Santé mentale : des partenaires se concertent pour favoriser les demandes d’aide

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Par Cynthia Martel
Santé mentale : des partenaires se concertent pour favoriser les demandes d’aide
Véronique Arès, chef en organisation de services dans la communauté pour la table de projet clinique Santé mentale adulte RLS Drummond, et Suzie Jean, directrice générale du Réseau d’aide Le Tremplin. (Photo : Cynthia Giguère-Martel)

SANTÉ. Moins de la moitié des personnes souffrant d’une maladie mentale consultent un professionnel. Les préjugés et la stigmatisation incitent les gens à ne pas demander de l’aide. Pour faire tomber les barrières, des acteurs du milieu se concertent via la table de projet clinique santé mentale adulte RLS Drummond.

D’après le plan d’action en santé mentale 2015-2020 du gouvernement du Québec, près de 20 % de la population québécoise, soit 1 personne sur 5, souffrira d’une maladie mentale au cours de sa vie. L’Organisation mondiale de la santé estime même qu’en 2020, la dépression sera la deuxième cause de maladie et d’incapacité, après les maladies cardiovasculaires.

«À Drummondville, il s’agit de 15 000 personnes. C’est épeurant!» observe Suzie Jean, directrice générale du Réseau d’aide Le Tremplin.

L’une des priorités des 24 membres de la table est d’augmenter le nombre de personnes qui consulteront. Pour ce faire, les organismes doivent d’avantage travailler en étroite collaboration afin de mieux s’outiller et s’informer. Un premier pas notable a été fait il y a quelques semaines alors que plus de 70 acteurs en santé mentale adulte de la MRC de Drummond se sont unis pour favoriser une culture collaborative.

À cette occasion, les différents partenaires ont pu présenter leur mission, leurs services et leurs mécanismes de référence dans le but d’aider les utilisateurs et les membres de leur entourage à recevoir les meilleurs services adaptés à leurs besoins. Les participants étaient, entre autres, des médecins de l’Unité de médecine familiale, des employés du Service correctionnel du Canada, des acteurs du milieu communautaire, des représentants de la Sûreté du Québec, des gens du domaine de l’emploi, des proches et des personnes utilisatrices du réseau.

«Ç’a permis d’échanger sur qui fait quoi. On connaît tous, par exemple, la Tablée populaire ou bien le Réseau d’aide Le Tremplin, mais des détails, comme les heures d’ouverture, les mécanismes d’accès et de référence et les critères d’admissibilité, sont très utiles et pourtant pas connus de tous les intervenants du milieu», précise Véronique Arès, chef en organisation de services dans la communauté pour la table de projet clinique santé mentale adulte RLS Drummond.

«D’être capable de réseauter et de se référer comme ça l’un à l’autre, c’est formidable, car on sait que la clé en santé mentale pour le patient est le lien direct, l’accessibilité», se dit d’avis Mme Jean, partenaire de la table.

Au terme de cette activité, la grande majorité des participants ont manifesté leur appréciation et leur intérêt à renouveler l’initiative sur une base annuelle pour soutenir le développement de ces partenariats novateurs et porteurs de sens.

«Tout le monde y croit et il y a une belle synergie, affirme la directrice générale du Réseau d’aide Le Tremplin. Tout ce que nous souhaitons, c’est d’amener les gens à consulter, car c’est encore trop tabou et nous voulons aussi que la personne se sente bien lorsqu’elle consulte. Maintenant, il faut voir comment nous pouvons mieux soutenir son accompagnement. Par exemple, lorsqu’elle cogne à plusieurs portes, il faut l’aider à prioriser ses objectifs. Il faut créer des passerelles très rapprochées pour ne pas s’éparpiller.»

Et cette méthode de collaboration est devenue primordiale dans un contexte où la problématique de santé mentale se complexifie.

«Si je me fie aux statistiques du Tremplin, on voit que le taux de service rendu n’a pas vraiment augmenté, mais en termes d’intensité de services, oui. En d’autres mots, on ne s’en tient plus seulement à un diagnostic. (…) C’est là que l’arrimage prend tout son sens. On ne peut plus porter ça seul. On voit que c’est gagnant de s’associer et de prioriser les besoins», explique Mme Jean.

La table de projet clinique santé mentale adulte RLS Drummond a été créée en 2003-2004, en même temps que le CSSS Drummond. Avec l’arrivée de la mégastructure du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, en 2015, les activités ont été ralenties jusqu’en octobre 2016 où l’on a procédé à la relance du comité. Son objectif est d’améliorer la santé et le bien-être de la population de Drummondville et des environs.

«Les priorités de la table sont vraiment branchées sur les besoins, car on veut que ça soit tangibles pour qu’il y ait un impact. Bref, tout est fait en fonction d’atteindre la population», souligne Mme Jean.

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