Michel Couturier, un pédagogue passionné par le sport

Michel Couturier, un pédagogue passionné par le sport
Michel Couturier (Photo : gracieuseté)

PORTRAIT. Lorsque le jeune Michel Couturier a annoncé à sa famille qu’il deviendrait entraîneur professionnel de soccer, le scepticisme régnait. Aujourd’hui, le Drummondvillois est reconnu comme une sommité du ballon rond au Québec, à tel point qu’il a été invité à suivre le programme de licence A, le plus haut degré de formation pour un entraîneur au pays.

Mis sur pied par Soccer Canada, cette formation s’adresse aux instructeurs élites tels que ceux de l’équipe nationale et des clubs professionnels. À peine une dizaine d’entraîneurs québécois possèdent ce titre. Aux yeux de Michel Couturier, cette étape représente le point culminant de sa carrière.

«Pour moi, c’est un honneur et une récompense. Pour un gars de 59 ans comme moi, c’est assez particulier. Ça signifie que mon travail et mon cheminement des dernières années sont reconnus. Habituellement, ce sont des entraîneurs plus jeunes qui sont invités à suivre cette formation», explique Couturier.

Très exigeant, ce programme consiste en deux retraites fermées annuelles de sept jours. Une évaluation couronnera ce processus de deux ans. «Il faut être un peu fou pour se lancer là-dedans! C’est du soccer de 10 à 12 heures par jour. On va nous faire travailler mentalement et physiquement comme les joueurs. À la fin, on sera mieux outillés pour comprendre et diriger les meilleurs joueurs au pays. Avec ça, je pourrais coacher l’Académie de l’Impact, mais je pense que leur idée, c’est que je forme des entraîneurs. Pour l’instant, je me concentre sur ce que je peux contrôler. Je dois d’abord réussir cette licence», affirme celui qui est à la tête du club de soccer du Mistral de Sherbrooke.

Natif de Québec, Couturier a grandi à l’époque où les Canadiens gagnaient la coupe Stanley année après année. Même s’il apprécie le hockey, le soccer a toujours été sa première passion.

«Certaines personnes trouvent que c’est un sport ennuyant à regarder. C’est un sport intellectuel et complexe à comprendre, mais c’est justement ce qui fait sa beauté. J’aime le fait de devoir réfléchir, par exemple à la complexité de compter un but», confie le pédagogue du ballon rond, qui se décrit comme un entraîneur plus humain et moins autoritaire qu’à ses débuts.

Michel Couturier (Photo gracieuseté)

«J’aime l’esprit de camaraderie qui règne au soccer. On a beaucoup de plaisir ensemble. J’ai aussi eu le privilège avec le soccer de visiter plusieurs pays grâce au soccer. Ce qui me fascine le plus ce sport, c’est justement le fait d’apprendre à connaître des gens d’autres pays. Tu as une perception, mais tu échanges avec eux et tu découvres une autre culture.»

Assoiffé de connaissances, Couturier a côtoyé des entraîneurs de haut niveau au fil des ans, dont Michel Ritschard, John Limniatis et Valerio Gazzola. À l’âge de 23 ans, le détenteur d’un baccalauréat en sciences de l’activité physique s’est établi à Drummondville, où Léo Descheneaux l’a recruté pour diriger l’équipe senior.

«À l’époque, tout était à bâtir ici. Ce n’était pas évident. Tranquillement, on a parti le club des Dragons. Par la suite, les gens de la Fédération de soccer du Québec m’ont approché. C’est là que j’ai commencé à suivre des formations d’entraîneur à tous les niveaux», raconte celui qui rêve de voir une équipe semi-pro voir le jour à Drummondville.

Selon Michel Couturier, le Québec et le Canada possèdent les outils pour former des joueurs sur la scène internationale du soccer. «On doit trouver notre style de jeu québécois et canadien. On n’est pas obligé d’imiter les Français, les Portugais ou les Italiens. On doit trouver notre façon de faire, un peu comme l’Islande l’a fait.»

Un entraîneur multisport

Considéré comme un entraîneur multisport, Michel Couturier ne se limite pas à former des coachs de soccer, lui qui détient un diplôme de l’Institut national de formation des entraîneurs. Sports Québec l’a d’ailleurs recruté pour diriger des entraîneurs dans toutes les disciplines… des quilles à l’équitation en passant par le tir sportif!

«Pourtant, je jamais joué à un haut niveau et j’ai à peine coaché à un haut niveau, mais j’ai toujours formé de bons coachs. Je forme des entraîneurs de la base jusqu’à ceux qui vont aux Jeux olympiques. Je rencontre des gens passionnés et j’ai le privilège de les aider dans leur parcours. J’apprends de chacun d’eux : ils me rendent meilleur.»

«Quand je coache, je suis simplement un outil. Comme éducateur, j’ai le privilège de voir les gens évoluer de façon magistrale», ajoute le père de trois enfants.

Michel Couturier agit comme coordonnateur de la Course des Chênes-toi. (Photo gracieuseté)

C’est grâce à son expérience comme chef de mission pour la région du Centre-du-Québec aux Jeux du Québec que Michel Couturier a découvert d’autres sports tels que l’athlétisme. C’est d’ailleurs lui qui a mis sur pied un club dans cette discipline à Drummondville. Reconnu comme un excellent organisateur, il est également derrière la venue du programme Mes premiers Jeux afin de faire découvrir d’autres sports aux jeunes de la région.

Dans son rôle d’agent de développement du sport à la Commission scolaire des Chênes, il a contribué à la mise en place des programmes sports-études et multisport DLTA (développement de l’athlète à long terme) à l’école secondaire Marie-Rivier ainsi que le programme multisport à l’école primaire Saint-Louis-de-Gonzague. En compagnie des autres intervenants du milieu, il se dit également fier d’avoir convaincu, la Ville de Drummondville de bâtir plusieurs infrastructures sportives, telles que la piste d’athlétisme ceinturant le terrain de football du parc Marchand.

Bien sûr, la création de la Course des Chênes-toi, il y a 11 ans, fait partie de ses plus grandes fiertés. Avec près de 12 000 participants, l’événement est considéré comme la deuxième plus importante course au Québec. «Quand on a parti ça, on a attiré 800 participants au Village québécois d’antan. Tout le monde disait que c’était un succès, mais moi, je voyais plus grand. Au fil des ans, notre budget est passé de 8000 $ à 230 000 $. On est vraiment dynamiques, mais sans les bénévoles et les partenaires, ça ne pourrait pas marcher.»

«Quand je vois des parents arriver avec leurs enfants, c’est ma paye. Ce sont les participants qui nous galvanisent pour nous rendre meilleurs. Je suis convaincu qu’on va devenir encore plus gros et qu’on va avoir encore plus de plaisir!», conclut celui qui a été lauréat de trois prix à la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond ainsi que d’une médaille d’argent de l’Ordre du mérite de la Fédération des commissions scolaires.

Partager cet article