La visite du ministre Moore a suscité de l’embarras

La visite du ministre Moore a suscité de l’embarras
L'enseignant au cégep de Drummondville Raymond Lutz estime que le gouvernement Harper et le milieu scientifique ne font pas bon ménage. Photo : Ghyslain Bergeron)

La récente visite du ministre conservateur James Moore a embarrassé des professeurs du département de sciences au Cégep de Drummondville.

L’un d’entre eux, Raymond Lutz, s’est prêté à un exercice qu’il qualifie de «mascarade», mardi dernier, en faisant visiter les laboratoires scientifiques du cégep ayant fait l’objet d’investissements du fédéral.

Ce dernier a alors profité de la présence médiatique pour dénoncer plusieurs décisions du gouvernement Harper, et ce, une fois la rencontre terminée.

Ce professeur de physique conteste notamment les propos du député Maxime Bernier qui, dans la foulée du «climategate», remet en question le lien entre les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique.

De plus, M. Lutz déplore les compressions des conservateurs en matière d’environnement. À la lumière des prévisions de dépenses pour l’année 2011-2012, le gouvernement au pouvoir entend, d’après les chiffres préliminaires, diminuer de 14 % le budget accordé à l’environnement, alors que les secteurs de la sécurité, justice et défense nationale sont largement priorisés.

La récente abolition de la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l’atmosphère (FCSCA) et celle du poste de conseiller national des sciences, en mars 2008, sont des exemples, selon l’enseignant, de la faible importance que portent les conservateurs en la matière.

M. Lutz s’indigne tout autant de la nouvelle politique qui interdit aux chercheurs de répondre directement aux questions des médias.

«Les gens de sciences ont à coeur la transparence et la libre circulation des connaissances. Le gouvernement conservateur, depuis son arrivée à Ottawa, cultive le secret, le contrôle de l’information et même la censure. C’est tout à l’opposé», affirme ce contestataire, ne pouvant s’empêcher de passer sous silence le retrait du formulaire long du recensement de Statistique Canada qui fait rager les statisticiens.

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