Robert Pouliot veille sur les joueurs des Voltigeurs

Robert Pouliot veille sur les joueurs des Voltigeurs
Robert Pouliot, qu’on aperçoit ici en compagnie d’Olivier Rodrigue, se fait un devoir de traiter les joueurs comme des professionnels. (Photo : Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. À 63 ans, Robert Pouliot est le doyen des préposés à l’équipement à travers la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Considéré comme un membre à part entière de l’équipe, c’est lui qui, chaque jour, prend soin des joueurs des Voltigeurs lorsqu’ils se présentent à l’aréna pour une séance d’entraînement ou une partie.

D’abord statisticien pour les Voltigeurs pendant huit saisons, Robert Pouliot a attrapé la piqûre du métier en donnant un coup de main au préposé à l’équipement de l’équipe, Robert Ricard. Il a ensuite exercé les mêmes fonctions chez les Gaulois de Saint-Hyacinthe, dans le circuit midget AAA, avant d’aller rejoindre son frère, l’entraîneur Mario Pouliot, dans l’organisation du Titan d’Acadie-Bathurst.

De retour à Drummondville depuis l’an dernier, celui qu’on surnomme Bob en est déjà à sa 12e année dans ce milieu.

«À Bathurst, j’ai trouvé ça dur. J’étais dans un milieu différent, loin de ma famille. C’est pourquoi j’ai décidé de revenir au Québec. Après, tout est tombé en place : le poste à Drummondville s’est libéré et je l’ai obtenu. Je ne pouvais pas demander mieux. Je suis de retour chez nous et je fais ce que j’aime par-dessus tout», partage-t-il avec son sourire contagieux.

En voyant Robert Pouliot à l’œuvre dans son environnement de travail, on constate rapidement qu’un lien spécial l’unit aux joueurs des Voltigeurs. C’est de façon naturelle que cette belle complicité se construit au quotidien.
«J’adore le contact avec les jeunes. C’est quelque chose qui me tient à cœur. J’ai beaucoup à apprendre d’eux-autres. J’ai beau être plus âgé et avoir plus d’expérience, mais c’est incroyable tout ce que j’apprends en les côtoyant.»

On constate rapidement qu’un lien spécial unit Robert Pouliot et les joueurs des Voltigeurs. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«J’aime bien leur parler d’autres choses que de hockey. Je peux parler de n’importe quoi avec eux. J’aime ça les faire rire et vice-versa. Quand on agace, il faut accepter d’être agacé en retour», ajoute-t-il sur un ton espiègle.
Le plus important aux yeux de Robert Pouliot demeure toutefois de traiter les joueurs des Voltigeurs comme de véritables professionnels.

«Je fais tout le travail avant que les gars arrivent à l’aréna. De cette façon, je suis disponible pour eux dès leur arrivée. S’ils ont besoin de moi, je suis là. C’est ce qui me permet d’être plus proches d’eux», explique celui qui connaît les moindres rituels et superstitions de chaque athlète.

Avec son oreille attentive, Robert Pouliot a reçu plusieurs confidences de la part des joueurs. «Il y a des choses que les coachs n’ont pas besoin de savoir, mais si ça nuit à l’équipe, ils vont être mis au courant. Les jeunes le savent. Je ne m’en cache pas. Je leur conseille plutôt d’en parler eux-mêmes aux entraîneurs. C’est de cette façon que le lien de confiance se bâtit.»

Autre preuve que les joueurs apprécient Bob au-delà du hockey, c’est que plusieurs d’entre eux demeurent en contact avec lui.

«Dans le midget, j’ai rencontré des petits gars qui croyaient tout savoir. Je leur ai partagé mon avis et je leur ai dit d’y repenser dans quelques années. Certains m’ont écrit ou sont venus me voir pour me dire qu’aujourd’hui, ils comprennent ce que je voulais dire.»

Lorsque le Titan est débarqué au Centre Marcel-Dionne la saison dernière, tous les joueurs de l’équipe ont pris la peine de le saluer. Puis, lors de son anniversaire, c’est en équipe que les joueurs des Voltigeurs lui ont offert une carte de vœux. «Des gestes comme ceux-là me touchent beaucoup», confie-t-il.

Robert Pouliot (Photo : Ghyslain Bergeron)

Au fil des ans, Robert Pouliot a pu constater que le métier de préposé à l’équipement a beaucoup changé. Par exemple, depuis l’an dernier, il utilise une nouvelle machine pour affiler et profiler les patins des joueurs.

«C’est une technologie qu’on retrouve dans certaines équipes de la LNH. On est les seuls à travers la LHJMQ à l’avoir. C’est un milieu fermé, mais je suis d’avis qu’on peut toujours s’améliorer, peu importe depuis combien de temps on pratique ce métier. J’aime garder l’esprit ouvert. J’adore les changements.»

Mais ce qui a le plus changé dans le milieu, c’est l’entraide entre les préposés à l’équipement. «Aujourd’hui, il n’y a plus de guerres. J’aide mon vis-à-vis quand il vient ici et il me rend la pareille quand je suis sur la route.»

Après avoir soulevé la coupe Jimmy-Ferrari avec les Gaulois en 2010, Robert Pouliot veut maintenant accompagner les Voltigeurs dans leur quête vers la coupe du Président.

«C’est un groupe très spécial. Il n’y en a pas un de croche. Ils sont tous très attachants. Ce qui m’impressionne le plus, c’est leur maturité malgré leur jeune âge. Ils ne se fient pas juste à leur talent : ils sont très travaillants. Ce n’est pas pour rien qu’on cause déjà de belles surprises.»

Partager cet article