Les taxes scolaires indispensables à l’éducation de nos jeunes?

Les taxes scolaires indispensables à l’éducation de nos jeunes?
Tribune libre (Photo : Photo Deposit)

(NDLR) Cette lettre d’opinion a été écrite en réponse à une communication écrite émise par le président de la Commission scolaire des Chênes, Jean-François Houle, envoyée aux contribuables avec le compte de taxes scolaires 2017.

Monsieur,

Si les taxes étaient équitables, elles seraient à payer en fonction du revenu de la famille visée, et non par rapport à l’évaluation de la maison.

Ce n’est pas parce qu’on est propriétaire d’une maison qu’on est forcément plus riche que les autres. Beaucoup de familles s’endettent au-delà du possible pour avoir une maison, et les taxes (aussi bien scolaires que municipales), sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Vous dites que les taxes scolaires sont indispensables à l’éducation de nos jeunes. Lorsque je vois que les enfants au Québec commencent l’école à cinq ans (avec tout ce que cela comporte comme frais de garderie), alors que dans certains pays, ils débutent à trois ans, je comprends pourquoi nos élèves ont autant de retard par rapport aux autres.

Que font les commissions scolaires pour pallier à tout ça? Réponse : rien!

Les parents sont aujourd’hui obligés de travailler à deux pour s’en sortir. Ils doivent donc payer la garderie pour les tout-petits, le service de garde de l’école (car les heures de classe ne correspondent jamais aux horaires de travail des parents), en plus de devoir payer des camps de jour pendant les vacances.

Tous ces services coutent horriblement chers, car ces organismes savent que les parents n’ont pas le choix de faire appel à eux, et ils en profitent pour pratiquer des tarifs exorbitants.

D’ailleurs, les parents sont constamment « pris en otage », et on s’étonne que la natalité baisse chez les Québécois.

Que font les commissions scolaires pour pallier à tout ça? Réponse : rien!

À l’heure actuelle, les parents ne font que travailler, payer, et courir. Car après une journée de travail harassante, après avoir couru partout pour les enfants, après s’être occupés le soir du travail de maison laissé en suspens, ils doivent aider leur progéniture à faire les devoirs (que leurs professeurs appellent désormais des leçons pour donner l’impression qu’ils en donnent moins à la maison) alors que cela ajoute au stress familial et au surmenage intellectuel des enfants.

Tout ceci pour se donner bonne conscience en essayant de pallier à une éducation scolaire défaillante.

Résultat, un décrochage scolaire de plus en plus important.

Que font les commissions scolaires pour pallier à tout ça?  Réponse : rien!

Quant aux élèves en difficulté d’apprentissage, rien n’est fait pour eux dans les écoles.

Ma petite-fille de neuf ans souffre de dysphasie, et cela fait des années que l’école fait trainer ses parents en leur promettant une hypothétique stratégie qui n’arrive jamais. Désespérés, catastrophés, et las d’attendre, ma fille et son conjoint en sont venus récemment à consulter une neuropsychiatre qui leur a déjà couté presque 400 $ pour les deux premières séances.  Ils n’en ont pas les moyens, mais ils se sont endettés encore un peu plus pour aider leur fille.

Que font les commissions scolaires pour pallier à tout ça? Réponse : rien!

Alors, quand tout le personnel des commissions dites « scolaires » travaillera enfin sur le « terrain » à aider nos jeunes dans les écoles, à aider le personnel enseignant souvent dépassé, à aider les parents désemparés et à aider à remonter le niveau intellectuel d’une population dont l’orthographe devient de plus en plus affligeante (même chez les professeurs), au lieu de trainer dans des bureaux pour rédiger des comptes de taxes, alors peut-être que là, j’aurais le sentiment que les taxes que j’ai tant de difficulté à payer servent aux enfants.

Or, ce que la population constate, c’est que nous payons des taxes scolaires pour garantir les emplois de quelques personnes qui ne sont d’aucune utilité dans le domaine de l’éducation. Pour honorer tous ces salaires, dont certains hauts placés sont assez élevés, il faut trouver de l’argent; Et qui paie? Toujours les mêmes contribuables, qui n’en peuvent plus de payer. Que ce soit les taxes municipales ou les taxes scolaires, cela devient catastrophique. C’est un véritable racket autorisé par l’État.

C’est facile d’écrire de belles lettres pour donner de belles leçons quand on a de gros moyens financiers. Saviez-vous que de plus en plus de personnes en viennent à vendre leur maison, car elles n’arrivent plus à payer les taxes exorbitantes?

Monsieur, vous avez dernièrement envoyé une baisse de taxes aux citoyens, à grand renfort de lettres qui témoignaient de votre grande « générosité ». Une baisse de quelques dollars à peine, alors qu’en seulement six ans, les taxes scolaires ont doublé!! C’est une honte, c’est carrément insultant, c’est une insulte à l’intelligence des gens.

Les commissions scolaires et les taxes scolaires doivent complètement disparaitre, et les taxes municipales diminuer de moitié, car vous êtes, avec les municipalités, une des raisons principales de l’appauvrissement désastreux de toute une population de classe moyenne, des personnes pas très fortunées, qui ont travaillé extrêmement dur toute leur vie pour acheter et entretenir leur maison, dont beaucoup d’entre elles ont effectué travaux de construction ou de rénovation de leurs propres mains, parce qu’elles n’avaient pas les moyens financiers de faire appel à des professionnels. Et quand leur maison prend de la valeur suite à ces travaux, on les assomme d’encore plus de taxes, comme pour les punir. C’est absolument affligeant!!

Monsieur, recevez mes salutations dépitées.

Une contribuable qui en a assez de payer pour enrichir quelques poches.

Jacqueline Corréa, de Wickham

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