Les courses, une passion de père en fils chez les Gougeon

Les courses, une passion de père en fils chez les Gougeon
Sébastien Gougeon ne cache pas sa fierté devant les exploits de son fils Raphaël. (Photo : gracieuseté)

STOCK-CAR. La passion de la course automobile se transmet d’une génération à l’autre chez la famille Gougeon. Ayant pris le flambeau de son père Alain et de son oncle Yvon, qui suivaient eux-mêmes les traces du patriarche Frank Gougeon, Sébastien Gougeon voit aujourd’hui son fils Raphaël assurer la relève familiale.

«Du plus loin que je me rappelle, notre famille se tient aux courses. Mon père pilotait des voitures sur des circuits routiers. Toutes les fins de semaine, il nous amenait aux courses à Mont-Tremblant. On l’a aussi vu participer aux Grands prix de Trois-Rivières et de Montréal ainsi qu’à la série Honda», se souvient Sébastien Gougeon.

C’est à l’âge de 11 ans, lorsque son père a accroché son volant pour devenir préparateur de voitures, que Sébastien Gougeon a fait ses débuts dans le milieu des courses de karting. Son frère Frédéric a également piloté ces voitures pendant quelques années.

«J’ai fait du karting pendant près de dix ans, jusqu’à ce que je devienne trop grand et trop pesant. En 2001, on a fait un essai chez les Sportsman. On a aussitôt attrapé la piqûre et on a acheté une voiture de René Clair. Encore aujourd’hui, j’adore l’adrénaline que les courses me procurent. C’est un sentiment dur à retrouver ailleurs», confie le Drummondvillois originaire de Saint-Cyrille-de-Wendover.

Couronné recrue par excellence en 2002, Sébastien Gougeon a décroché le championnat des pilotes à sa troisième saison dans la classe Sportsman, en 2004, tant à l’Autodrome Drummond qu’à Granby. Il a fait le saut dans la catégorie Modifiés en 2005, héritant à nouveau le titre de recrue par excellence. Au fil des ans, la rapide équipe Gougeon a souvent remporté le populaire concours d’arrêts aux puits du circuit drummondvillois.

À l’aube de sa 17e saison sur le circuit de l’Autodrome Drummond, Sébastien Gougeon respire la confiance. Le pilote de 36 ans rêve de mettre la main sur l’unique titre qui manque à son palmarès : celui de champion de la classe Modifiés.

«Drummondville, c’est ma place. Le peloton est très relevé chaque année, mais on y croit. On travaille fort pour atteindre ce but. On termine souvent dans le top cinq, mais comme il y a plusieurs bonnes équipes, la moindre malchance peut te sortir de la course au championnat. Il faut savoir être constant d’une course à l’autre, mais on n’est jamais à l’abri d’un bris de moteur ou de suspension. Ça prend un peu de chance», explique celui qui a terminé quatrième au classement des pilotes la saison dernière et troisième il y a quelques années.

Se décrivant comme un coureur patient et constant, Sébastien Gougeon est également doté d’une bonne capacité d’adaptation.

Sébastien Gougeon en pleine action à l’Autodrome Drummond. (Photo gracieuseté – Daniel Mailhot)

«Souvent, on ne me voit pas trop pendant une course, mais à la fin de la soirée, je me retrouve dans le top cinq. En me concentrant sur une seule piste par semaine, ça me permet d’arriver bien préparé le samedi soir. Je trouve ça important d’arriver prêt.»

«Contrairement aux circuits sur l’asphalte, les conditions de la piste changent beaucoup sur la terre battue, poursuit-il. À tous les tours, la piste s’assèche, elle devient plus poussiéreuse ou plus glissante. Il faut être capable de s’adapter pendant la course. Si tu arrives à trouver la groove avant les autres, ça peut faire toute la différence.»

Si tout se déroule comme prévu, les amateurs pourront voir Sébastien Gougeon en action à quelques reprises sur le circuit RPM de Saint-Marcel-de-Richelieu cette saison. Il vise également une participation à l’événement Super dirt week qui aura lieu à Oswego, dans l’état de New York, au mois d’octobre.

Un fort esprit d’équipe

Depuis maintenant trois ans, le fils de Sébastien, Raphaël, évolue quant à lui dans la série Revstar, au volant d’un mini-bolide Slingshot. La fin de semaine dernière, le pilote de 12 ans a signé une victoire dans la catégorie junior (8 à 14 ans) à l’Autodrome Drummond. Le même soir, son père montait également sur le podium chez les Modifiés.

«Raphaël encore jeune. Il doit bâtir sa confiance, mais ça va venir en vieillissant. Il s’implique beaucoup dans la préparation avant les courses. Je lui apprends qu’il ne suffit pas de s’asseoir dans la voiture et de la conduire. Il faut être capable de la préparer et de comprendre quels sont les ajustements qu’il faut faire. Si tu travailles toi-même sur la mécanique de ta voiture, tu vas mieux comprendre ses réactions pendant la course», explique celui qui assure la relève du garage Gougeon et frère en compagnie de Frédéric et de leur sœur Émilie.

À l’image de la famille Clair, de Saint-Edmond-de-Grantham, les Gougeon vivent donc les courses en famille chaque week-end. Le beau-frère de Sébastien, Normand Hamel, a d’ailleurs fait ses débuts dans la classe Sportsman la saison dernière. Quant à Alain Gougeon, il fait toujours partie de l’équipe.

«Toute la famille s’implique et s’amuse là-dedans. Même si la santé est moins bonne, mon père ne manque pas une course. Pendant l’été, on passe nos fins de semaine à l’Autodrome. On arrive le vendredi et on installe notre motorisé dans le stationnement. C’est un esprit de gang qu’on ne retrouve pas ailleurs», témoigne Sébastien Gougeon, en remerciant ses précieux commanditaires.

Le pilote de la voiture numéro 44 ne cache pas sa fierté d’évoluer à l’Autodrome Drummond. Existant depuis 1951, l’ovale drummondvillois est aujourd’hui la doyenne des pistes de stock-car sur terre battue au Canada.

«C’est l’une des belles pistes en Amérique du Nord. Tous les Américains qui viennent ici le disent. Il y a une belle tradition de courses à Drummondville. Plusieurs grands pilotes ont couru sur cette piste, comme Jacques Lalancette ou Bob Gatien. Ces dernières années, le promoteur Yan Bussière a amené ça à un autre niveau en créant un véritable spectacle autour de chaque programme. Quand on regarde ce qui passe ailleurs, par exemple à Saint-Eustache ou la piste sera bientôt fermée, on espère que notre Autodrome sera là pour encore longtemps», a conclu Sébastien Gougeon.

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