Verrier revient déçu, mais sans regret

Verrier revient déçu, mais sans regret
Déçu d'être libéré par les Griffins

LHJMQ. Jérome Verrier disputera la prochaine saison dans les rangs juniors plutôt que chez les professionnels. Le Drummondvillois a été retranché par les Griffins de Grand Rapids, mercredi avant-midi, le club-école des Red Wings de Détroit dans la Ligue américaine de hockey le libérant de son essai en le cédant aux Voltigeurs.

Joint à l’aéroport, Verrier n’a pas caché encaisser difficilement cette nouvelle, bien qu’elle ne le surprenne pas non plus dans les circonstances.

«Je suis déçu, car personne ne se présente à un camp en espérant être coupé, mais je m’en doutais un peu. En regardant l’alignement de l’équipe, je voyais bien qu’il y avait beaucoup de vétérans. Il n’y avait pas vraiment de place pour moi. Je n’étais pas prêt non plus à aller jouer dans la ECHL», a expliqué l’attaquant de 20 ans.

Même s’il rentre à Drummondville sans contrat professionnel en poche, son objectif avoué depuis le départ, Verrier revient sans regret et fier d’être parvenu à laisser une bonne impression grâce à ses performances inspirées dans le Mid-Ouest américain.

«J’ai joué du bon hockey. En bonus, j’ai marqué mon premier but chez les pros. Je reviens donc avec le sentiment du devoir accompli et que rien n’est terminé. Si je connais une bonne saison à 20 ans, tout peut arriver. Et encore là, j’ai vu des gars de 26 ou 27 ans continuer à se battre pour obtenir un poste chez les pros. C’est ce qui fait la beauté du monde du hockey.»

Chez les Voltigeurs, Verrier viendra donner un sérieux coup de pouce à une équipe inexpérimentée qui cherche ses repères depuis quelques matchs.

«Je suis content de revenir à Drummondville, dans une organisation que je connais bien et que j’apprécie. Je compte faire mon travail et jouer mon rôle de leader en compagnie des autres vétérans du club», a partagé le fils du président Éric Verrier.

«Comme ça fait deux mois que je suis en camp d’entraînement, je suis toutefois un peu fatigué. Je vais donc avoir besoin d’une période de repos pour recharger mes batteries», a ajouté celui qui a traîné son baluchon entre Drummondville (deux séjours), Traverse City (tournoi des recrues, puis camp principal des Red Wings) et Grand Rapids (avec des détours par Windsor et Fort Wayne), depuis le 11 août dernier.

L’exemple de Gaudreau

Dans les bureaux des Voltigeurs, c’est évidemment avec un véritable soupir de soulagement que l’état-major de l’équipe accueille le retour du numéro 77.

«On a besoin de lui non seulement pour notre présent, mais aussi pour notre futur. Jérome est important pour nous sur la glace, mais sa contribution ne se limite pas à compter des buts. Il est un bon modèle pour nos jeunes, tant par sa façon de se comporter en dehors de la glace que de s’entraîner avec une éthique de travail irréprochable. On a besoin de lui pour éduquer nos jeunes», a expliqué Dominic Ricard.

Le directeur général des Voltigeurs n’a pas caché que depuis le second rappel de Verrier dans l’organisation des Red Wings, il y a une douzaine de jours, la situation commençait à devenir lourde dans l’entourage de l’équipe.

«Au début de la saison, il y a toujours un vent d’adrénaline qui pousse l’équipe, mais rendu au mois d’octobre, la routine fait déjà son œuvre. Ce n’était pas plaisant de devoir jongler avec l’absence d’un vétéran de sa trempe. Maintenant que la situation est claire et réglée, son retour va donner du gaz à toute l’équipe», a-t-il affirmé.

Aux yeux de Ricard, la véritable entrée en scène de Verrier chez les professionnels n’est que partie remise. On sait que le combatif ailier droit avait également attiré l’attention des Jets de Winnipeg l’an dernier.

«Je suis convaincu qu’avec une grosse année junior à 20 ans, Jérome va faire le saut chez les pros l’an prochain. Bien sûr, comme il est un compétiteur dans l’âme, il est déçu aujourd’hui. Mais quand je lui ai parlé tantôt, je lui ai dit de se rappeler son cheminement dans le hockey. Il a dû passer par le midget espoir, sans même être protégé par Magog dans le midget AAA, puis il a dû faire ses preuves à son arrivée dans le junior à 17 ans. Depuis, il s’est amélioré tous les ans. Avec l’expérience qu’il a acquise là-bas, il va continuer à se développer et à s’améliorer cette saison.»

À ce sujet, l’exemple de Frédérick Gaudreau, un autre ancien du Canimex, des Cantonniers et des Voltigeurs, peut servir de source d’inspiration pour Verrier. Après une saison dominante à l’âge de 20 ans, l’attaquant natif de Bromont a décroché un contrat avec les Predators de Nashville le printemps dernier. Et voilà qu’il vient de voir son poste être confirmé dans la Ligue américaine avec les Admirals de Milwaukee après avoir disputé quelques matchs hors-concours dans la Ligue nationale.

«À 17 ans, personne ne savait qui était Gaudreau. Comme Verrier, ce sont des gars qui, pour différentes raisons, se développent sur le tard. Leur passion, leur niveau de compétitivité et leur détermination leur permettent toutefois de trouver leur niche et de faire leur place jusque chez les pros», a laissé entendre Dominic Ricard en terminant.

Un quatuor de joueurs de 20 ans…

Le retour de Verrier, jumelé à l’entrée en scène de Julien Leduc, acquis des Tigres lundi, fait en sorte que les Voltigeurs se retrouvent maintenant avec un surplus de joueurs de 20 ans dans leur alignement. La blessure de Christophe Lalancette (pouce fracturé) leur laisse toutefois encore quelques semaines pour prendre une décision. Le capitaine Charles-David Beaudoin complète ce portrait.

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