Alain a repris le pouvoir sur sa vie

Alain a repris le pouvoir sur sa vie

SANTÉ MENTALE. Depuis maintenant 33 ans, le Réseau d’aide Le Tremplin aide et accompagne des personnes confrontées à des problèmes de santé mentale dans la région de Drummond, contribuant directement à l’amélioration de leur qualité de vie. Bénéficiant du programme de logements partagés depuis un an et demi, Alain Chapdelaine en est l’exemple parfait. Témoignage d’un homme qui a repris le pouvoir sur sa vie.

Depuis qu’il a fait appel aux services du Tremplin, Alain a d’abord stabilisé sa situation personnelle, surmontant ses problèmes d’anxiété et de poids tout en développant ses habiletés à vivre de façon autonome à travers un réseau social de base. Avec le précieux support d’un intervenant en santé mentale, il s’est ensuite investi dans un grand projet de vie.

«D’énormes changements ont eu lieu dans ma vie au cours des derniers mois. Avec mes colocataires, j’ai bâti une belle relation d’amitié. Ensemble, on apprend à s’entraider. On trouve des solutions pour diverses tâches de la vie quotidienne comme le ménage et l’épicerie», a partagé l’homme de 33 ans en marge d’une conférence de presse visant à faire le point sur la dernière campagne de financement de l’organisme.

«Il y a quelques mois, j’ai décidé de subir une opération bariatrique qui m’a permis de perdre 90 livres. Depuis, ça ne cesse d’aller mieux. J’ai réalisé un rêve en m’inscrivant à l’école du routier pour devenir camionneur. La théorie n’a pas été facile, mais j’ai réussi mon examen. Je vais commencer mon cours pratique en décembre. Ces démarches m’ont donné le goût d’avoir foi en moi.»

Ayant accompagné Alain dans ses différentes démarches, François Gosselin ne cache pas sa fierté devant cette réussite personnelle.

«Notre programme se base sur les forces des individus. Ce sont souvent des démarches de longue haleine, mais on y va un petit pas à la fois», a expliqué l’intervenant en santé mentale.

Projet remodelé

Retardé à plusieurs reprises depuis cinq ans, le projet de construction d’un immeuble de logement social du Réseau d’aide Le Tremplin devrait enfin voir le jour en 2016 au centre-ville de Drummondville. De l’ordre de 2 M $, le projet a été remodelé et prévoit désormais la construction de 14 unités de logement plutôt que les 11 prévues initialement.

«Le projet a été relocalisé sur un terrain plus grand et où on aura moins de contraintes. Plutôt que sur la rue Lindsay, l’immeuble sera situé au coin des rues Bérol et Saint-Jean. Il y aura notamment des unités adaptables pour les personnes à mobilité réduite», a fait savoir la directrice générale de l’organisme, Suzie Jean.

«Les plans et devis sont prêts. Le dossier sera déposé très bientôt à la Société d’habitation du Québec. On espère que les travaux commenceront au printemps pour que les personnes puissent entrer dans leur logement dès l’été 2016», a-t-elle ajouté.

S’ajoutant aux 33 logements sociaux déjà offerts par le Tremplin à des personnes confrontées à des problèmes de santé mentale, ce projet fera donc passer à 47 le nombre d’unités à Drummondville.

«En 2002, une étude avait déjà estimé les besoins de la communauté à 55 logements sociaux. On s’en approche, mais les besoins ont grandi depuis», a fait remarquer François Gosselin.

Objectif dépassé

Par ailleurs, les responsables de la Fondation du Tremplin ont dévoilé les résultats de la campagne de financement annuelle de l’organisme, qui soutient les services du Réseau Le Tremplin. Les sommes recueillies totalisent plus de 53 810 $, dépassant ainsi l’objectif fixé à 50 000 $.

«Les résultats de cette campagne qui s’est déroulée de mai à octobre démontrent la constante solidarité et la grande générosité de la population et des entreprises de la région», a affirmé le président de la Fondation, Hervé Marchand, en remerciant chacun des partenaires de l’organisme pour leur participation.

Directeur général de Récuperaction Centre-du-Québec, Daniel Lemay a assuré la présidence d’honneur de cette 21e campagne d’une main de maître. «Je travaille avec des gens qui vivent avec des problèmes de santé mentale. Je suis donc très sensibilisé à cette situation. Le Tremplin représente une belle ressource pour eux. Nous, on les aide à se stabiliser du côté du travail, alors que le Tremplin leur permet de se stabiliser au niveau du logement. Au final, ça les aide à devenir des citoyens à part entière, des gens très autonomes qui ne dépendent pas de la société.»

Les bénéficiaires du Tremplin

– 89 % sont confrontés à un diagnostic de dépression, de schizophrénie ou de trouble bipolaire

– 85 % vivent sous le seuil de la pauvreté

– 89 % vivent seuls

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