Des troubles obsessionnels compulsifs vus sous un oeil comique

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Par Cynthia Martel
Des troubles obsessionnels compulsifs vus sous un oeil comique
Les comédiens et le metteur en scène de «Toc Toc» étaient présents jeudi pour parler de la pièce. (Photo : Cynthia Giguère-Martel)

THÉÂTRE D’ÉTÉ. Dans cinq mois, la scène de la Maison des arts Desjardins Drummondville prendra ses allures de théâtre d’été avec la pièce Toc Toc qui a été lancée en grand jeudi.

À leur arrivée, les invités, accueillis par des «préposés aux bénéficiaires», se voyaient remettre leur dossier médical dans lequel était inséré le communiqué de presse détaillant les grandes lignes de cette comédie française. Puis, tous étaient invités à passer à la galerie d’art où une salle d’attente d’une clinique médicale avait été recrée.

Les sept comédiens (Marcel Leboeuf, Diane Lavallée, Jean-Pierre Chartrand, Tammy Verge, Martin Laroche, Noémie O’Farrell et Marie-Claude St-Laurent), le metteur en scène (Pierre-François Legendre) et une partie de l’équipe de Monarque (anciennement Les Projets de la Meute) étaient sur place pour venir s’adresser à la presse et à une trentaine d’invités de marque.

Le metteur en scène Pierre-François Legendre.

Toc Toc, rappelons-le, sera présentée du jeudi au samedi, du 13 juillet au 25 août à 20 h ainsi que le 14 juillet et les samedis du mois d’août à 15 h et 20 h. Des représentations sont aussi à l’horaire les mercredis 25 juillet et 15 août, toujours à 20 h.

Cette pièce, qui promet d’être hilarante, transportera les spectateurs à la rencontre de six fascinants patients qui souffrent de divers troubles obsessionnels compulsifs (TOC) dans la salle d’attente d’un réputé docteur. Le Syndrome de Gilles de la Tourette (tics moteurs et sonores), l’arithmomancie (fascination des chiffres), la nosophobie (peur des maladies), le TOC de vérification, la palilalie (répétition sans arrêt) et le TOC d’ordre ou encore de symétrie sont les troubles qui affectent ces sympathiques patients.

«Le psychiatre étant en retard, nos six patients, qui pensaient tous avoir un rendez-vous avec lui, se retrouvent à faire une thérapie de groupe tous ensemble. Tous les TOC interagissent et tous les êtres humains derrière ces TOC vont finir par s’aider, s’entraider, se déchirer un peu, s’haïr, et finalement, s’aimer», a raconté Pierre-François Legendre, déjà convaincu que la pièce attirera les spectateurs en grand nombre.

Par voie de communiqué, André Robitaille et Mario Provencher de Monarque ont expliqué pourquoi ils ont choisi d’offrir cette comédie aux Drummondvillois : « C’est une des pièces de théâtre qui nous a fait le plus rire… au monde! Quand nous l’avons vue il y a une douzaine d’années, ce fut instantané, nous voulions les droits, c’était certain. C’est un privilège de faire revivre cette comédie, de la produire à Drummondville à l’été 2018 et par la suite, de la faire voyager partout au Québec. Nous sommes aussi très heureux de réunir sur scène le duo Marcel Leboeuf et Diane Lavallée, eux qui joueront pour la première fois ensemble sur les planches après 15 ans. Des retrouvailles qui promettent!»

Les billets sont déjà en vente.

 

D’un toc à l’autre

À tour de rôle, les comédiens ont fait une brève présentation de leur personnage tout en avouant leur propre TOC. Voici en résumé ce qui s’est dit.

Diane Lavallée

Elle incarne Marie, une femme atteinte de sidérodromophobie et divers TOC de vérifications. «Elle a toujours peur de manquer son train et d’oublier ses ronds de poêle. Elle est très religieuse, angoissée et vit dans le déni. Pour ma part, mon TOC, ce sont mes clés. Quand je pars, je barre évidemment la porte, mais au coin de la rue, je dois revenir revérifier ma porte, puis je vérifie dans ma sacoche si j’ai mes clés, etc.»

Tammy Verge

Elle campe le rôle de Blanche qui est atteinte de nosophobie, la peur des bactéries. «Elle a un attirail de Purell, de Kleenex et de Wet ones et fait des allers-retours à la salle de bain… Mon TOC à moi, en fait, j’en ai plusieurs. J’en ai un avec le chocolat : je suis incapable d’y résister. Je souffle aussi dans les verres avant de m’en servir. Finalement, quand j’entends une «toune», il faut toujours que je sache en quelle année elle a été faite.»

Noémie O’Farrell

Elle joue Lily atteinte de palilalie (répétition sans arrêt) et d’écholalie. Elle ne peut pas s’empêcher de répéter les choses deux fois. «J’ai énormément de compassion pour les gens qui ont des TOC, car j’en ai moi-même énormément. J’en ai par contre choisi un : je fais la direction artistique de ma vie… Je vous explique! Par exemple, lorsque je déjeune le matin, ma tasse doit fitter avec ce que je porte et mon assiette.»

Marie-Claude St-Laurent

Elle a le rôle de l’assistante du Dr Stern et est atteint d’aucun TOC apparent. «Je suis moi-même atteint d’un TOC qui n’est pas apparent, que je vis dans mon intimité. Quand je mets mon cadran, je ne suis pas capable de mettre mon cadran quand il n’est pas dans un multiple de cinq! Je ne peux pas me coucher s’il ne l’est pas!»

Jean-Pierre Chartrand

Il incarne Fred atteint du syndrome Gilles de la Tourette. «Moi, je fais des listes, tout le temps. C’est une manie que j’ai depuis une trentaine d’années.»

Martin Laroche

Il joue Bob obsédé par la symétrie. Il est incapable de marcher sur des lignes. «Moi-même j’ai un TOC qui est assez déplaisant pour les personnes qui m’entourent : il faut que tout soit rangé, classé et droit. Des cadres croches, ça me fatigue et mes livres et CD doivent être classés par ordre alphabétique et par genre. Je vais jusqu’à placer les livres à la règle.»

Marcel Leboeuf

Il fait le personnage de Vincent atteint d’arithmomancie (fascination des chiffres). Il calcule tout, par exemple le nombre de marches qu’il a monté. «Pour ma part, je ne peux pas me coucher sans regarder en-dessous de mon lit ou si la porte de garde-robe est ouverte.»

Photo – Cynthia Giguère-Martel
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