La croisade de Sylvie Bernier

La croisade de Sylvie Bernier
Sylvie Bernier a entrepris une tournée des régions du Québec dont l'objectif est de sensibiliser les décideurs de divers milieux afin d'améliorer les habitudes de vie des jeunes Québécois. (Photo TC Media – Jonathan Habashi)

DRUMMONDVILLE. Trente ans après être devenue la première médaillée d’or québécoise aux Jeux olympiques, Sylvie Bernier a toujours le feu sacré des saines habitudes de vie. La grande dame du plongeon embrasse aujourd’hui le rôle d’ambassadrice de Québec en forme, un organisme qui favorise la saine alimentation et un mode de vie physiquement actif chez les jeunes.

Au cours des derniers mois, Sylvie Bernier a entrepris une tournée des régions du Québec dont l’objectif est de sensibiliser, mobiliser et outiller les décideurs et les acteurs-clés de divers milieux afin d’améliorer les habitudes de vie des jeunes Québécois. Son discours n’est pas seulement axé sur la promotion de bouger plus et de manger mieux, mais aussi sur l’importance de modifier les environnements pour faciliter les choix sains.

«Actuellement, on vit un problème de société avec l’augmentation de l’obésité chez les jeunes. C’est collectivement qu’on doit trouver des solutions dans tous les milieux de vie, tant à la maison qu’à l’école ou au service de garde. À tous les niveaux, on doit se responsabiliser. C’est là-dessus qu’on travaille chez Québec en forme», a-t-elle expliqué lors de son passage à Drummondville, plus tôt cette semaine.

Jusqu’à présent, Sylvie Bernier a rencontré près de 2000 décideurs et acteurs-clés de divers milieux (scolaire, communautaire, santé, petite enfance, municipal, provincial…). Elle soutient que jusqu’à maintenant, son message est bien entendu.

«On veut s’assurer qu’ils travaillent ensemble, en pensant à modifier les environnements pour que ce soit plus facile de bouger plus et de manger mieux. Car de plus en plus, quand on parle d’habitudes de vie, des études démontrent que les facteurs individuels ne sont pas suffisants. On se rend compte qu’il faut aussi modifier l’environnement dans lequel on vit pour favoriser les choix sains. On parle par exemple de faciliter l’accès au transport actif tel que la marche pour aller à l’école, proposer des choix d’aliments santé dans les arénas ou les centres sportifs ou encore offrir un accès gratuit à la piscine ou à la patinoire dans les milieux défavorisés.»

À Drummondville, Sylvie Bernier n’a pas encore rencontré les élus, une escale qui ne saurait toutefois tarder. L’olympienne est plutôt venue animer une table ronde dans le cadre de la rencontre annuelle des quelque 140 coordonnateurs de Québec en forme.

«Les coordonnateurs, ce sont les pivots de Québec en forme. Ce sont des gens de terrain qui travaillent avec nos regroupements locaux de partenaires à travers le Québec. Ils dressent le portrait des jeunes de 0 à 17 ans dans chaque région, font un diagnostic et établissent un plan d’action en lien avec les saines habitudes de vie. L’atelier d’aujourd’hui visait d’ailleurs à les aider à avoir plus d’influence auprès des décideurs», a précisé Sylvie Bernier.

Fruit d’une association entre le gouvernement du Québec et la Fondation Lucie et André Chagnon, Québec en forme a pour mission de mobiliser toute la société québécoise pour agir en faveur de l’adoption et du maintien d’un mode de vie physiquement actif et d’une saine alimentation chez les jeunes Québécois. Pour ce faire, l’organisme a investi près de 48 millions $ dans 175 communautés du Québec en soutien à des projets ou en ressources humaines au cours de la dernière année. L’organisme a également lancé la campagne WIXX, qui vise à promouvoir les loisirs et les déplacements actifs chez les jeunes.

«Chez Québec en forme, on est une équipe de près 4000 personnes en comptant nos partenaires. On est comme une armée dont le but est de sensibiliser le plus de monde possible. On est beaucoup dans l’influence, car transformer une norme sociale, c’est long. Les saines habitudes de vie, c’est un peu comme la ceinture de sécurité ou la cigarette. Ça a été long, mais aujourd’hui, on ne peut plus s’imaginer quelqu’un fumer dans un restaurant ou un aréna. Pourtant, c’était la norme il y a dix ans. Ce sont des petits pas, mais il ne faut pas lâcher. C’est pourquoi vous allez encore entendre parler de moi!», a conclu Sylvie Bernier.

Le parcours d’une grande dame…

Lors des Jeux olympiques d’été de Los Angeles en 1984, Sylvie Bernier, alors âgée de 20 ans, décrochait la médaille d’or en plongeon au tremplin de trois mètres. Elle devenait ainsi la première athlète féminine du Québec à devenir championne olympique. À ce jour, elle est encore la seule plongeuse canadienne à avoir réussi l’exploit dans cette discipline.

Après sa consécration californienne, la grande dame du plongeon a entamé une nouvelle croisade : promouvoir l’activité physique et ses bienfaits, d’abord dans le monde des médias pendant une vingtaine d’années, puis en tant qu’ambassadrice de Québec en forme depuis 2012. Sylvie Bernier est également retournée vivre la fièvre olympique comme chef de mission ou chef de mission adjointe en 2006, 2008 et 2012.

«Depuis les 30 dernières années, chacune de mes contributions a pour but de faire la promotion des saines habitudes de vie. Cette cause est mon cheval de bataille et j’y travaille tous les jours avec la même passion.»

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