Trois anciens Sénateurs à la coupe Dunsmore

Trois anciens Sénateurs à la coupe Dunsmore
Michaël Arpin (Photo : gracieuseté James Hajjar / Carabins)

FOOTBALL. Il y aura un peu de Drummondville lors du coup d’envoi de la finale de la coupe Dunsmore entre les Carabins de l’Université de Montréal et le Rouge et Or de l’Université Laval, samedi après-midi, au stade Telus de Québec.

Mine de rien, trois produits du programme des Sénateurs du Collège Saint-Bernard font partie de l’alignement des deux meilleures équipes au Québec. Le botteur Michaël Arpin et le joueur de ligne offensive Marc-Antoine Houde portent les couleurs des Carabins tandis que le demi défensif Alexandre Lebreton est un membre du Rouge et Or. Ces trois bons amis ont été dirigés par Luc Sylvain dans les rangs secondaires, l’association entre Arpin et Sylvain se poursuivant jusque chez les Voltigeurs du Cégep de Drummondville.

«C’est une bonne nouvelle pour le football drummondvillois. Ça démontre aux jeunes d’ici qu’ils peuvent continuer à pratiquer ce sport après le secondaire et le cégep tout en apprenant un métier. Pour jouer dans les rangs universitaires, ça demande toutefois beaucoup de persévérance, d’efforts et de sacrifices», a souligné Sylvain, qui dirige les quarts-arrières chez le Vert et Or de l’Université de Sherbrooke.

À sa deuxième saison chez les Carabins, Arpin est le deuxième botteur de l’équipe derrière le vétéran Louis-Philippe Simoneau. Le Drummondvillois de 22 ans se définit comme un travailleur acharné. «Je n’ai pas eu l’occasion de jouer souvent puisque Simoneau est parmi les meilleurs au Canada. La saison prochaine, ma chance va arriver et j’entends bien la saisir», a-t-il expliqué.

Marc-Antoine Houde (Photo gracieuseté James Hajjar / Carabins)

Pour connaître du succès à cette position, Arpin estime que plusieurs qualités sont nécessaires. «Ça prend bien sûr une bonne jambe, mais aussi beaucoup de pratique et de répétitions ainsi qu’un mental d’acier. Dans les moments importants, tu dois être habitué d’effectuer les mêmes mouvements. Il faut aussi être fort entre les deux oreilles, parce qu’en situation de match, il y a du bruit et le stress embarque. Un botté peut souvent changer l’allure du match.»

L’étudiant en économie et politique n’a rien oublié de ses années à Drummondville. «Au Cégep, on a connu des années de misère, mais au Collège, c’est là que j’ai développé mon goût pour le football et que j’ai forgé mon identité comme joueur. J’y ai développé de belles amitiés et Luc Sylvain est devenu un gros modèle pour moi. Luc, c’est un homme vrai. Il ne va jamais chercher à te cacher la vérité. Si tu as besoin de t’améliorer, il va te le dire franchement. D’ailleurs, Danny Macocia me fait beaucoup penser à Luc comme personne», a-t-il affirmé en faisant référence à l’entraîneur-chef des Carabins.

Arpin s’attend à un autre duel très serré en finale, comme c’est devenu une tradition au fil des ans entre ces deux organisations. «Ce sont des petits détails et le deuxième effort qui vont déterminer le vainqueur. C’est un jeu qui peut paraître anodin, que ce soit sur les unités spéciales, en offensive ou en défensive, qui va faire la différence dans le résultat.»

De son côté, le Drummondvillois Marc-Antoine Houde n’a pas vu beaucoup d’action à sa première saison dans les rangs universitaires. Âgé de 21 ans, le colosse de 6 pieds, 9 pouces et 248 livres est un produit des Cougars du Collège Champlain de Lennoxville. «Pour lui, c’est une année d’adaptation. Il devrait voir plus d’action la saison prochaine», a indiqué Arpin, qui demeure en contact avec Lebreton même s’il évolue dans le camp ennemi.

L’excellence du Rouge et Or

Originaire de Sherbrooke, Lebreton a vécu pendant cinq ans comme pensionnaire à Saint-Bernard avant de faire le saut à Champlain, où il a gagné le Bol d’or à deux reprises, puis à Laval. À sa deuxième saison avec les champions québécois en titre, l’athlète de 22 ans a été habillé lors de quelques matchs. «On a le même noyau que l’an dernier. On forme une équipe complète avec beaucoup de profondeur. L’an prochain, je vais avoir plus d’opportunités pour me démarquer», a expliqué celui qui se décrit comme un joueur athlétique, polyvalent et possédant une bonne lecture du jeu.

Alexandre Lebreton (Photo gracieuseté Mathieu Bélanger, Rouge et Or)

Au fil des ans, le football est devenu une priorité dans la vie de Lebreton. «J’ai vécu à l’extérieur du pays durant ma jeunesse, puis j’ai commencé à jouer au football au Collège Saint-Bernard. C’est un peu grâce à Luc que je suis ici aujourd’hui. On a vécu beaucoup d’émotions ensemble. On avait une bonne équipe et on a gagné le Bol d’or à ma dernière année.»

À Laval, Lebreton est dirigé par une véritable légende du football canadien en Glen Constantin. «On est soumis au même processus et à la même routine que les autres équipes, mais Glen n’accepte rien d’autre que l’excellence. L’organisation nous donne d’ailleurs tous les outils pour réussir. On est traités comme des professionnels. On reçoit beaucoup d’attention médiatique, mais on se concentre sur ce qu’on a à faire.»

En saison régulière, le Rouge et Or (8-0) a eu le dessus sur les Carabins (6-2) à deux reprises, arrachant des gains de 12-7 et de 18-15 en prolongation. En demi-finale, Laval a blanchi Sherbrooke 40-0 tandis que les Carabins ont infligé un revers de 48-2 aux Redmen de l’Université McGill. C’est la 16e année consécutive que le Rouge et Or se qualifie pour la coupe Dunsmore.

«Les cadrans se sont remis à zéro, a averti Constantin. Ce qu’on a fait dans le passé ne veut plus rien dire. À partir de maintenant, chaque match est sans lendemain. Ce sera un bon spectacle. C’est le summum du football amateur au Québec. On est certainement motivé à gagner.»

Ce sera le sixième affrontement consécutif entre Montréal et Laval pour l’obtention de la coupe Dunsmore. L’équipe gagnante obtiendra un billet pour la demi-finale de la coupe Vanier, emblème de la suprématie au football universitaire canadien.

Luc Sylvain au sujet de…

Michaël Arpin (Photo gracieuseté James Hajjar / Carabins)

Michaël Arpin : «Il a connu une belle progression. Chez les Carabins, il a la chance d’être dirigé par mon ami Denis Boisclair. Michaël est un athlète dans le plus pur sens du terme. Avant, il était d’ailleurs un joueur de soccer. Au Collège, on l’a employé comme secondeur, puis au Cégep, on l’a transformé en botteur après qu’il ait subi une commotion cérébrale en faisant du motocross.»

Marc-Antoine Houde : «Il était notre quart-arrière au Collège. Il a été transformé en joueur de ligne offensive au collégial. Il a de bons pieds, il est très athlétique et il met les bouchées doubles à l’entraînement. On l’a courtisé à Sherbrooke, mais son programme d’études (sécurité intérieure) était offert à Montréal.»

Alexandre Lebreton : «Il possède une excellente lecture de jeu. C’est le meilleur demi défensif qui est passé au Collège. À Laval, il est derrière Kevin McGee, une étoile à cette position, mais l’an prochain, il aura une bonne chance de se faire valoir.»

D’autres Drummondvillois au football universitaire

  • Anthony Chagnon, demi défensif, Vert et Or de l’Université de Sherbrooke. Ancien de l’école Marie-Rivier et des Voltigeurs du Cégep de Drummondville.
  • Kevin Bernard, joueur de ligne offensive, Redmen de l’Université McGill. Ancien de l’école Marie-Rivier et des Voltigeurs du Cégep de Drummondville.
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