Des résidents inquiets pour la sécurité de leurs enfants

Des résidents inquiets pour la sécurité de leurs enfants

SÉCURITÉ. Des résidents du développement domiciliaire Les Floralies souhaitent que la Ville de Drummondville améliore la sécurité autour d’un bassin de rétention des eaux, situé à l’arrière de plusieurs immeubles à logements sur la rue de l’Anémone.

Les résidents proposent d’installer une clôture ou des cônes orange pour indiquer aux enfants la présence de l’étendue d’eau. «Les enfants qui viennent près du bassin, ils vont rouler jusqu’en bas de la pente. Ils vont jouer et se bousculer. Ça peut être dangereux. Ma plus grande inquiétude, c’est qu’on retrouve un enfant noyé dans ce bassin», lance une résidente du coin Susan L’Espérance. Comme elle, plusieurs résidents du quartier craignent pour la sécurité de leurs enfants. Certains ont pris des photos. D’autres ont tenté d’obtenir des changements de la Ville, sans succès. Ces résidents n’ont cependant pas accepté de commenter dans les pages de L’Express.

Si une partie du bassin longe la rue de l’Anémone, le reste est entouré de terrains commerciaux et industriels. «Un enfant pourrait tomber, se cogner la tête sur les roches et tomber inconscient dans l’eau. Ça peut arriver. Je trouve que c’est être un peu négligent de ne pas mettre quelque chose pour empêcher les gens d’aller là, critique Susan L’Espérance. Sommes-nous obligés d’attendre un malheur pour que ça bouge?»

Des normes québécoises

Les bassins de rétention de la Ville respectent les normes du ministère de l’Environnement du Québec. La pente autour du bassin, qui a une dénivellation de trois mètres de longueur pour chaque mètre de hauteur, le rend plus sécuritaire, puisque «la personne qui se retrouve dans le bassin pour une raison ou une autre peut en sortir facilement». «Ce sont des pentes douces. Ce n’est pas comme les pentes verticales d’une piscine», illustre le directeur général adjoint du module de gestion du territoire à Drummondville, François Pothier. Certains bassins de rétention sont clôturés, lorsque l’espace manque pour faire des inclinaisons douces. Les pentes plus abruptes nécessitent alors d’être sécurisées.

La Ville doit en faire davantage, croit Mme L’Espérance. «On prend un risque, parce que les enfants sont insouciants. Ils ne connaissent pas le danger. Il va y avoir du temps chaud qui va s’installer et les enfants vont chercher à se refroidir. Qu’est-ce qui nous dit qu’ils ne vont pas aller se promener là-dedans?»

Le bassin de rétention des eaux, similaire à plusieurs autres dans des quartiers résidentiels de la municipalité, maintient un niveau d’eau régulier de 8 à 10 centimètres (3 à 4 pouces), sauf lors des rares pluies diluviennes, selon M. Pothier. «Dès que la pluie arrête, le niveau d’eau commence à descendre immédiatement, parce que le but de ces bassins, c’est justement d’empêcher que l’eau arrive trop vite aux cours d’eau.» Ces installations servent également à retenir les sédiments. Des plantes et des animaux peuvent s’y installer.

Aux citoyens de s’adapter

L’inconfort par rapport à une étendue d’eau est relatif, selon François Pothier. «Quand on n’est pas à l’aise avec un plan d’eau, on va avoir tendance à s’en tenir éloigné. Pour les enfants, c’est aux parents d’éduquer leurs enfants par rapport aux risques et aux dangers potentiels d’un plan d’eau. (…) C’est plus de la responsabilité des parents d’installer une clôture (autour de leur résidence) s’ils le jugent pertinent pour la sécurité de leurs enfants.»

L’installation de clôtures compliquerait le nettoyage des bassins et celles-ci demanderaient de l’entretien. «L’expérience démontre que ça devient un “challenge” pour les gens de passer par-dessus la clôture. Ça crée un faux sentiment de sécurité», observe M. Pothier.

La Ville, malgré les inquiétudes de ses citoyens, ne compte pas pour l’instant installer des clôtures autour des bassins de rétention du territoire.

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