contrat. Il était tellement important que le dossier de Drummondville a été traité dans une case à part. Quand les appels d’offres sont lancés, nous portons une attention particulière au dossier et nous gardons une marge de profits moins élevée qu’ailleurs au Québec, et ce, pour s’assurer de conserver ce contrat.»

Ce n’est pas cependant la première fois que Cascades Récupération encaisse un revers avec la Ville de Drummondville. Il y a plusieurs années, l’entreprise phare en matière d’environnement s’est fait damer le pion durant une courte période.

«Pour diverses raisons, l’entrepreneur qui avait obtenu le contrat n’avait pas réussi à bien faire la "job". Nous l’avons donc repris et nous l’avons conservé jusqu’à ce jour. D’ailleurs, je ne veux pas partir de guerre avec qui que ce soit, mais je crains pour la qualité du service. L’entreprise qui a obtenu le mandat ne dispose pas d’une flotte de camions comme Cascades ni de rigoureuses règles en matière de santé et de sécurité… je lui souhaite bonne chance», a exprimé Mario Lacroix, avec une pointe d’ironie.

Questionnée au sujet des soumissions reçues, la mairesse de Drummondville, Francine Jutras, a indiqué que les règles municipales obligent les élus à choisir le plus bas soumissionnaire.

«L’entreprise Daniel Traversy et fils a choisi de plonger. La soumission qu’elle a déposée est inférieure de 300 000 $ à celle de Cascades. Il s’agit d’une économie importante. Nous n’avions pas le choix de la retenir», a-t-elle indiqué.

Cinq entreprises ont répondu à l’appel d’offres prévoyant l’enlèvement et le transport des déchets solides et de la collecte sélective des matières recyclables. Il s’agit de WM Québec de Longueuil (1 987 067 $), de Sani-Terre Environnement basée à Québec (1 935 953 $), de l’entreprise Camille Fontaine et fils située à Saint-Hyacinthe (1 645 334 $), de Cascades Récupération de Drummondville (1 304 396 $) et, bien entendu, de l’entreprise Daniel Traversy et fils du secteur Saint-Nicéphore (1 001 560 $).

Service

Pilotant le comité environnemental à la Ville, la conseillère municipale Isabelle Marquis, a été invitée à réagir aux propos de M. Lacroix, qui a affirmé craindre que le service offert aux Drummondvillois ne soit pas du même niveau que celui proposé par Cascades Récupération.

«Nous n’avions pas le choix de retenir les services de Daniel Traversy et fils, mais il est clair que l’entreprise devra acheter de nouveaux camions. Elle ne sera pas en mesure de répondre aux exigences de la Ville avec sa flotte actuelle. Nous avons été très bien servis avec Cascades; nous espérions l’être tout autant avec celle-ci», a-t-elle savoir.

Enfin, il importe de préciser que ce changement de garde n’empêchera pas les Drummondvillois de voir circuler dans leur quartier les Détritube, ces véhicules de collecte de déchets révolutionnaires fabriqués à Drummondville par l’entreprise Inpak.

«C’est nous qui avons eu le mandat de faire les essais routiers pour Inpak. Soyez sans crainte, nous nous en servons pour la collecte des matières putrescibles (bac brun) et c’est Cascades qui a obtenu le contrat il y a environ deux ans», a terminé le directeur des opérations.

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