Drame à Saint-Edmond-de-Grantham

Drame à Saint-Edmond-de-Grantham
Trois hommes sont décédés dans un accident de la route

Trois jeunes dans la vingtaine ont perdu la vie dans une violente collision survenue tôt hier matin sur la route 122 à St-Edmond-de-Grantham, près de Drummondville. Deux autres personnes ont été blessées très gravement. L’alcool pourrait être en cause.

L’accident s’est produit vers 4h30, dimanche matin, près du Rang 6, lorsqu’une voiture, avec ses quatre occupants âgés dans la vingtaine, stationnée en bordure de la chaussée pour des raisons encore inconnues, a été heurtée par derrière par une camionnette pick-up circulant en direction nord. Cette dernière ne s’est immobilisée que 200 mètres plus loin dans un fossé, en face de la résidence du 1443 de la route 122.

Un reconstitutionniste de niveau 4 s’est joint aux enquêteurs de la Sûreté du Québec pour tenter d’établir les circonstances exactes de cette tragédie qui survient au matin de la Fête des pères. La question fondamentale est de savoir pourquoi le véhicule était stationné en bordure de la route. Était-il immobilisé en totalité ou en partie sur l’accotement ? Les clignotants d’urgence étaient-ils actionnés ? « Toutes ces interrogations sont présentement étudiées par les enquêteurs », a indiqué hier la porte-parole de la Sûreté du Québec Geneviève Bruneau.

Le chauffeur de la camionnette a été mis sous arrêt pour interrogatoire. Il pourrait avoir été sous l’effet de l’alcool au moment de l’accident, mais, selon ce qu’il a été possible d’apprendre, il n’aurait pas échoué l’alcootest une fois au poste de police. La Sûreté du Québec pourrait néanmoins déposer contre lui des accusations telles que négligence criminelle causant la mort ou conduite dangereuse causant la mort.

Le quatrième occupant de l’automobile reposerait entre la vie et la mort à l’Hôpital Sainte-Croix. La vie du passager de la camionnette serait aussi en danger, tandis que le conducteur n’a subi aucune blessure. Les six personnes impliquées sont domiciliées dans la région de Sorel.

Si l’alcool est l’objet d’un questionnement, la grande vitesse, elle, ne fait pas de doute, comme l’a estimé le résident du 1443 de la route 122, Jonathan Gauthier. « Je n’ai pas entendu de bruit, mais mon chien a jappé à 4h23 et ça m’a réveillé. Je me suis levé pour aller voir la camionnette qui venait d’écraser ma boîte aux lettres. Chose curieuse, il n’y avait personne dans le véhicule et c’était seulement dix minutes après la collision. J’ai vu plus loin une voiture accidentée et des gens autour. Je n’y suis pas allé, je n’aime pas beaucoup voir ça de près. Cela m’a déjà arrivé et je n’en garde pas un bon souvenir.

« Ce que je m’explique mal, a poursuivi M. Gauthier, c’est comment ça se fait que le pick-up s’est arrêté dans le fossé, devant chez moi, à peu près 200 mètres plus loin que l’accident. Il n’y a même pas de traces de freinage. Les deux hommes ont quitté rapidement le véhicule pour aller sur les lieux de l’accident et on me dit que l’un d’eux est gravement blessé. C’est à n’y rien comprendre ».

Le coroner Yvon Garneau, qui a passé plusieurs heures sur les lieux du drame, a entrepris une enquête et se questionne aussi sur la présence de la voiture immobilisée sur la chaussée. Comme les policiers, il ne peut se fier que sur un seul témoignage parmi les six personnes impliquées, soit le conducteur de la camionnette. Me Garneau a fait remarquer que cette collision survient le jour même de l’entrée en vigueur de la nouvelle règlementation sur les points d’inaptitude. En effet, les conducteurs québécois de moins de 25 ans sont soumis depuis hier à un régime plus sévère. Les automobilistes de moins de 23 ans ne pourront accumuler que huit points d’inaptitude, contre 15 jusqu’ici, avant de voir leur permis révoqué pour une période allant de trois à douze mois. Les détenteurs de permis probatoire qui atteignent quatre points d’inaptitude verront leur permis tout simplement annulé.

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