Stéphane Bergeron, ou quand l’art rencontre le hockey

Stéphane Bergeron, ou quand l’art rencontre le hockey

Depuis une quinzaine d’années, Drummondville apporte ses couleurs sur les patinoires de la Ligue nationale de hockey (LNH) par l’intermédiaire de Stéphane Bergeron, artiste-peintre spécialisé dans la technique à l’aérographe, plus communément appelée airbrush.

Qu’ont en commun Corey Crawford, Marc-André Fleury, Ilya Bryzgalov, Patrick Lalime, Cristobal Huet et Cédrick Desjardins, pour ne nommer que ceux-là? Tous ces gardiens de but professionnels arborent ou ont arboré au cours de leur carrière un masque peint par Stéphane Bergeron. Celui qui a grandi à Drummondville et qui demeure aujourd’hui à Bécancour est devenu au fil des ans une véritable référence dans son domaine.

«Plus jeune, je dessinais tout le temps. Un jour, j’ai commencé à peindre des casques de moto, puis des masques de gardiens pour mes amis. J’ai rapidement pris goût à ça. Grâce à une école de hockey de Drummondville, j’ai approché Patrick Lalime, qui sortait du junior. C’est moi qui ai fait son premier masque avec les Penguins, en 1996», raconte Stéphane Bergeron.

«Par la suite, je me suis lié aux gardiens des Voltigeurs, continue-t-il. Le bouche à oreille a fait son œuvre, puis je me suis lancé là-dedans à temps plein quelques années plus tard. À l’époque, j’étais le premier au Québec à utiliser le airbrush. Maintenant, je gagne ma vie avec ce métier. J’ai beaucoup de compétition, mais c’est ma réputation qui me tient en vie.»

Ayant mis sur pied sa propre entreprise, Griffe originale, Stéphane Bergeron s’est fait un nom aux quatre coins de la planète hockey grâce à son originalité, son souci du détail et l’importance qu’il accorde à la finition afin de donner au masque une allure éclatante et professionnelle. En plus d’offrir ses services à des portiers évoluant dans la LNH, les circuits mineurs américains ou en Europe, le virtuose du pistolet à peinture miniature a aussi réalisé de véritables œuvres d’art qu’on a pu voir au petit écran, notamment dans l’émission Lance et compte et la Série Montréal-Québec. Mais c’est d’abord et avant tout en offrant ses services à des athlètes amateurs qu’il gagne sa vie.

«Les masques des gardiens professionnels, c’est un peu mon dessert. C’est une fierté pour moi, mais j’en fais seulement 10 ou 12 par saison. Chez les amateurs, j’ai des fans un peu partout dans le monde. Je peins des masques tant pour des hockeyeurs atomes que pour des hommes âgés de 62 ans. Récemment, j’ai été appelé à faire le masque d’un kid dont le père avait fait appel à mes services il y a plusieurs années. C’est une belle marque de confiance», partage le passionné de 47 ans, lui-même un ancien gardien de but.

«Je suis resté à jour et j’ai développé mon propre style, ma propre marque de commerce. Quand un gars de la Suisse me contacte pour que je réalise son masque, c’est qu’il apprécie vraiment mon travail», ajoute-t-il.

Le talent de Stéphane Bergeron sera à nouveau mis en évidence ce samedi 1er mars, sur la patinoire extérieure du Soldier Field, quand les Blackhawks de Chicago croiseront le fer avec les Penguins de Pittsburgh dans le cadre du dernier match de la Série des stades. Lors de cet affrontement, les gardiens Crawford et Fleury, qui ont tous deux soulevé la Coupe Stanley ces dernières années, arboreront un masque spécialement peint pour l’occasion par le Drummondvillois. Dans la ville de l’acier et celle des vents, le dévoilement de ces petits bijoux a d’ailleurs fait les manchettes au cours des derniers jours.

«Corey et Marc-André me suivent depuis mes débuts, c’est-à-dire depuis leur époque junior. J’en suis très fier. Je veux toujours qu’ils soient satisfaits de mon travail, car la compétition est féroce dans ce milieu. Voir mes deux gros noms s’affronter dans un match à l’extérieur, c’est spécial! Je me sens choyé d’avoir encore leur confiance après toutes ces années», confie Stéphane Bergeron en terminant.

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