Mario Duhamel se sent chez lui à Drummondville

Mario Duhamel se sent chez lui à Drummondville
Mario Duhamel (Photo TC Media – archives

HOCKEY. Après un exil de deux ans au Colorado, Mario Duhamel est de retour à Drummondville. Désormais à l’emploi des Huskies de Rouyn-Noranda, l’ex-entraîneur-chef des Voltigeurs a fait le choix de s’installer dans la région où sont nés deux de ses trois enfants.

«On adore Drummondville, tant la ville que la communauté. On a plusieurs amis ici. On se rapproche aussi de nos familles. Et pour mon travail, c’est un endroit central au Québec», a raconté Duhamel lorsque croisé pendant un récent match au Centre Marcel-Dionne.

Chez les Huskies, une organisation qui lui a ouvert les portes de la LHJMQ il y a une dizaine d’années, Duhamel ne se retrouve pas en terrain inconnu. Aujourd’hui, l’homme de hockey de 40 ans épaule le travail du directeur général Gilles Bouchard. Ses fonctions se divisent en trois volets bien distincts.

«J’agis d’abord comme un conseiller auprès du personnel d’entraîneurs. Je les aide à grandir en leur partageant mon expérience et mon expertise. Ensemble, on s’assure que les joueurs remplissent leur rôle à l’intérieur de l’identité des Huskies», a expliqué celui qui passe une semaine par mois dans l’entourage de l’équipe, en Abitibi-Témiscamingue ou sur la route.

Comme le dépistage fait également partie de ses fonctions, Duhamel voyage dans plusieurs arénas de la LHJMQ.

«J’épie les équipes adverses, surtout celles des deux autres divisions, dans le but de bien préparer la période des échanges. Je suis aussi responsable du repêchage européen. Je vais assister à quelques compétitions internationales, dont le Défi des moins de 17 ans en Colombie-Britannique.»

«Je vis une nouvelle expérience qui me permet de voir les choses différemment. Ça va faire de moi un meilleur coach, mais ça va aussi me permettre de voir jusqu’à quel point j’aime le management», a ajouté celui qui est originaire de Saint-Bruno.

«Je m’ennuyais du banc»

Chez l’Avalanche, Duhamel agissait en tant qu’entraîneur-vidéo. À la fin de la dernière saison, soit un an avant la fin de l’entente qui les liait, les deux parties ont toutefois décidé de mettre un terme à leur association.

«J’ai vécu une expérience très enrichissante chez l’Avalanche. Travailler dans la meilleure ligue au monde, ça fait grandir. Je suis un meilleur entraîneur aujourd’hui qu’il y a deux ans. Dans le hockey professionnel, les joueurs ont plus de vécu. On discute avec eux plus qu’on ne leur enseigne, mais ils ont aussi besoin d’être encadrés et soutenus.»

«Ce fut une expérience incroyable, mais après deux ans, j’avais fait le tour de ma fonction. Je suis un gars d’émotions. Quand la rondelle tombait sur la glace, j’étais loin. Je m’ennuyais du banc. Comme l’organisation ne pouvait pas m’en donner plus, on s’est entendu à l’amiable.»

Durant l’été, Duhamel a donc cogné à la porte de quelques équipes de la Ligue américaine. Aucune entrevue n’a toutefois débouché sur un emploi.

«Je me suis dit que si je ne retournais pas derrière un banc, je voulais me lancer dans le management. J’ai réalisé que je voulais faire partie de l’équation, proposer mes idées pour trouver des solutions. Je n’ai pas nécessairement besoin d’être en haut de la pyramide. C’est un travail d’équipe.»

Et si les portes du hockey professionnel devaient s’ouvrir à nouveau? «Si ça adonne, j’y retournerai, mais je me plais dans le junior. Pour moi, travailler dans le hockey, c’est un privilège, une passion. C’est justement ce que je sentais qui s’effritait dans mon rôle au Colorado.»

Identité inchangée

Ayant dirigé les Voltigeurs durant quatre ans, devenant l’entraîneur-chef le plus victorieux dans l’histoire de la concession en 2013, Duhamel se réjouit des succès de son ancienne équipe en ce début de saison.

«Les Voltigeurs m’ont donné ma première opportunité comme entraîneur-chef. J’en serai toujours très reconnaissant. Mon attachement au logo est encore très fort. C’est plaisant de les voir revenir dans le milieu du peloton. Je suis content pour l’organisation et les partisans. Je souhaite aux Voltigeurs de gagner tous les matchs, sauf contre les Huskies.»

En jetant un œil sur la patinoire, Duhamel reconnaît d’ailleurs toujours le style de jeu distinctif qui a contribué à bâtir la réputation des Rouges.

«Tant que le conseil d’administration et Dominic Ricard seront là, l’identité de l’équipe va demeurer la même. Que ce soit Guy Boucher, Mario Duhamel ou Martin Raymond derrière le banc, le message est clair. On veut une équipe qui travaille d’arrache-pied, qui est fière et qui compétitionne chaque soir, à l’image des gens d’ici», a-t-il lancé.

Unique joueur de l’édition actuelle ayant évolué sous les ordres de Mario Duhamel en 2012-2013, Joey Ratelle est aujourd’hui devenu le capitaine des Voltigeurs.

«Joey mérite ce titre. C’est un gars à l’image des Voltigeurs. Quand il est arrivé ici à 16 ans, il a trimé dur. Par sa hargne et son acharnement, il s’est créé un rôle et il a fait son chemin. Il n’a jamais arrêté sa belle progression.»

L’attaquant de 19 ans flirte maintenant avec le hockey professionnel, lui qui a laissé sa marque au récent camp des recrues des Sharks de San Jose.

«Joey possède définitivement la volonté et le caractère nécessaires pour y arriver. Malgré sa petite stature, il a toujours démontré qu’il n’a peur de personne. Quand il obtiendra une autre chance l’an prochain, il va arriver encore plus prêt.»

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