Tribune libre : Situation alarmante au Centre d’hébergement Frederick-George-Heriot

Tribune libre : Situation alarmante au Centre d’hébergement Frederick-George-Heriot
Tribune libre (Photo : Depositphoto)

TRIBUNE LIBRE. Depuis l’implantation des CIUSSS de M. Barrette, le Centre d’hébergement Frederick-George-Heriot est confronté à un manque criant de personnel, dont les préposé(e)s aux bénéficiaires. La situation continue de se dégrader de façon catastrophique au fil des mois.

Comme déjà dit ailleurs, c’est devenu une norme qu’il manque 2, 3, 4, 5 ou même 6 personnes quotidiennement et ce, dans une même unité. La situation est tellement criante que des professionnels tels neuropsychologue, physiothérapeute, ergothérapeute, intervenante en soins spirituels, personnel des Loisirs et travailleuse sociale sont appelés en renfort pour tenter d’amenuiser les effets de pénurie de personnel. Est-ce normal? Est-ce une économie de coût? Comment voulez-vous que les préposés puissent se permettre une vie décente en se voyant offrir un poste à temps partiel et, ironie du sort, pour pallier à cette même pénurie ainsi créée, ils sont rappelés à tout moment pour combler des heures de jour, de soir ou de nuit avec obligation de temps supplémentaire.

C’est de la valorisation du personnel? C’est de la bonne gestion? À mes yeux, c’est absurde, indécent et même dangereux.

Victimes de cette pénurie, ce sont les résidents qui paient le gros prix de cette situation.  Ceux qui dépendent des lève-personnes pour être levés doivent demeurer dans leur lit des journées entières, à certains moments. Oubliez les bains une fois par semaine, au centre de Drummondville! Le délai d’attente pour obtenir un bain est régulièrement supérieur à deux semaines et ce, sur une base régulière. Jeudi, on a même refusé de me remettre la liste des dates de prise de bain demandée. Comment pouvons-nous parler de dignité dans de telles situations? Et M. Barrette ose parler d’un deuxième bain par semaine? Comment pourrait-il actualiser de telles promesses? Et pourquoi faut-il parler de promesse, alors que ça devrait être un minimum de soins d’hygiène.

La détresse ressentie par le personnel est palpable et celle des familles l’est tout autant. Il est difficile de voir la lumière au bout du tunnel. Les résidents sont en droit d’exiger la totalité des soins dans leur supposé milieu de vie; ils sont totalement dépendants. Le personnel concerné, pour la plupart, donne le maximum de leur énergie. Les familles assistent, impuissantes, à la dégradation des services et aux manques de soins essentiels de leurs proches.

Les CIUSSS de Monsieur Barrette couvrent des territoires tellement immenses que le nombre d’heures perdues en transport ainsi que l’éloignement des gestionnaires décisionnels sur le terrain, font en sorte que les problèmes ne se résolvent plus. Un monde parallèle existe entre le vécu sur le terrain et la compréhension des problèmes vécus, une fois rendus en haut de la pyramide. Je voulais faire une plainte verbale le 14 septembre dernier en demandant que la commissaire aux plaintes me rappelle, aucun retour d’appel reçu.

Devrait-on payer la moitié du prix exigé pour l’hébergement alors que les services sont diminués de moitié?

Barrette a foutu le bordel dans la santé et les services sociaux et M. Legault lui, veut couper 5000 postes dans les services publics. Facile d’envisager l’avenir avec sérénité?

Mon témoignage se veut un cri du coeur envers les décideurs qui n’offrent pas les outils nécessaires à ceux et celles qui quotidiennement, donnent des soins aux résidents et conséquemment, les résidents en subissent grandement les contrecoups.

Mon témoignage se veut également une sensibilisation à la détresse des familles.

Fernande Aubry, conjointe qui assiste, impuissante, à la détérioration des soins apportés à l’homme avec qui elle a partagé 46 ans de vie

 

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