Robitaille et Sévigny ne vivent pas dans le passé

Robitaille et Sévigny ne vivent pas dans le passé
Louis Robitaille (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. La série quart de finale entre les Voltigeurs et les Tigres promet de déchaîner les passions au Centre-du-Québec. Louis Robitaille s’attend à ce que ses protégés jouent avec émotion, en prenant toutefois soin d’éviter les débordements.

Ayant œuvré pendant près de cinq ans derrière le banc des Drummondvillois, l’actuel pilote des Victoriavillois a notamment vécu la série de première ronde entre les deux rivaux de la route 122, au printemps 2014. Les Rouges s’étaient alors imposés en cinq parties au bout d’une bataille acharnée.

«Le fait d’avoir vécu la série de 2014 m’aide à mieux préparer mon équipe. Je sais très bien ce qui s’en vient. Les deux buildings vont être pleins. L’engouement sera à son comble. Ce sont les partisans qui seront les grands gagnants», a lancé Robitaille en entrevue téléphonique, mercredi.

Refusant d’identifier un favori même si son équipe ne cache pas ses ambitions, l’entraîneur-chef des Tigres s’attend à une série excitante et âprement disputée, où l’intensité sera à son comble. «Peu importe l’adversaire, les séries viennent toujours avec leur lot d’émotions. C’est sûr qu’il va y avoir des émotions, mais l’important, ce sera de rester concentrés sur notre but et sur la tâche à accomplir pour y arriver. On est bien préparés pour ça. On va y aller un match à la fois», a-t-il dit en rappelant que son équipe a déjà disputé quelques matchs émotifs contre les Voltigeurs cette saison, dont celui de la Classique hivernale ainsi que la 1000e victoire dans l’histoire des Félins.

«Ce sont deux équipes bâties de la même façon, sur la vitesse et la relance rapide. De notre côté, on joue de l’excellent hockey depuis le début décembre. On va apporter de petits ajustements, mais on va rester dans nos valeurs et dans nos forces», a ajouté Robitaille, qui s’attend également à ce que les deux équipes demeurent disciplinées en raison de la force de frappe du jeu de puissance adverse.

Même si la série contre les Olympiques a été dure physiquement, les joueurs des Tigres sont en santé. «Le repos des derniers jours a fait du bien. Tout le monde est prêt à aller au combat», a dit Robitaille.

Un congédiement, mais pas de ressentiment

Limogé par les Voltigeurs en novembre 2015, Louis Robitaille assure n’entretenir aucun ressentiment envers l’organisation qui lui a offert sa première chance dans la LHJMQ. Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis, Nicolas Beaudin demeurant d’ailleurs l’unique joueur qu’il a déjà dirigé à Drummondville.

«Ça fait deux ans et demi que je suis parti. Je suis vite passé à autre chose. J’ai vécu un séjour incroyable à Drummondville, mais aujourd’hui, mes couleurs sont le noir et le jaune. Ce n’est pas une série centrée sur moi, mais bien une série entre les Tigres et les Voltigeurs», a-t-il expliqué.

L’homme de hockey de 36 ans estime d’ailleurs que cet évènement a permis de forger son identité d’entraîneur. «C’était la première fois que j’étais congédié et je ne l’avais pas vu venir. Sur le coup, on accueille ça avec tristesse, parce qu’on fait toujours notre travail du mieux qu’on peut. Mais aujourd’hui, je constate que ce pas de recul m’a permis de faire deux pas en avant. J’ai vécu une précieuse expérience aux côtés de Mario Durocher à Val-d’Or. Ça m’a permis de mieux me préparer pour le défi des Tigres. Je ne serais peut-être pas ici aujourd’hui si ce n’était pas arrivé.»

Yvan Mongo et Mathieu Sévigny (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Outre Robitaille, la série revêtira également un caractère spécial pour Mathieu Sévigny. L’attaquant de 19 ans a disputé les trois premières saisons de sa carrière dans l’uniforme drummondvillois. Jérémy Côté et Jérôme Gravel ont aussi évolué avec les Voltigeurs avant de passer aux Tigres.

«Pour un joueur, c’est toujours spécial d’affronter son ancien club, mais il ne faut pas voir ça comme une vengeance personnelle. On l’a vécu en première ronde alors que Vitalii Abramov affrontait son ancien club (les Olympiques). Nos joueurs sont donc bien préparés à ça. Ils sont conscients qu’ils doivent rester concentrés sur la tâche qu’ils doivent accomplir. Chacun est une pièce importante de notre puzzle», a expliqué Robitaille.

Sévigny ne s’emballe pas

À l’image de son entraîneur, Mathieu Sévigny ne vit pas dans le passé et il demeure les pieds sur terre à l’approche de cette série.

«Ça s’annonce excitant, mais il ne faut pas se laisser emporter par les émotions ni vouloir trop en faire. Je veux garder mon jeu simple et rester concentré sur les détails. Comme équipe, on devra jouer à l’intérieur de notre identité, qui est basée sur le travail et l’intensité», a affirmé le numéro 20 des Tigres, qui a été échangé par les Voltigeurs l’été dernier.

«On forme une équipe avec beaucoup de vitesse en attaque, mais on travaille de façon systématique, a-t-il ajouté. On a beaucoup de profondeur à toutes les positions. Quand on respecte le plan de match, on est très dangereux.»

Victime d’une commotion cérébrale, Sévigny a été limité à 41 matchs cette saison. Après une longue convalescence, son retour au jeu n’a pas été facile, mais il a terminé la campagne en force. «Ce n’était pas évident, mais le support de l’organisation m’a grandement facilité la tâche. Je me suis vite intégré chez les Tigres. Il y a une belle chimie dans notre groupe», a fait valoir l’énergique attaquant.

Chez les Félins, Sévigny a notamment renoué avec Robitaille, qui était derrière le banc à ses débuts chez les Voltigeurs. «Louis est un coach émotif, exactement comme dans son identité de joueur. Avec lui, il faut travailler dur et fort. Personne n’a le droit aux demi-mesures.»

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