Début d’un intrigant ménage à trois

Début d’un intrigant ménage à trois
Joe Fleschler

LHJMQ. L’intrigant ménage à trois gardiens de 19 ans est véritablement commencé chez les Voltigeurs. Acquis via le ballottage au cours des derniers jours, Anthony Brodeur est déterminé à faire sa place le plus rapidement possible. Pendant ce temps, le numéro un Louis-Philip Guindon tente de rebâtir sa confiance tandis que son adjoint Joe Fleschler se voit confier davantage de responsabilités.

À sa deuxième saison dans la LHJMQ, Brodeur devait être l’homme de confiance devant le filet des Olympiques. Les choses ont toutefois mal tourné pour le fils du légendaire Martin Brodeur.

«À Gatineau, ça n’a pas marché comme j’aurais voulu cette saison. Je ne jouais pas bien et l’équipe non plus; ce n’était pas un bon combo. Ils ont jugé qu’ils avaient besoin de plus d’expérience devant le filet et ils sont allés chercher Whitney. Aujourd’hui, je suis content qu’une équipe me donne une autre chance», a raconté Brodeur, qui a pris part à une première séance d’entraînement avec les Voltigeurs, lundi, avant de faire plus ample connaissance avec ses nouveaux coéquipiers durant le long voyage en autobus jusqu’à Rouyn-Noranda, mardi.

Pour l’instant, Brodeur est considéré comme le troisième gardien des Voltigeurs. N’ayant vu que très peu d’action au cours des dernières semaines, le jeune homme souhaite se retrouver en situation de match le plus rapidement possible sans toutefois brûler d’étape.

«Je suis conscient qu’il y a déjà deux bons gardiens ici. C’est donc à moi de faire ma place. Je dois montrer ce que je peux faire et ça commence dans les pratiques. C’est là que je peux gagner la confiance de l’équipe, tant celle des gars que des coachs. Après, je pourrai espérer obtenir un départ», a-t-il expliqué.

Réclamé par les Devils en 2013, Brodeur est toujours à la recherche d’un premier contrat avec la formation du New Jersey, lui qui ambitionne de faire le saut chez les professionnels dès la saison prochaine.

«C’est une grosse année pour moi. Je l’ai mal commencée, mais je mets ça derrière moi et je n’y pense plus. C’est un nouveau départ qui s’offre à moi. Je dois profiter de cette opportunité pour montrer ce dont je suis capable», a-t-il fait valoir.

Reconnu comme un compétiteur-né et gardien agressif devant son filet, Brodeur est parfois comparé à son célèbre père en raison de son gant rapide ainsi que ses habiletés avec son bâton.

«Je ne suis pas le plus gros gardien, mais je connais bien la game. J’aime défier les lancers et je me sers bien de ma vitesse. On dit parfois que mon style ressemble à celui de mon père. C’est normal : j’ai beaucoup appris de lui en le regardant et en le côtoyant. Il m’a montré beaucoup de choses», a-t-il partagé.

Guindon : «Une question de mental»

À l’image de son nouveau coéquipier, Louis-Philip Guindon a connu des moments difficiles au cours des dernières semaines, mais il espère retrouver son aplomb rapidement. Proclamé gardien par excellence dans la LHJMQ en octobre, le numéro 39 traverse une période léthargique depuis le début du novembre. Celui qui a réécrit le livre des records de l’équipe à ses deux premières campagnes dans l’uniforme drummondvillois ne voit toutefois pas l’entrée en scène de Brodeur d’un mauvais œil.

«Je ne prends pas ça mal. C’est un peu comme chez les pros : il y a de nouveaux joueurs qui peuvent arriver à tout moment. Ce n’est pas moi qui prends ces décisions. Je dois simplement me concentrer sur ce que j’ai à faire», a-t-il expliqué.

Au sujet de ses récentes difficultés, Guindon n’a pas cherché à faire l’autruche.

«En novembre, les résultats ne sont pas là. Je ne suis pas satisfait de mes performances, mais c’est rare que je le suis de toute façon. C’est normal de connaître des hauts et des bas, mais comme je l’ai dit avant le début de la saison, il faut que j’apprenne à être plus constant. Je dois coller plus de bonnes performances, comme j’étais capable de le faire l’an dernier. C’est un processus, mais je suis persuadé que c’est une question de temps avant que les choses de replacent pour moi.»

Afin de répéter ses prouesses sur une base plus assidue, Guindon estime qu’il doit surtout travailler sur sa force mentale plutôt que de se concentrer sur de quelconques détails techniques.

«Pour un gardien de but, c’est souvent une question mentale. Chaque année, j’apprends à améliorer cet aspect-là de mon jeu. C’est un beau challenge.»

Quant aux rumeurs d’échanges qui vont inévitablement faire surface d’ici les Fêtes en raison de la présence de trois vétérans gardiens au sein d’un club qui n’aspire pas aux grands honneurs cette saison, Guindon assure ne pas s’en soucier.

«L’an passé, je me suis mis un stress énorme pendant la période des transactions. Au bout du compte, ça m’a nui. C’est quelque chose que je ne contrôle pas, alors ça ne sert à rien de m’en faire avec ça. Je dois simplement me concentrer sur ce que je peux contrôler, c’est-à-dire mes performances.»

Pendant que Brodeur et Guindon tentent de retrouver leurs repères, c’est Fleschler qui en profite. Solide lors de sa dernière sortie, samedi, contre les Screaming Eagles, l’Américain obtiendra un deuxième départ consécutif, ce soir, face aux Huskies.

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