Le jeune homme de 25 ans, qui a perdu la vie à la suite d’une embardée sur le chemin Hemming tôt dimanche matin, se nomme Dave Bourbeau. Il est allé rejoindre sa mère qui est décédée dans des circonstances tragiques il y a trois ans.
Dave est en effet le fils de Renée Bourbeau, cette femme de 42 ans qui, en avril 2008, est morte dans une collision frontale avec le véhicule conduit par son conjoint, Patrick Laflamme, sur le boulevard Saint-Joseph, dans le secteur Saint-Nicéphore. Le 27 octobre dernier, après une trentaine de comparutions au palais de justice de Drummondville, Patrick Laflamme, 36 ans, s’était vu infliger une peine d’emprisonnement de quatre ans et demi, par le juge Gilles Lafrenière. Neuf mois plus tôt, il avait plaidé coupable à une accusation de conduite avec facultés affaiblies ayant causé la mort.
Johanne Bourbeau, la sœur de Renée, était fortement bouleversée hier. «On commençait à peine à se remettre de la disparition de ma sœur et voilà que son fils s’en va lui aussi à la suite d’un accident de la route. C’est affreux. Je me demande pourquoi on fabrique des moteurs qui permettent de grandes vitesses alors qu’il y a des limites partout. Je veux bien comprendre que ça fait rouler l’économie, mais est-ce que l’économie vaut la vie ?
«Dave avait sa petite business, l’entreprise Stone Design située dans l’incubateur industriel, et ça allait bien ses affaires. Il n’avait pas de copine en ce moment et il se consacrait à son travail. Mes enfants et ceux de Renée sont quatre qui se suivent en âge, entre 22 et 24 ans. C’est difficile pour eux et ce l’est aussi pour mes parents qui ont perdu une fille et un petit-fils en moins de trois ans sur la route », a confié Mme Bourbeau avec émotion.
Vitesse et alcool
Rappelons que vers 1h15, dans la nuit de samedi à dimanche, la voiture dans laquelle Dave Bourbeau était passager, une Civic noire dont le volant était du côté droit, a fait une embardée dans une courbe du chemin Hemming et s’est immobilisée après plusieurs tonneaux. Il a été éjecté du véhicule et est mort sur le coup.
Quant au conducteur, Marc-André Cyr, âgé de 22 ans, de Drummondville, qui a été retrouvé par les policiers après avoir pris la fuite à pied, fait face à quatre chefs d’accusation : facultés affaiblies et facultés affaiblies causant la mort, délit de fuite et délit de fuite mortel. Il a comparu en personne lundi au palais de justice à Drummondville.
Ce drame impliquant encore une fois la vitesse et l’alcool vient donner des munitions au coroner Yvon Garneau qui espère toujours obtenir une réponse des autorités gouvernementales aux recommandations qu’il a formulées dans son rapport du 10 mai. Notamment, il avait recommandé de limiter la conduite nocturne chez les jeunes, limiter le nombre de passagers selon la compétence et rendre obligatoires les antidémarreurs éthylométriques. « Dans ce cas-ci, on voit des traces évidentes de témérité. C’est courir après les troubles à mon avis. Ce n’est pas un accident, c’est une tragédie », a-t-il déclaré dimanche, après avoir visité les lieux du drame.
