Pierre Villemure : un des secrets derrière les succès des Voltigeurs

Pierre Villemure : un des secrets derrière les succès des Voltigeurs
Pierre Villemure agit à titre de consultant sportif chez les Voltigeurs. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Parmi les hommes de l’ombre qui se cachent derrière les succès des Voltigeurs de Drummondville au cours des dernières saisons, on retrouve le consultant sportif Pierre Villemure. Portrait de ce passionné des rapports humains.

Résident de Saint-Maurice, en Mauricie, Pierre Villemure est détenteur d’une formation en génagogie, une science qui étudie les groupes et les interventions auprès de ceux-ci. Plus spécifiquement, il est un adepte de l’approche sociométrique, qui cherche à mesurer objectivement la qualité des relations au sein d’un groupe.

«En tant que génagogue, mon rôle consiste à aider les groupes à être le plus organisé et le plus harmonieux possible», explique-t-il.

Après avoir «attrapé la piqûre de la sociométrie» en travaillant avec les joueurs de l’équipe de hockey du Collège Laflèche de Trois-Rivières, il y a une vingtaine d’années, Pierre Villemure a peaufiné son expertise au sein d’équipes mineures de la Mauricie. En 1997, il a fait le saut dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec avec les Cataractes de Shawinigan. Rapidement, les Foreurs de Val-d’Or, les Huskies de Rouyn-Noranda et les Voltigeurs ont fait appel à ses services. Aujourd’hui, il est toujours à l’emploi des Huskies et des Voltigeurs.

Pour dresser le portrait d’une équipe et analyser le leadership de ses joueurs, Pierre Villemure utilise le test sociométrique. Bien que cette méthode puisse être appliquée à n’importe quel groupe, elle est surtout utilisée en milieu scolaire. En ce sens, Pierre Villemure est donc un pionnier dans son domaine.

«Concrètement, il s’agit d’un questionnaire très simple dans lequel on retrouve des mises en situation. Le joueur est appelé à désigner des coéquipiers qu’il voudrait avoir à ses côtés dans chaque situation donnée. Il doit aussi identifier ceux qu’il ne voudrait pas avoir à ses côtés», précise-t-il.

«Les résultats de ce test permettent d’identifier le rôle de chaque joueur dans le groupe, poursuit-il. Il faut voir une équipe de hockey comme une cellule. Chaque équipe possède un noyau composé des joueurs les plus influents, au centre duquel on retrouve un leader. Malgré tout, chaque joueur est important au sein du groupe, en raison de l’influence qu’il a sur ses coéquipiers.»

Le portrait dressé par le test sociométrique constitue évidemment une véritable mine d’informations pour l’entraîneur. Ce dernier est d’ailleurs le seul, outre Pierre Villemure, à avoir accès à ces données hautement confidentielles.

«Plus l’entraîneur utilise la boîte à outils que je mets à sa disposition, mieux il connaît ses joueurs, soutient Pierre Villemure. C’est selon moi la façon la plus moderne de composer avec une équipe.»

Aux dires de Pierre Villemure, un entraîneur doit agir comme un «leader-soleil» auprès de ses joueurs.

«Un entraîneur, c’est un véritable artiste qui doit stimuler son équipe, la nourrir et se préoccuper de chacun de ses éléments. Il doit regarder où se situe chaque joueur dans le tableau global et voir comment il peut maximiser son potentiel. Chaque maillon doit être supporté», souligne l’homme de 60 ans

Durant une saison, les joueurs sont donc invités à participer à deux exercices sociométriques. Le premier a lieu vers le premier tiers de l’année, au moment où les joueurs ont appris à mieux se connaître, tandis que le deuxième se déroule dans le dernier quart de la campagne.

«Le premier test sert à situer l’équipe et à donner des outils à l’entraîneur pour amener ses joueurs vers la zone de performance le plus rapidement possible, indique Pierre Villemure. Dans le deuxième test, les mises en situation sont beaucoup plus précises. Ça permet d’identifier ce qui manque à l’équipe pour atteindre son plein potentiel. Il sert aussi à faire une projection pour la saison suivante en identifiant quels joueurs s’approchent des zones d’influence. Ce sont eux qui porteront le flambeau et perpétueront la culture d’une saison à l’autre.»

«Un groupe, c’est comme un être humain, image encore Pierre Villemure. Une équipe naît au début de la saison, puis elle va grandir et passer par diverses étapes, dont les inévitables tempêtes de l’adolescence, avant d’arriver à l’âge adulte, qu’on pourrait qualifier de zone de performance. Le but de l’entraîneur, c’est d’aider son équipe atteindre cette zone le plus rapidement possible. C’est là que j’entre en jeu.»

Depuis 2004, Pierre Villemure a travaillé avec trois entraîneurs chez les Voltigeurs : Dominic Ricard, Guy Boucher, aux côtés duquel il a contribué à la conquête de la Coupe du Président, au printemps 2009, et Mario Duhamel. Il confie d’ailleurs avoir beaucoup retiré de ces relations, tout comme celles qu’il a développées avec les joueurs au fil des ans.

«Plus un entraîneur utilise les outils que je mets à sa disposition, plus il m’amène de l’eau au moulin», partage-t-il.

Selon Pierre Villemure, les succès des Voltigeurs au cours des dernières saisons sont directement reliés à l’harmonie qui règne d’année en année au sein de la formation.

«Des équipes en parfaite harmonie dynamique, il n’y en a pas à la tonne, mais les Voltigeurs s’en approchent chaque année. C’est fascinant de voir le haut niveau d’harmonisation maintenue par ce club au cours des dernières années. Malgré les périodes de turbulence habituelles, les entraîneurs ont su maintenir la culture d’équipe au fil des ans. Il ne faut pas chercher plus loin pour expliquer les succès des Voltigeurs», assure Pierre Villemure en terminant.

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