La magie du numéro 61 opère à nouveau

La magie du numéro 61 opère à nouveau
Derick Brassard

HOCKEY. Pendant son séjour avec les Voltigeurs, Derick Brassard avait le don de faire vibrer les partisans drummondvillois avec une savante passe, un gros but ou son ardeur contagieuse. La magie du légendaire numéro 61 a de nouveau opéré au Centre Marcel-Dionne, dimanche, lorsqu’il est devenu le septième immortel dans l’histoire de l’organisation.

Dans une cérémonie classique et émotive précédant l’affrontement contre les Olympiques, Derick Brassard a reçu une ovation monstre lorsque qu’il a été présenté à la foule par l’annonceur Guy Lahaie. S’adressant aux spectateurs avec toute l’authenticité qu’on lui connaît, l’athlète de 29 ans s’est arrêté pour verser quelques larmes en parlant des sacrifices de ses parents, Suzanne et Pierre.

«C’est une journée spéciale pour ma famille et moi. Encore aujourd’hui, les Voltigeurs représentent les plus beaux moments de ma vie. C’est la première équipe qui m’a fait confiance. Je suis très reconnaissant envers l’organisation, mes entraîneurs et mes coéquipiers. Le fait de jouer ici, c’est venu chercher le meilleur de moi-même», a lancé Derick Brassard dans une entrevue accordée quelques minutes avant les célébrations.

Le fait de voir son chandail retiré aux côtés du numéro 14 de Daniel Brière, un autre grand joueur natif de Gatineau qui aura marqué l’histoire des Voltigeurs une décennie avant lui, a rendu ce moment encore plus magique pour l’attaquant vedette des Sénateurs d’Ottawa.

«J’ai grandi en regardant Daniel jouer. Il a toujours été l’une de mes idoles de jeunesse. C’est spécial de voir mon gilet à côté du sien. Je lui en ai parlé dernièrement quand je l’ai vu à Philadelphie. Il m’a dit d’avoir du plaisir, tout simplement.»

Décrivant le Centre Marcel-Dionne comme un endroit parfait pour accueillir du hockey junior, Brassard a dit s’ennuyer de l’atmosphère qui y règne, particulièrement en séries éliminatoires. Plusieurs souvenirs lui ont traversé l’esprit dimanche.

«Je me souviens de ma première journée ici, quand mes parents m’ont déposé à l’aréna. J’avais 16 ans. J’étais un peu intimidé; je ne savais pas à quoi m’attendre. Je me souviens aussi de ma dernière journée. À 19 ans, je savais que j’avais joué mon dernier match ici. Je roulais sur l’autoroute et j’avais de la peine», a raconté celui dont le père a également connu une brillante carrière dans la LHJMQ avec les Royals de Cornwall.

Dans une vidéo présentée sur l’écran géant, Brassard a notamment reçu les éloges de Dominic Ricard, Guy Boucher, Guillaume Latendresse et Alexandre Cusson.

«Dominic, c’est la personne qui m’a aidée le plus pendant mon séjour ici. C’est un gars passionné. Il était dur avec moi, mais il m’a aidé à bâtir mon caractère. Je ne la trouvais pas drôle à l’époque, mais je lui dois beaucoup. Même chose pour André Ruel. Je respecte beaucoup sa façon de voir le hockey. Encore aujourd’hui, je lui envoie des messages quand les choses ne vont pas bien», a confié celui qui a été sélectionné au sixième rang de la première ronde lors du repêchage de la LNH en 2006.

Une fierté pour Fugère

Croisé dans les couloirs de l’aréna, Denis Fugère ne cachait pas sa fierté, lui qui a jeté son dévolu sur Derick Brassard en deuxième ronde lors du repêchage de la LHJMQ, en 2003, à Val-d’Or. Au premier tour, l’ancien dépisteur-chef des Voltigeurs avait sélectionné Guillaume Latendresse.

«Derick était le huitième nom sur notre liste. Chaque fois qu’une équipe parlait après le huitième choix, j’étais convaincu qu’il serait pris. Rendu à notre tour, il était encore là. On l’a repêché et on ne s’est pas trompé! Non seulement il a eu une belle carrière ici, mais aussi dans la Ligue nationale», a souligné l’homme de hockey, qui est aujourd’hui à l’emploi des Kings de Los Angeles.

Outre son gabarit plutôt frêle à l’époque, l’attitude rebelle de Brassard aurait freiné certaines organisations lors de ce repêchage.

«Pourtant, tu ne peux pas faire d’omelette sans casser d’œufs. Ça prend ce genre de joueur dans une organisation. Derick était cocky, mais il avait confiance en ses moyens. Il voulait jouer au hockey dans la vie. Il a réussi», a fait valoir Fugère.

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