Violence conjugale : Gérard Benoit écope de deux ans de prison

Violence conjugale : Gérard Benoit écope de deux ans de prison

Après avoir plaidé coupable à des accusations de voies de fait graves à l’endroit de son ex-conjointe, alors qu’il s’était introduit par effraction dans son domicile, Gérard Benoit a été condamné, le vendredi 5 mars, à une peine de deux ans et deux mois de pénitencier.

Gérard Benoit est un Cyrillois âgé de 45 ans. Ce dernier a partagé sa vie pendant deux ans avec une femme de 22 ans. De cette union, est née une fille qui soufflera sa première bougie sous peu.

Tout au long de leur relation, ces deux partenaires se sont séparés à plusieurs reprises en raison de tensions, principalement causées par la consommation d’alcool. En fait, lorsque l’accusé était intoxiqué, la violence verbale était omniprésente. Ses relations de couple antérieures auraient également souffert de ce comportement.

Le 21 mars 2009, Gérard Benoit et sa partenaire se sont finalement séparés. Cette fois, définitivement.

La veille, un incident a conduit à des accusations criminelles.

Selon les faits relatés dans le jugement de l’honorable Conrad Chapdelaine, l’accusé a lancé, au cours d’une violente dispute, un tournevis en direction de son ancienne conjointe alors que celle-ci tenait sa petite fille dans ses bras.

Le 26 avril 2009, M. Benoit s’est ensuite introduit avec effraction dans le logement de la victime qui dormait dans sa chambre. L’accusé, en état d’ébriété, l’a réveillée, lui a tenu des propos menaçants et lui a mentionné qu’elle avait maintenant la preuve qu’il pouvait entrer chez elle lorsque bon lui semblait. Muni de gants en latex et de ruban adhésif, il a étranglé son ex jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse.

Après avoir repris conscience, la victime a réussi à convaincre l’accusé de partir. Ce dernier a quitté les lieux et a jeté ses gants dans une haie de cèdres à proximité. Il a été arrêté et a comparu, le lendemain, au palais de justice de Drummondville.

Le 28 avril 2009, l’accusé est remis en liberté à la condition d’aller résider dans un centre de thérapie, 24 heures sur 24.

Le 3 septembre 2009, il a comparu devant le tribunal pour avoir manqué à deux reprises à une des conditions imposées pour mise en liberté provisoire, soit de ne pas se trouver dans les bars. Depuis, il est tenu sous détention.

Circonstances aggravantes

Si la poursuite réclamait sept ans de pénitencier, la défense jugeait qu’une peine d’emprisonnement de 18 mois était suffisante.

Dans son jugement, le juge Chapdelaine fait état de plusieurs circonstances aggravantes, considérant qu’il s’agit d’un crime prémédité. De plus, le tribunal estime que le degré de responsabilité de l’accusé est élevé, n’ayant pas retenu son témoignage à l’effet que M. Benoit ne se souvenait pas de ses actes.

En fait, au dire de l’agente de probation, l’accusé pouvait ingurgiter entre 12 et 17 grosses bières par jour et ne ressentir pratiquement aucun effet. «Nous nous expliquons mal qu’une si grande tolérance à l’alcool soit anéantie par l’absorption de deux comprimés d’Ativan», souligne-t-elle.

Comme M. Benoit n’a pas respecté les règlements de la maison de thérapie, le tribunal a soulevé certaines interrogations quant à sa volonté réelle d’entreprendre une démarche aussi nécessaire qu’essentielle pour régler ses problèmes de consommation et d’agressivité.

Le jugement ne fait pas l’unanimité

En tenant compte des peines imposées pour des crimes semblables, des séquelles psychologiques importantes pour la victime, de la personnalité de l’accusé, de sa motivation lors de la commission des crimes et de la nécessité pour lui de recevoir les traitements appropriés, le tribunal estime qu’une peine de 42 mois de pénitencier s’imposait.

À ce verdict, 18 mois ont été retranchés en raison du temps de détention qu’avait déjà cumulé M. Benoit ainsi que des mois qu’il a passés en thérapie. À l’expiration légale de sa peine d’emprisonnement, l’accusé sera soumis à plusieurs conditions, durant une probation de trois ans, dont celle de ne pas communiquer avec la victime.

L’avocat de la défense, Me Yvon Garneau, s’est dit très satisfait du verdict : «Je suis bien content, le juge est allé avec les limites permises en pareille matière. C’est rarissime de voir un écart aussi marqué entre ce qui est demandé entre la défense et la poursuite. Ça prouve que les deux avocats n’ont vraiment pas les mêmes vues sur les faits, les circonstances et toutes les questions propres à l’accusé, sans oublier la victime. On n’avait pas la même lecture des événements».

De son côté, le procureur de la couronne, Jasmin Laperle, ne cache pas qu’il entretenait, vis-à-vis du jugement rendu, des attentes supérieures. «La poire a été coupée en deux. On est à mi-chemin des deux sentences demandées», a-t-il tout de même exprimé. Il affirme être en réflexion pour la suite, n’esquivant pas la possibilité d’en appeler de cette décision.

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