Rien de moins que l’Ironman d’Hawaï pour Nancy Lajoie

Rien de moins que l’Ironman d’Hawaï pour Nancy Lajoie
La Drummondvilloise Nancy Lajoie a bouclé les 226 kilomètres de l'Ironman du Mont-Tremblant en un temps de 11 heures

TRIATHLON. C’est le rêve d’une vie qui se réalise pour Nancy Lajoie. La Drummondvilloise de 45 ans s’est qualifiée pour l’épreuve la plus mythique dans la discipline du triathlon, l’Ironman d’Hawaï, où elle affrontera les meilleurs athlètes de sa catégorie. Elle devient ainsi la première femme de la région à réussir l’exploit.

C’est en décrochant la deuxième position dans son groupe d’âge (femmes de 45-49 ans) lors du championnat nord-américain Ironman de Mont-Tremblant, dimanche dernier, que Nancy Lajoie a obtenu son billet pour le championnat du monde. L’ultime compétition se tiendra le 11 octobre, sur l’île de Kailua-Kona, dans l’océan Pacifique. Cette pétillante mère de famille, qui a commencé à pratiquer le triathlon il y a seulement sept ans, a bouclé cette suite de trois épreuves extrêmes en un temps de 11 heures, 25 minutes et 6 secondes.

C’est en compagnie de son conjoint Jocelyn Lamarre ainsi qu’une dizaine de membres du Club Triomax de Drummondville que Nancy Lajoie s’est inscrite à l’épreuve de Mont-Tremblant, qui regroupe quelque 2300 triathlètes venus de plusieurs pays.

«On a vécu cette expérience en groupe, entre amis. Tout le monde a réussi à finir la course. C’est un sentiment de dépassement de soi extraordinaire pour chacun d’entre nous», a raconté Nancy Lajoie, encore très émue lorsque jointe en Gaspésie où elle récupère en compagnie de son amoureux.

«Les premières heures après la compétition ont été très émotives pour moi. Encore aujourd’hui, j’ai encore de la misère à le réaliser. Les larmes me montent aux yeux quand j’en parle. On refait donc le plein d’énergie en se reposant devant la mer.»

Pour participer à son deuxième Ironman à vie (elle avait vécu l’expérience en 2011, en Colombie-Britannique), Nancy Lajoie a dû faire preuve de discipline et mettre les efforts nécessaires à l’entraînement à travers un emploi du temps chargé d’obligations familiales et professionnelles.

«Depuis l’automne dernier, on s’est entraîné matin et soir, cinq jours par semaine. On a été guidés par François Girard, de Triomax, qui a déjà participé à l’Ironman d’Hawaï. Quand on est arrivé à Mont-Tremblant, on était donc prêts et reposés», relate celle qui a participé à deux championnats du monde de triathlon dans sa carrière, sur distance sprint à Budapest en 2010 et sur distance olympique à Auckland en 2012.

«Le matin de la course, on n’avait pas d’attentes. Juste de finir l’épreuve, ça aurait été notre médaille de bronze, et battre notre temps de 2011 aurait été notre médaille d’argent. Je m’étais dit que si je terminais en moins de 12 heures, ce serait l’apothéose!»

C’est donc avec sérénité que Nancy Lajoie a plongé dans les eaux du lac Tremblant pour y entamer le parcours de 3,8 km. «Je me sentais bien dans l’eau. J’avais travaillé beaucoup sur ma natation, car je ne suis pas une nageuse. Quand je suis sortie de l’eau en moins de 1 h 15 min, en 10e position, je venais de gagner ma journée!»

«Puis, dans la zone de transition vers le vélo, j’ai croisé mon chum, une chance incroyable compte tenu le nombre de participants. Ça nous a donné un élan d’énergie supplémentaire. On a roulé ensemble pendant quelques kilomètres. J’ai fini la portion vélo en 6 h 8 min, alors je savais que si je faisais la course de ma vie, j’allais être en très bonne position.»

Et c’est précisément dans cette portion de l’épreuve que Nancy Lajoie a effectué une remontée spectaculaire qui l’a propulsé tout droit vers Hawaï. «Au début, j’avais des douleurs au ventre, mais ça s’est estompé peu à peu. À la mi-course, j’ai croisé une amie qui m’a dit que j’étais rendue en 7e place. Je me sentais bien et je me suis mis à dépasser d’autres femmes. À trois kilomètres de la fin, l’émotion s’est emparée de moi. J’avais de la misère à contenir mes larmes. C’était au-delà de mes attentes. À la ligne d’arrivée, j’ai éclaté en sanglots. Même dans mes rêves, je n’aurai pu imaginer un tel scénario.»

Dans son groupe d’âge, où 116 femmes sont parvenues à terminer la course, seules les quatre premières positions se sont qualifiées pour le championnat mondial. «Pour les triathlètes, Hawaï, c’est l’équivalent de la Coupe Stanley pour les joueurs de hockey. On n’est pas beaucoup à avoir la chance d’y participer. Là-bas, on se retrouve parmi les meilleurs au monde. On raconte que l’énergie qui se dégage de cette compétition est unique. C’est un parcours très difficile. Comme l’île est un ancien volcan, la température de l’air est très chaude.»

Avant de retourner à ses préparatifs en vue de ce voyage, Nancy Lajoie a émis le souhait que son histoire continue d’inspirer les gens de son entourage. «On fait du triathlon, car on a notre santé à cœur, mais le plus gratifiant pour nous, c’est de donner le goût aux autres de se dépasser. Après Mont-Tremblant, une petite fille de Triomax junior m’a dit qu’elle voulait elle aussi aller à Hawaï un jour. Pour moi, c’est le plus beau des cadeaux.»

12 participants drummondvillois…

Outre Nancy Lajoie et Jocelyn Lamarre, les Drummondvillois Hubert Landry, Mélanie Villiard, Olivier Boucher, Jonathan Boucher, Michel Lessard, Styve Allie, Jacques Thibault, Danny Traversy, Dominic Rivard et Sébastien Laprise ont tous été en mesure de franchir l’arrivée de l’Ironman de Mont-Tremblant.

L’ultime défi…

D’une distance totale de 226 km, une compétition Ironman consiste à enchaîner 3,8 km de natation, 180,2 km de vélo ainsi qu’un marathon de 42,2 km.

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